siècle.
Équipe Canada 2002 est une équipe du tonnerre. Je suis accompagné des
chefs de gouvernement des provinces et des territoires et, surtout, de plus de
200 de nos meilleurs entrepreneurs. Des hommes et des femmes qui veulent
profiter du vent de changement positif qui souffle sur la nouvelle Russie.
Ce qui rend cette visite si spéciale, c’est qu’elle est en quelque sorte
un retour aux sources en ce sens qu’elle nous ramène au stade même où l’expression
« Équipe Canada » s’est chargée d’émotion pour les Canadiens
et où elle est devenue un symbole du travail d’équipe canadien. Nos
meilleurs donnant le meilleur d’eux-mêmes. Au plus haut niveau, sur la scène
mondiale, pendant le Sommet du hockey de 1972.
Il n’y pas un seul Canadien qui ait suivi cette série qui ne puisse vous
dire où il se trouvait à cette occasion. Je suis persuadé qu’on pourrait en
dire autant de nombreux Russes. Et je suis très heureux que des membres des
deux équipes soient des nôtres aujourd’hui.
L’héritage commun de ce septembre mémorable – pour le Canada et pour la
Russie – c’est que nos peuples se sont découverts, pour la première fois
dans bien des cas. Nous nous sommes reconnus comme peuples ayant de nombreux
traits communs.
Trente ans plus tard, le Canada et la Russie sont des partenaires sur la
scène mondiale, au sein du G8 et de l’APEC et aux Nations Unies. J’aimerais
profiter de nouveau de cette occasion pour saluer le leadership du Président
Poutine dans la campagne internationale contre le terrorisme. Au Sommet du G8
qui se tiendra au Canada cette année, je compte bien faire appel à ses grandes
compétences dans notre effort en vue de remplir notre engagement conjoint
envers l’amélioration de la qualité de vie de la population de l’Afrique.
Le Canada et la Russie sont aussi devenus des partenaires commerciaux.
Les noms de pionniers canadiens du monde des affaires comme Stefan Simek et
George Cohon sont aujourd'hui bien connus. Plusieurs sociétés canadiennes sont
bien implantées dans toute la Russie. Des entrepreneurs canadiens ont poursuivi
des perspectives d'affaires quand beaucoup d'autres auraient renoncé. Du
secteur bancaire au génie, les professionnels canadiens façonnent le nouveau
visage de la Russie.
Équipe Canada 2002 arrive à Moscou en force. Dans une période remplie de
promesses.
L'économie russe est en pleine expansion. Le remboursement de la dette
progresse plus vite que prévu. Mais ce qui a surtout attiré les membres de
notre délégation ce sont les réformes structurelles historiques que le
Président Poutine et son équipe ont amorcées. Des réformes qui assoiront
solidement l'économie de marché ouverte de la Russie.
De telles réformes sont souvent sources de division. Aussi, je salue le
Président Poutine d'avoir su habilement expliquer leur importance et leur
utilité. Grâce à lui, l'économie de marché est devenue populaire, ce qui
aurait paru impossible il y a quelques années encore.
Le Canada appuie depuis longtemps le processus de réforme. Nous avons
travaillé avec vous à l'élaboration du nouveau Code civil et des lois sur la
faillite et la propriété intellectuelle. Et le Canada continuera d'apporter à
la Russie toute la collaboration que vous jugez utile.
Dans le contexte de la croissance et de la réforme, les conditions sont
bonnes pour développer nos échanges et nos investissements bilatéraux. À
moins d'un milliard de dollars, le commerce bilatéral entre nous est loin du
potentiel que peut offrir le partenariat économique entre nous.
Le Canada démontre depuis longtemps sa volonté d’accroître le commerce
et l’investissement. Nous avons été parmi les premiers à appuyer l’accession
de la Russie à l’OMC. De plus, nous avons fait preuve, et nous continuerons
de faire preuve, de bonne foi dans les dossiers commerciaux.
Cependant, chacun de nous doit intensifier ses efforts.
À vrai dire, je crois que certains gens d’affaires canadiens ont
sous-estimé le potentiel de la Russie après 1998.
