|
Discours du Trône ouvrant la première session
de la trente-sixième
Législature du Canada
|
Honorables sénateurs et sénatrices,
Mesdames et Messieurs les députés,
Mesdames et Messieurs,
Ma femme et moi avons eu la joie d'accueillir Sa Majesté la
Reine et le duc d'Édimbourg à leur arrivée au Canada en juin
dernier et d'être leurs hôtes pendant leur séjour dans la
région de la capitale nationale à l'occasion de la Fête du
Canada.
De plus, en tant que Gouverneur général, j'ai visité toutes
les provinces ainsi que les territoires. C'est une expérience
que je souhaite à tous les Canadiens. Nos villes et nos villages
reflètent la diversité de tous ceux et celles qui se sont
établis dans ce pays. Pourtant, dans nos communautés, qu'elles
soient situées sur les côtes ou dans les prairies, dans les
régions boisées ou la toundra, on retrouve la même attitude
amicale, le même esprit d'ouverture et la même générosité.
Les gens s'entraident de diverses façons, et ils n'hésitent
pas à donner temps et soutien à leur communauté.
Quand je suis devenu Gouverneur général, j'ai déclaré que
j'avais l'intention de souligner la générosité des Canadiens,
surtout des bénévoles. Nous avons donc créé le Prix pour
l'entraide, qui reconnaît la générosité des plus dévoués
d'entre eux.
Mes fonctions m'amènent à rendre visite à de nombreuses
unités des Forces canadiennes. J'admire le dévouement dont ces
hommes et ces femmes ont fait preuve en tant que gardiens de la
paix, leur héroïsme dans les missions de recherche et de
sauvetage et leur promptitude à agir en cas de catastrophes
naturelles, comme les inondations dans les régions du Saguenay
et de la rivière Rouge.
Qu'on me permette de mentionner une autre réalisation dont je
tire grande fierté : la proclamation du 21 Juin, le jour le plus
long de l'année, comme Journée nationale des Autochtones en
l'honneur des premiers peuples du pays.
Une nouvelle législature...
Ce jour marque l'ouverture d'une nouvelle législature -- la
dernière du xxe siècle et la première du xxie
siècle -- une législature qui a une occasion historique unique
d'exercer un leadership sur les questions d'envergure nationale
pour assurer l'avenir des Canadiens.
Le 2 juin 1997, les Canadiens ont renouvelé le mandat du
gouvernement. Au cours de cette législature, le gouvernement
remplira les engagements qu'il a pris auprès des Canadiens dans
sa plate-forme électorale.
Le Parlement du Canada est la seule institution dont les
membres sont directement élus par tous les Canadiens. Il a pour
mandat de protéger l'intérêt national et de lui donner une
forme concrète. Élu par tous les Canadiens avec la légitimité
que cela lui confère, le gouvernement du Canada, tant au pays
qu'à l'étranger, défendra les valeurs communes auxquelles
adhèrent les Canadiens.
Pour gouverner au xxie siècle, il faut accepter le
fait qu'aucun gouvernement ne peut agir isolément. Étant donné
la complexité des enjeux auxquels nous faisons face comme
citoyens dans le contexte d'une économie mondiale, la
coopération est essentielle à notre réussite comme pays. Plus
que jamais, les Canadiens veulent que leurs gouvernements
travaillent en partenaires.
À l'aube d'un nouveau millénaire, devant les défis et les
possibilités qu'il nous offre, nous pouvons jeter un regard sur
le dernier siècle de l'histoire canadienne et affirmer sans
contredit que le Canada est vu dans le monde entier, à juste
titre, comme un exemple de réussite extraordinaire. Le Canada
représente le triomphe de l'esprit humain; il rassemble le
meilleur de ce que les hommes et les femmes sont capables de
faire.
...Vers un nouveau siècle de réalisations canadiennes
Au seuil du xxie siècle, les Canadiens font face
à des changements dans le domaine de la technologie et de
l'information aussi profonds que ceux de la révolution
industrielle. Cela nous ouvre des perspectives exceptionnelles de
croissance et de développement. Au fur et à mesure que les
vieilles contraintes que nous imposaient le temps et les
distances s'estompent, les individus comme les collectivités
peuvent aujourd'hui accomplir des choses autrefois impensables.
Le Canada est prêt. Le succès nous attend. Nos citoyens ont
les qualités requises pour réussir au xxie siècle.
- Nous avons le sens du partage et de l'entraide.
- Nous sommes instruits.
- Nous sommes innovateurs et ouverts aux idées nouvelles.
