Découverte d'une terre promise
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Vers la terre promise
De Montréal à Edmonton
D'Edmonton à Grouard en passant par Athabasca Landing
De Grouard à la future colonie
L'arrivée

De Montréal à Edmonton
Jeudi 30 mai 1912
Après une bonne nuit de sommeil, nous sommes enfin partis vers cette terre promise. Nous ne savions pas à ce moment-là que l'endroit auquel nous avions tant rêvé s'étendait devant nous à perte de vue.

Nous avons suivi le chemin qui, à cette époque-là, contournait le Lac Sale. Mais notre avancée fut futile et vaine, ayant plus ou moins flâné à regarder le paysage et à savourer la chaleur du soleil.

Vendredi 31 mai 1912
Dès le lever du jour, nous avons commencé l'inspection de la terre alors que les Pères Falher et Giroux se promenèrent à cheval pour avoir une meilleure idée de la région. Dans la petite prairie, munis de nos pelles, nous avons bêché, tourné et retourné la terre afin d'en vérifier la qualité. Il me sembla que nous avions fait un bon choix en nous arrêtant dans cette région.

Nous étions tout près du ruisseau aujourd'hui appelé Peavine (la rivière au Jargeau) et devant nous, jusqu'à la ligne d'horizon, nous n'apercevions qu'une immense étendue de terrain. Un territoire vierge qui ne demandait qu'à être nettoyé de ses imperfections (pierres, arbres morts, mauvaises herbes) et à être cultivé. Nous avions enfin atteint la TERRE PROMISE!

Samedi 1er juin 1912
File d'attente pour un homesteadMême si la région nous sembla la plus avantageuse, le groupe n'en poursuivit pas moins ses allées et venues. Chacun devait choisir son homestead. Une fois l'emplacement marqué sur la carte, M. Gauvin plantait alors les bornes pour en délimiter la grandeur.

Le soir du 1er juin, nous nous sommes réunis tout près de la rivière au Jargeau (Peavine Creek) là où nous avions véritablement commencé l'exploration du terrain. Deux d'entre nous, messieurs Leblanc et Longtin, avaient choisi de s'établir à cet emplacement même.

Cependant, plusieurs d'entre nous étaient las de leur voyage et déçus de ce qu'ils avaient découvert. Une atmosphère maussade s'installa parmi nous. Certains demeurèrent silencieux. Des conversations entre colons tournèrent même à quelques occasions en batailles. L'enthousiasme n'était pas mère de tous.

Le Père Falher mit fin à la veillée en nous disant : « Mes amis, vous êtes tous parfaitement libres de rester ou de partir. Mais, avant de prendre une décision de cette importance, ne manquez pas de réfléchir et de prier. »

Dimanche 2 juin 1912
Le lendemain matin, une autre discussion enivrée eut lieu. Nous devions trouver un nom pour cette future colonie. Plusieurs désiraient la nommer Giroux ou Girouxville en guise de remerciement au Père Giroux qui nous avait permis de vivre cette aventure. D'autres préféraient qu'elle porta le nom du Père Falher qui nous avait tant aidés durant ce voyage. Le Père Giroux mit un terme à cette vaine discussion et fitPremiers colons de Falher, 1912 mettre tout le groupe à genoux devant la croix que venait tout juste de terminer Ed Cimon. Après la prière, le Père Giroux proclama le nom: Saint-Constant de Falher. Le Père Falher protesta et quelques secondes de réflexion plus tard, le Père Giroux nous dit : « Nous l'appellerons Saint-Jean-Baptiste de FALHER », unissant ainsi son prénom au nom de famille du Père Falher.

Je me souviens de l'enthousiasme qui alors déferla sur le groupe. Tous piaillaient de joie. Ce même matin, nous nous sommes à nouveau dispersés et certains explorèrent la région à la recherche d'une parcelle de terre qui pourrait les intéreser.

Lundi 3 juin 1912
Ce lundi 3 juin, nous sommes retournés à Grouard. Nous étions tous un peu émotifs et épuisés par tout le chemin que nous avions parcouru. Mais ce qui nous troublait par-dessus tout, c'était que nous avions d'importantes décisions à prendre. Qui resterait et qui partirait? Est-ce ici que nous voulions vivre? Avions-nous une chance de prospérer? La terre nous donnerait-elle de bonnes récoltes ou ne trouverions-nous que des champs de roches et d'arbres?

Un peu plus tard dans la journée, nous nous sommes présentés au Bureau des terres du Dominion afin de remplir les papiers pour ensuite prendre possession de la parcelle de terre choisie. Des colons prirent par procuration des homesteads pour des membres de leurs familles qui les rejoindraient plus tard. Nous avons été treize des « 14 premiers » à défiler ce jour-là devant les fonctionnaires du Bureau des terres du Dominion. Toutefois, quelques-uns d'entre nous ont préféré rester à Grouard pour gagner un peu d'argent alors que d'autres n'ont tout simplement jamais remis les pieds dans la région.

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