Pour sa part, la Russie a également raté des occasions.
Il ne reste plus qu’une poignée des nombreuses sociétés pétrolières et
gazières du Canada qui faisaient de la prospection en Russie il y a dix ans.
Des litiges ont retardé d’importants investissements canadiens dans le
secteur minier. Et la mauvaise expérience de certains investisseurs canadiens a
terni le marché russe aux yeux de nombreux autres.
Autant le gouvernement que les entreprises de la Russie ont intérêt à
identifier les véritables causes de ces litiges et de ces départs si nous
voulons réussir à donner un nouvel élan à nos relations d’affaires. Une
autre mesure qui s’impose serait de parvenir à un nouvel accord plus actuel
sur la protection des investissements étrangers qui protège vraiment les
investisseurs et leur donne confiance.
Quant au Canada, il a aussi des efforts à faire. Nous devons rendre les
voyages d’affaires plus efficaces. Et nous devons offrir de meilleures options
en matière de commerce et de financement de projets.
Le commerce ne peut prospérer que dans un climat de confiance. Et la
confiance n’est pas à sens unique. Avec votre appui et votre engagement,
Équipe Canada 2002 pourra contribuer grandement à instaurer la confiance
mutuelle.
Notre délégation est pleine d’enthousiasme. Son énergie est contagieuse.
Sa passion embrasse différents secteurs et régions. Ses membres savent que les
ports, les chemins de fer et les corridors aériens de la Russie sont déjà de
grands carrefours commerciaux aux niveaux régional et international. Ils
trouvent impressionnants les progrès technologiques rapides qui ont été
accomplis par les Russes dans le secteur des télécommunications. Et ils savent
que les sociétés russes ici présentes sont d’importants acteurs
économiques mondiaux.
La force d’Équipe Canada 2002 réside non seulement dans la qualité de la
délégation et dans les opportunités qu’offre la Russie mais aussi dans la
vigueur et le dynamisme des fondements de l’économie canadienne. Nous sommes
en excellente position – pas seulement pour résister au ralentissement
économique mondial actuel, mais pour prospérer pendant la reprise qui suivra.
Nous avons déposé cinq budgets excédentaires de suite. Nous sommes le seul
pays du G8 qui devrait, selon les projections, traverser la période actuelle de
déclin sans se retrouver en déficit. Le ratio de la dette au PIB a diminué
plus vite au Canada que dans tout autre grand pays industrialisé. L’inflation
demeure faible et stable. Et les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi
peu élevés en 40 ans.
Nous avons adopté le plus important plan de réduction d’impôt de toute l’histoire
du Canada. Dans le cadre de ce plan, le taux d’imposition des sociétés s’établira
environ cinq points sous les taux américains moyens. C’est là tout un
encouragement à l’investissement au Canada. D’autre part, nos
encouragements fiscaux à la recherche et au développement sont les plus
généreux au monde.
Le mois dernier, la firme KPMG a rendu publique une étude selon laquelle le
Canada est le pays du G7 où il est le plus économique de faire des affaires.
Par ailleurs, notre gouvernement a effectué des investissements
stratégiques qui contribuent à garantir la vigueur de notre économie à long
terme, à bâtir une infrastructure avancée de recherche et d’apprentissage
pour notre population et à faire en sorte que le Canada soit le lieu où les
découvertes et les nouveaux procédés arrivent sur le marché avant les
autres.
Le fait est, Mesdames et Messieurs, que les conditions n’ont jamais été
aussi favorables que maintenant pour le commerce entre le Canada et la Russie.
Quel meilleur moyen de montrer la détermination du Canada de saisir cette
occasion favorable que la mission d’Équipe Canada 2002. Cette idée est née
dans le contexte de la mondialisation de l’économie, mais ses origines
remontent dans notre mémoire collective à l’automne de 1972.
L’année où, pour la première fois, Équipe Canada est devenue un symbole
durable de l’esprit d’équipe canadien. De nos meilleurs donnant le meilleur
d’eux-mêmes. Au plus haut niveau. Sur la scène mondiale.
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