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Introduction
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Le premier Répertoire des ministères canadiens depuis la Confédération, 1er
juillet 1867 - 1er janvier 1957, a paru dans sa version française en
1958. Il fut suivi en 1966 par un Supplément... et en 1974 par un autre Répertoire...
Le présent Répertoire des ministères canadiens réunit toutes les
publications précédentes et est mis à jour continuellement. La
compilation précédente a été réalisée en bonne partie par le regretté
Henri Chassé, alors greffier adjoint du Conseil privé, avec le concours des
Services de communication des Archives nationales du Canada.
Plan de l'ouvrage
Le Répertoire des ministères canadiens se veut une liste chronologique des
ministères depuis la Confédération. Pour chaque ministère, on a établi une liste
alphabétique des fonctions ministérielles suivies des noms de leurs responsables et des
dates de leur entrée en fonctions et de leur départ. Les notes, qui complètent cette
liste, rendent compte des fonctions remplies simultanément et, aussi, des nominations
subséquentes. Ces notes mentionnent aussi les fonctions occupées d'office et fournissent
des renseignements pertinents sur la création et l'abolition de certains postes
ministériels.
Naissance et mort d'un ministère :
Le premier jour
La durée de chaque ministère est en relation directe avec la période où le premier
ministre occupe ses fonctions. La façon la plus simple de fixer le jour où a commencé
un ministère, c'est de s'en tenir à la date où le premier ministre a prêté le serment
d'office. Toutefois, on ne doit pas oublier qu'il n'y a aucune obligation légale exigeant
du premier ministre qu'il prête un tel serment. Avant 1957 seulement deux
premiers ministres l'ont fait: Arthur Meighen en 1920 et William Lyon
Mackenzie King en 1921. Jusqu'en 1957, le premier ministre détenait au
moins un autre portefeuille ministériel. Lorsqu'il y n'y a pas de serment
d'office comme premier ministre, on considère que le ministère commence le
jour de l'assermentation du premier ministre à l'autre portefeuille
ministériel. Si le premier ministre conservait le même portefeuille que
lors du ministère précédent, on considère que le ministère commence le
jour de la nomination de ses ministres à leur poste. [1] À partir de 1957,
avec John George Diefenbaker, une tradition s'est établie - depuis lors,
tous les premiers ministres ont prêté serment d'office en tant que premier
ministre.
Le dernier jour
Un ministère se termine le jour de la mort du premier ministre[2] ou le jour où le gouverneur général accepte
sa démission. Avant 1920, la démission d'un premier ministre était acceptée
automatiquement, au moment même où ce dernier la remettait. Le ministère était dissous
ipso facto, mais les ministres vaquaient à leurs occupations habituelles au sein
de leurs ministères jusqu'à ce que leur propre démission soit acceptée par le nouveau
premier ministre, ou encore jusqu'à ce que de nouvelles nominations soient faites. En
1920, sir Robert Laird Borden annonça son intention de démissionner, mais il remit sa
démission officielle seulement lorsque Arthur Meighen fut prêt à former le nouveau
gouvernement. Cette pratique s'est perpétuée jusqu'à nos jours.
Il y a deux interprétations en ce qui a trait à la date terminale où un ministère
cesse d'être en fonctions. La date indiquée dans le Répertoire est celle du
jour où fut acceptée la démission du premier ministre ou la date de sa mort. La
deuxième interprétation possible est celle de la date terminale d'un ministère en
fonctions est celle qui se conforme à la Loi de l'interprétation de 1967. Quand une
nomination entre ou cesse d'être en vigueur à un jour donné, cette nomination prend
force ou prend fin, selon le cas, dès la fin du jour qui précède le jour en question.[3] Les dates de démissions de chacun
dans le texte suivent la Loi de l'interprétation.
Nominations des ministres
Les ministres sont habituellement nommés par une commission sous le Grand Sceau du
Canada. Durant les treize premières années suivant l'avènement de la Confédération,
les nominations des ministres faisaient l'objet d'une recommandation orale venant de la
part du premier ministre. Les dates de ces nominations ont été établies d'après les
avis publiés dans la Gazette officielle du Canada. Dans la plupart des cas
depuis l'avènement de la Confédération, la date de nomination concorde avec la date où
le ministre a prêté serment d'office. Durant la période s'étendant de 1880 à 1953,
une décision du Conseil fut entérinée : elle recommandait à l'attention du gouverneur
général qu'une commission chargée des nominations soit créée. Depuis septembre 1953,
c'est par un instrument d'avis, lettre du premier ministre au gouverneur général[4], que les recommandations pour les
nominations ministérielles se font.
