La région
centrale de la Colombie-Britannique doit son histoire aux chercheurs d'or
et aux cowboys. Après la découverte d'or dans la rivière Williams
en 1862, plus de dix mille aventuriers vinrent poursuivre leurs rêves
les plus jaunes. La région est dès lors connue pour ses villes fantômes,
vestiges de cette période houleuse de la ruée vers l'or. Barkerville en
est un "musée vivant".
Aux chercheurs d'or succédèrent les cowboys. Jules Quesnel, français
de nationalité, fut le premier à explorer la région de Cariboo. Entre
1870 et 1890, de nombreuses familles françaises quittèrent tout pour venir
s'installer autour de Kamloops et devenir propriétaires de ranchs. Les
ranchs, rodéos, cabanes de bois et villes fantômes sont autant des témoins
explicites et actuels de l'histoire relativement récente au goût du «Far
West» de la région du Centre.
L'immense
région du nord de la Colombie-Britannique est réputée pour ses fjords et
ses montagnes enneigées. Plus de la moitié de la province, gigantesque réservoir
naturel entre montagnes, glaciers et cônes volcaniques, se décline en lacs,
prairies et splendides forêts. Les voies d'accès peu nombreuses en font
un territoire encore
très
préservé. Le Nord est aussi riche d'histoire. Plusieurs peuples amérindiens
habitent la région, la rendant vibrante de culture autochtone ; le peuple Gitksan,
le peuple Nisga'a et le peuple Haida, dont les villages en ruine et les totems
scellent de leur présence l'histoire des îles de la Reine Charlotte.
Historiquement, le Nord était la région des trappeurs. En 1817, plus de
trois cents Canadiens-français habitaient les vallées du Nord. De nombreux
villages et villes établis avant la fin du 19e l'ont été en partie grâce
aux francophones venus faire le commerce de fourrures.
De propriétaires de ranchs et trappeurs, les francophones de cette partie
de la province se sont adaptés au développement des économies locales souvent
axées
autour de l'exploitation des ressources naturelles, dont l'industrie forestière
et l'exploitation minière. Ils sont plus de 12 400 répartis dans l'immensité
de ce territoire. Les communautés les plus grandes se trouvent à Prince George
avec 1 655 francophones, à Chilliwack avec 1 400 francophones et à Kamloops
qui en compte 1 165. Ils sont principalement
actifs
dans les domaines de la construction, des industries forestière et manufacturière,
mais aussi dans l'hébergement, la restauration et l'enseignement à Kamloops
et Powell River.
Malgré le travail des différents centres, les communautés restent fragiles.
La peur de s'identifier en tant que francophone, le manque de visibilité
des communautés, le manque d'intérêt par rapport à la vie communautaire
parfois, temporisent les élans communautaires francophones tandis que les
bénévoles s'épuisent.