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Notes pour une allocution de

Mel Cappe
Greffier du Conseil privé et Secrétaire du Cabinet

devant le

Conseil national des minorités visibles de la fonction pubique fédérale
Symposium 2000

Le 30 octobre 2000

Le texte prononcé fait foi


Introduction

  • Bonjour.
  • Je veux d’abord remercier Scott Serson pour sa présentation et ses réflexions très intéressantes sur les valeurs et la diversité.
  • Je tiens à vous dire que je regrette d’être ici aujourd’hui pour deux raisons :
  • d’abord, parce que nous ne devrions pas avoir besoin d’un conseil national comme celui-ci : le besoin est cependant bien réel;
  • ensuite, parce que je ne m’adresse pas au bon auditoire. Les personnes que j’ai à convaincre des mérites de la diversité ne sont pas dans cette salle.
  • Vous connaissez tous l’importance de la diversité et vous l’avez fait valoir au sein de votre organisation.
  • Je vous félicite pour vos efforts et je vous encourage à continuer.
  • Vous êtes des « catalyseurs » du changement.
  • J’aimerais également féliciter tous ceux et celles qui ont fourni leur part dans l’organisation de cette rencontre.
  • Le thème de ce symposium 2000 fait référence au changement et à l’action...
  • Nous avons le vent dans les voiles pour ce qui est du changement.
  • Et chacun de vous – en tant que partenaires du changement – joue un rôle important lorsqu’il aide la fonction publique à diversifier ses effectifs pour les adapter à l’ère du savoir.
  • Aujourd’hui, je veux insister sur la nécessité de passer à l’action – car je ne suis pas satisfait du statu quo.
  • Malgré les nombreux efforts visant à régler les problèmes d’équité en matière d’emploi, les minorités visibles sont toujours sous-représentées dans la fonction publique, et il faut que ça change!
  • Gardons bien à l’esprit qu’une main-d’œuvre diversifiée nous permettra d’obtenir de meilleurs résultats et d’améliorer les programmes et services offerts par le gouvernement. C’est là une de mes grandes priorités – et c’est une priorité que je prends très à cœur.
  • Pourquoi? Parce qu’il s’agit d’un élément fondamental.
  • « La diversité est un élément important de notre action. En effet, si nous tenons compte de différents points de vue pour élaborer des politiques, de même que pour concevoir et gérer des services et des programmes, nous obtiendrons de meilleurs résultats.- »
  • La seule avenue qui s’ouvre à nous pour bâtir une économie et une société dynamiques à une époque où nous nous efforçons de satisfaire nos besoins nationaux tout en répondant aux exigences de la mondialisation et en saisissant les possibilités qu’elle offre, -c’est de tirer partie de la diversité des points de vue.
  • Pour y parvenir, nous devons pouvoir compter sur une fonction publique dont la force réside dans la diversité.

Le nouveau visage du Canada et du monde

  • Le Canada change et nous sommes témoins de changements démographiques importants dans le monde.
  • Voyons un peu les statistiques...
  • On estime que d’ici 2010, plus de la moitié de la population des grands centres urbains au Canada sera formée de Canadiens de première génération.
  • La majorité d’entre eux seront des membres de minorités visibles qui ont des racines dans de nombreux pays du monde.
  • La diversité de la population canadienne est l’une des forces absolues du Canada.
  • Elle renforce notre crédibilité sur la scène mondiale.
  • Elle nous rend plus concurrentielle, car elle nous permet de prendre en compte divers points de vue.
  • La fonction publique du Canada doit pouvoir tirer avantage de cette force.
  • À l’aube d’un siècle nouveau, la diversité est ce qui permettra à la fonction publique du Canada d’offrir une excellente qualité de vie à tous les Canadiens et Canadiennes.
  • Cette diversité permettra de créer de meilleures politiques qui se traduiront à leur tour par des programmes et des services mieux adaptés aux besoins de la population canadienne.
  • En fait, si les fonctionnaires n’adhèrent pas au principe de la diversité, ils ne pourront représenter les citoyens qu’ils servent et nous ne serons pas en mesure d’atteindre les résultats qui nous permettraient de jeter les bases d’une économie et d’une société dynamiques.
  • Tandis que la fonction publique tarde à se doter d’un effectif représentatif de la population qu’elle sert, la classe politique, elle, va de l’avant.
  • En effet, le gouvernement du Canada a reconnu l’importance d’une fonction publique diversifiée dans le discours du Trône de 1999 lorsqu’il a réitéré son engagement à l’égard d’une organisation nationale
  • «...forte, représentative, professionnelle, non partisane ».