Les ministres sont assermentés comme membres du Conseil privé avant de l'être à
leur premier portefeuille. En conséquence, on leur donne le titre d'honorable. Le jour de
leur assermentation au Conseil privé est tenu pour le jour de leur entrée en fonctions.[5] Pour ce qui est des nominations
consécutives, ils n'ont qu'à prêter un nouveau serment d'office.
La plupart des premiers ministres et un certain nombre de ministres ont été
assermentés membres du Conseil privé du Royaume-Uni. Conséquemment, on leur donne le
titre de très honorable. On s'est servi, dans cet ouvrage, de la date où ils ont été
assermentés au Conseil privé de préférence à la date de leur nomination à leur
poste. Au mois de mars 1968, le Tableau des titres devant être usités au Canada
fut révisé de façon à décerner à vie le titre de très honorable aux premiers
ministres dès leur entrée en fonctions.
Ministres sans portefeuille
Il y a eu un certain nombre de ministres sans portefeuille dans tous les ministères
sauf le premier.[6] Jusqu'au 26
septembre 1926, l'expression « ministre sans portefeuille » a été employée. Les
personnes nommées étaient assermentées à titre de conseillers privés et assistaient
aux réunions du cabinet à l'invitation du premier ministre. Toutefois, après 1926, on
les nomma membres de l'Administration et ministres sans portefeuille.[7] Jusqu'en 1968, ils prêtèrent le serment
d'office à titre de membres de l'Administration. En 1968, le titre traditionnel de
ministre sans portefeuille fut utilisé de nouveau. C'est de ce titre que l'on s'est servi
tout au long de ce Répertoire et ce, jusqu'au 11 juillet 1971, alors que la
Loi sur l'organisation du gouvernement, 1970 -1971, prit force. La Loi autorisa la
nomination de ministres d'État; on pouvait assigner de tels ministres pour venir en aide
à n'importe quel ministre responsable d'un ministère ou d'un secteur de la fonction
publique.
Ministres suppléants
Les ministres suppléants sont mentionnés dans ce Répertoire lorsqu'il s'est
produit une vacance à un poste au cours d'un ministère et qu'un ministre suppléant a
été nommé pour combler cette vacance. Le 3 décembre 1886, une clause fut prononcée
permettant la nomination de ministres suppléants par décret du Conseil quand un ministre
était absent ou incapable de remplir ses fonctions. Pour la plupart des nominations
antérieures au 3 décembre 1886,[8]
il a été nécessaire de se reporter aux signatures sur les demandes faites par les
ministères au gouverneur en conseil. A partir de 1886, la date où le décret du Conseil
nommant un ministre suppléant est approuvé devient celle où il entre en fonctions. En
1965, une clause fut prévue pour la nomination de ministres suppléants sur une base de
disponibilité permanente pour remplir les fonctions lorsqu'un ministre est absent ou
empêché de s'en acquitter ou encore lorsqu'il y a une vacance à ce poste. Cela se fait
par décret du Conseil et une clause prévoit habituellement la nomination d'un ministre
suppléant de rechange.
Ministres ne faisant pas partie du cabinet
On attribua à plusieurs postes de faire partie du ministère sans faire partie du
cabinet. Le solliciteur général du Canada, le commissaire des Douanes et le commissaire
du Revenu intérieur ont tous, à une certaine époque, fait partie de cette catégorie.
Ils n'étaient pas nommés membres du Conseil privé et n'assistaient pas aux réunions du
cabinet.[9] Les secrétaires
parlementaires et les sous-secrétaires parlementaires au cours du neuvième et du
dixième ministères faisaient aussi partie de cette catégorie.
Les secrétaires parlementaires et les sous-secrétaires parlementaires étaient
choisis parmi les membres de la Chambre des communes pour venir en aide à certains
ministres ou pour les remplacer lorsqu'ils s'absentaient. Deux d'entre eux, le secrétaire
parlementaire de la Milice et de la Défense et le sous-secrétaire parlementaire pour les
Affaires extérieures, ont été nommés par décret du Conseil le 15 juillet 1916. Un
secrétaire parlementaire du Rétablissement des soldats à la vie civile fut nommé en
février 1918. Comme leurs tâches étaient de nature ministérielle, les secrétaires
parlementaires et les sous-secrétaires parlementaires étaient considérés comme faisant
partie du ministère mais non du cabinet.[10]
Un salaire annuel de $5,000.00 leur fut accordé en septembre 1917 par la Loi 7-8, Geo. V,
c. 35. Elle décrétait aussi l'abolition des postes de secrétaire parlementaire de la
Milice et de la Défense et du sous-secrétaire parlementaire pour les Affaires
extérieures, à la fin de la session du Parlement pendant laquelle la guerre prendrait
fin. Le poste de secrétaire parlementaire du Rétablissement des soldats à la vie civile
fut aboli en juin 1928.
Adjoints parlementaires et secrétaires parlementaires ne faisant pas partie du
ministère
Les adjoints parlementaires ont été nommés pour la première fois au cours du
seizième ministère. Leur nomination et leur traitement de $4,000.00 par année étaient
adoptés annuellement lors du vote des prévisions budgétaires par la Chambre des
communes. Leur nomination officielle se faisait par décret du Conseil, et ils cessaient
d'être en fonctions lors de la dissolution de la Chambre. Ces adjoints parlementaires ne
faisaient pas partie du ministère. La Loi sur les secrétaires parlementaires, en 1959, a
eu pour effet de remplacer les postes d'adjoints parlementaires par ceux de secrétaires
parlementaires. Au début, il n'y avait pas de différence entre ces deux postes, sauf le
titre. La Loi permit la nomination d'un maximum de seize secrétaires parlementaires. En
1970, la Loi fut amendée pour permettre la nomination d'un secrétaire parlementaire pour
venir en aide à chaque ministre responsable d'un portefeuille.
[1] Ce fut le cas pour les trois
ministères suivants : le cinquième, formé par sir John Sparrow David Thompson, le
septième, formé par sir Charles Tupper et le dixième, formé par sir Robert Laird
Borden.
[2] Deux ministères ont été dissous par
la mort du premier ministre : le troisième ministère, lors du décès de sir John A.
Macdonald, le 6 juin 1891; le cinquième ministère, lors du décès de sir John Sparrow
David Thompson, le 12 décembre 1894.
[3] Loi de l'interprétation, statut 16
Élis. II, chapitre 7, article 22:5.
[4] Jusqu'en 1966, le solliciteur général
ne fut pas nommé par voie d'instrument d'avis.
[5] L'honorable Hugh McDonald fait
exception à cette règle : il fut président du Conseil privé et ministre de la Milice
et de la Défense avant même d'être assermenté membre du Conseil privé.
[6] Au cours du premier ministère, James
Cox Aikins fut nommé au Conseil privé, le 16 novembre 1869, et, à partir de ce
moment, il fut invité par Macdonald à assister aux réunions du cabinet. Il ne peut
être considéré ministre sans portefeuille toutefois, car il ne fut assermenté au
Conseil privé que le 8 décembre 1869, date à laquelle il fut nommé secrétaire
d'État.
[7] William Frederic Kay fut nommé
ministre sans portefeuille en 1930.
[8] Les nominations furent quelquefois
enregistrées par décret du Conseil après 1879.
[9] L'honorable sir Charles Hibbert Tupper
fut assermenté au Conseil privé le 1er juin 1888. Au cours du septième
ministère, il fut solliciteur général du Canada, du 1er mai 1896 au
8 juillet 1896, mais le premier ministre ne l'invita pas à devenir membre du
cabinet.
[10] Dans le C.P. 1916-1970 on décrit le
poste de secrétaire parlementaire de la Milice et de la Défense en ces termes : « ...
un secrétaire parlementaire qui viendrait en aide au ministre de la Milice et de la
Défense, et, jusqu'à un certain point, devrait agir à sa place pendant son absence...
Le secrétaire parlementaire devrait ex officio être membre du Conseil de la
Milice et en l'absence du ministre devrait agir comme président de celui-ci... Lorsque le
ministre s'absente d'Ottawa, le secrétaire parlementaire devrait voir à l'administration
du ministère de la Milice et de la Défense.»
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