Une fonction publique représentative

  • Le fait que le gouvernement a accepté ce rapport marque un point tournant et envoie un message clair à tous les fonctionnaires et à tous les Canadiens.
  • Ce rapport est en fait un plan d’action, un appel au leadership.
  • On propose comme « repère » l’embauche d’un représentant des minorités visibles sur cinq employés, et on fournit aux gestionnaires des conseils pratiques pour y parvenir.
  • On invite les gestionnaires à faire preuve de créativité et à se servir des outils disponibles pour doter la fonction publique d’une main-d’œuvre diversifiée.
  • La diversité n’entre d’aucune manière en conflit avec le principe du mérite; elle vient plutôt renforcer le point de vue moderne sur le mérite dont Scott Serson a parlé un peu plus tôt.
  • Voilà, le mot est lancé – le mérite.
  • Je veux qu’il soit clair dans l’esprit de chacun que mérite et représentation équitable ne sont pas opposés.
  • Une fonction publique diversifiée témoigne même d’une application adéquate du principe du mérite.
  • La diversité va bien au-delà de la représentativité; elle vise à créer une culture où l’on reconnaît l’apport de chacun.
  • Dans ses travaux, le Groupe de travail sur une fonction publique inclusive, présidé par Janet Smith, a fait valoir l’importance de créer une culture d’inclusion en milieu de travail, une culture qui ne vise pas l’homogénéisation mais qui au contraire valorise toutes les différences.
  • Il s’agit de créer un environnement où l’on favorise le débat et où l’on se montre ouvert aux nouvelles idées.

De la théorie à la pratique : les employés d’abord

  • Comme nombre d’entre vous le savez déjà, en tant que chef de la fonction publique, j’ai décidé d’axer mon programme de gestion sur les ressources humaines.
  • Ainsi, j’ai mis sur pied l’an dernier trois comités composés de hauts fonctionnaires, communément appelés sous-comités du Comité des hauts fonctionnaires (CHF) qui sont chargés d’analyser les questions touchant le recrutement, le bien-être en milieu de travail ainsi que l’apprentissage et le perfectionnement dans la fonction publique fédérale, et de préparer des plans d’action pour assurer des progrès continus.
  • Les trois comités ont recommandé de faire de la diversité une priorité fondamentale.
  • J’ai décidé de mon côté de présider le sous-comité du CHF sur le recrutement,
  • car je suis fermement convaincu que le recrutement constitue pour nous un puissant levier et une occasion unique de progresser sur la voie de la diversité.
  • La Commission de la fonction publique et le Secrétariat du Conseil du Trésor ont élaboré un plan d’action conjoint sur le recrutement dont la mise en œuvre est déjà bien amorcée.
  • Les organismes centraux ont un rôle à jouer, bien sûr, mais on ne peut pas s’attendre à ce qu’ils fassent tout le boulot.
  • Pour que nous puissions faire des progrès tangibles du côté du recrutement, les ministères et les gestionnaires doivent adopter une démarche stratégique et proactive.
  • Nous avons actuellement la chance de faire preuve de plus de dynamisme dans nos efforts visant à promouvoir la fonction publique.
  • Nous devons recruter des candidats qualifiés dans diverses réserves de talents, et vous pouvez nous aider à cet égard en nous suggérant de nouvelles pistes à explorer.
  • Plus que simplement combler les postes vacants, nous devons recruter activement et dès maintenant les employés qui possèdent les compétences et les aptitudes dont nous avons besoin. Les gouvernements de demain pourront ainsi continuer de compter sur une fonction publique professionnelle qui offrira aux citoyens des programmes et des services adaptés à leurs besoins.
  • Nous devons recruter différemment pour répondre aux impératifs de l’ère du savoir, pour nous doter d’une fonction publique souple, attentive et inclusive, qui respecte davantage le principe du mérite.
  • La diversité va bien au-delà des chiffres.
  • Il faut tout d’abord créer des milieux de travail où les conditions sont propices à la diversité dans tous les sens du mot, où l’on peut recruter et maintenir en poste une main-d’œuvre représentative.
  • Il faut créer une fonction publique où les fonctionnaires se sentent à l’aise de travailler dans un environnement multiculturel. Cela n’est pas nécessairement facile pour tous les employés, mais une fonction publique culturellement diversifiée est mieux à même de bien servir la population canadienne.
  • Il faut créer une fonction publique où l’on favorise le débat et l’éclosion de nouvelles idées dans le but d’obtenir de meilleurs résultats.
  • Il faut créer une fonction publique où les jeunes Canadiens et Canadiennes veulent travailler et contribuer à faire avancer le Canada. Il faut des jeunes qui sont à l’aise avec le principe et pour qui la diversité va de soi.
  • La première étape consiste à être très attentif à tout ce qui concerne les fonctionnaires et leur milieu de travail.
  • Le sous-comité a commencé par examiner les résultats du sondage de l’an dernier auprès des fonctionnaires et a établi quatre grandes priorités pour une action immédiate et à long terme :
  • la charge de travail;
  • le perfectionnement et l’apprentissage;
  • l’équité du processus de sélection;
  • et enfin, le harcèlement et la discrimination.
  • Ce sont les quatre enjeux soulevés par le sondage de 1999 auprès des fonctionnaires fédéraux.
  • Les leaders à tous les niveaux, dans tous les ministères et toutes les régions du Canada, ont un rôle à jouer pour bâtir un milieu de travail fondé sur le respect et le travail d’équipe.
  • Tous et toutes, nous devons veiller à ce qu’il n’y ait pas de place pour le harcèlement et la discrimination dans nos milieux de travail.
  • Nous pouvons agir dès maintenant, notamment en sensibilisant les employés aux problèmes du harcèlement et de la discrimination et en améliorant les cours de formation à cet égard.
  • Le moment est venu de passer à l’action, pour créer un milieu de travail où l’on reconnaît les compétences et la contribution de chacun et où l’on valorise la diversité des points de vue.
  • Vous pouvez tous contribuer à changer les choses en créant avec vos collègues des réseaux informels pour favoriser la mise en place d’une main-d’œuvre diversifiée et créer un milieu de travail ouvert à la différence.

Les mesures prises au sein du Bureau du Conseil privé

  • Je vous ai parlé jusqu’à maintenant à titre de chef de la fonction publique, mais je dirige également un ministère déjà résolument engagé sur la voie de la diversité.
  • J’ai demandé à un sous-ministre champion de préparer un plan d’action. Il dirige un secteur d’activités clé, mais il ne travaille pas aux ressources humaines et il n’est pas non plus un représentant des minorités visibles.
  • Sous sa direction, et avec le soutien de chacun des membres de mon équipe de gestion, nous prenons les mesures nécessaires pour faire du Bureau du Conseil privé un lieu de travail qui attirera des personnes de divers horizons et de diverses cultures.
  • Au cours des trois prochains mois, le Bureau du Conseil privé préparera et offrira des ateliers obligatoires d’une demi-journée sur les grandes questions, notamment la diversité, le harcèlement et la représentativité dans la dotation.
  • Nous créons des postes de perfectionnement qui favoriseront une plus grande diversité dans les principaux secteurs d’activité du Bureau du Conseil privé.
  • La Commission canadienne des droits de la personne procède actuellement à un examen de notre effectif, mais j’en ignore encore les résultats. Tout ce que je peux vous dire c’est que je suis fier des progrès accomplis au Bureau du Conseil privé. Je suis déterminé à poursuivre sur cette lancée pour nous assurer que nous donnerons, aujourd’hui comme demain, les meilleurs conseils possibles au premier ministre.

Conclusion

  • En terminant, le mot d’ordre de nos jours est changement : le changement par rapport à tous les aspects du contexte économique, politique et social dans lequel nous vivons et travaillons.
  • En faisant nôtre le principe de la diversité, nous nous assurons que la fonction publique du Canada sera en mesure de relever les défis du XXIe siècle.
  • Nous serons ainsi mieux à même de doter la fonction publique d’une main-d’œuvre souple et aux idées novatrices.
  • Nous pourrons améliorer le capital social et favoriser la croissance du commerce extérieur et des échanges mondiaux.
  • Et enfin, nous pourrons faire en sorte que la fonction publique du Canada demeure une organisation forte, représentative, professionnelle et non partisane qui offre aux Canadiens le meilleur service qui soit.
  • La fonction publique du Canada est un chef de file mondial à plus d’un point de vue, et nous pouvons et devons également montrer la voie dans le domaine de la diversité.
  • Je profite de l’occasion pour remercier le travail des membres du Conseil national des minorités visibles de la fonction publique fédérale.
  • J’appuie entièrement les travaux du Conseil et je vous encourage à continuer de travailler avec les ministères et les organismes pour influer sur les mesures qu’ils prendront.
  • Vous avez le pouvoir d’influer sur leurs mesures : utilisez-le!
  • Vous exercez une autorité morale : faites-la valoir!
  • Vous avez la crédibilité nécessaire pour faire bouger les choses. Il est très important que vous continuiez de jouer le même rôle et que vous évitiez de devenir un groupe d’intérêts.
  • J’invite chacun de vous à regarder devant, à vous servir de votre influence pour « faire place au changement » et à ne pas demeurer prisonnier du passé.
  • Je peux vous assurer qu’à titre de chef de la fonction publique et de sous-ministre du Conseil privé, je compte bien faire ma part pour instaurer une culture organisationnelle qui valorise la diversité.
  • J’aimerais également rendre hommage à trois sous-ministres pour leur leadership à l’appui de ce symposium et des travaux du Conseil : Alex Himelfarb, Janice Cochrane et Frank Claydon.
  • Si l’on veut que la fonction publique reste pertinente pour les Canadiennes et les Canadiens, il faudra que chacun de nous contribue à faire de la diversité non seulement une réalité, mais une richesse.
  • J’espère que bientôt le greffier du Conseil privé n’aura plus à prendre la parole devant le Conseil national des minorités visibles de la fonction publique, car nous aurons alors « fait place au changement » et à la diversité.
  • Merci.

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Mise à jour : 2006-10-02 Haut de la page Avis importants