- Nous sommes une société ouverte et démocratique.
- Nous sommes un pays bilingue et multiculturel à une
époque de mondialisation croissante.
- Nous avons appris à composer avec nos différences et
notre diversité, et à en faire des atouts.
Notre fédération tire le meilleur parti possible de ces
talents. Elle nous donne la cohésion nécessaire pour multiplier
les atouts dont nous disposons en conjuguant nos talents, en
regroupant nos ressources et en partageant les risques. Elle nous
donne aussi la souplesse requise pour expérimenter et innover
afin d'assurer notre succès dans un monde en rapide évolution.
Le gouvernement tient à reconnaître le rôle important que
joue une fonction publique professionnelle et non partisane dans
une société civile performante. Le Canada est bien servi par sa
fonction publique, ainsi que par les efforts et le dévouement
qu'elle démontre en répondant aux besoins des citoyens et en
travaillant en partenariat avec les gouvernements et les autres
secteurs de la société. Le gouvernement poursuivra le
renouvellement de la fonction publique du Canada afin que ses
membres aient les compétences et le dévouement pour continuer
à bien servir les Canadiens.
Nous avons déjà jeté les bases de notre succès
Ces dernières années, les Canadiens ont fait beaucoup
d'efforts et de sacrifices pour surmonter un grand nombre de
difficultés auxquelles notre pays a fait face. Nous y sommes
parvenus, et nous avons commencé à jeter des bases solides sur
lesquelles se fondera notre réussite au cours du nouveau
millénaire.
Cette 36e législature s'ouvre au moment où nous
avons mis de l'ordre dans les finances publiques et où
l'économie s'engage dans un cycle de croissance vigoureuse.
Certes, le chômage est encore trop élevé, mais des centaines
de milliers d'emplois nouveaux sont créés par le secteur
privé, le taux d'inflation est très bas et les taux d'intérêt
n'ont jamais été aussi faibles depuis plus de trente ans. Un
nombre croissant de sociétés canadiennes vendent aujourd'hui
plus de biens et de services dans le monde entier que jamais
auparavant.
Stimuler la création d'emplois et la croissance économique a
toujours été un objectif primordial du gouvernement du Canada.
Il le demeurera. Le gouvernement s'appuiera sur les progrès
réalisés et sur les bases solides établies au cours de ces
quatre dernières années pour renforcer l'économie et augmenter
la confiance. Nous poursuivrons dans cette voie et nous prendrons
des mesures supplémentaires pour encourager les nouveaux
investissements, créer de nouveaux emplois, et générer la
richesse nationale nécessaire pour assurer aux Canadiens un
avenir stable et sûr.
Le gouvernement continuera à faire preuve de vigilance et à
gérer avec sagesse les finances du pays.
- Il s'assurera que le ratio de la dette au produit
intérieur brut diminue de façon permanente.
- Il équilibrera le budget au plus tard durant l'année
financière 1998-1999.
- Au cours de ce mandat, il cherchera à consacrer la
moitié de l'excédent budgétaire à satisfaire les
besoins sociaux et économiques des Canadiens; l'autre
moitié, il l'affectera à la réduction des impôts et
de la dette nationale.
- Il déposera des projets de loi pour mettre en oeuvre les
changements proposés au Régime de pensions du Canada de
même que la nouvelle prestation aux aînés, afin que le
Canada continue d'avoir un régime public de pensions
abordable au xxie siècle.
Au Canada, un emploi sur trois est tributaire du commerce.
Notre prospérité et notre capacité de créer des emplois sont
liées à la manière dont nous savons exploiter les débouchés
à l'étranger. Les missions commerciales d'Équipe Canada ont
ouvert une foule de possibilités nouvelles aux entreprises
canadiennes, et démontré les mérites de la collaboration entre
les gouvernements et le secteur privé. Le gouvernement
s'appuiera sur le succès de cette collaboration pour établir
avec les milieux industriels une stratégie destinée à
améliorer notre performance économique internationale, en
élargissant notre base commerciale, et en faisant du Canada un
lieu privilégié pour les investisseurs du monde entier et une
destination touristique recherchée.
Le gouvernement du Canada a regagné sa capacité de répondre
aux priorités des Canadiens sans excéder ses moyens financiers.
Il est maintenant en mesure d'effectuer des investissements
stratégiques pour nos enfants, nos jeunes, notre santé, nos
collectivités, ainsi que pour le secteur du savoir et de la
créativité, tout en continuant à assainir la situation
financière du pays.
Le gouvernement est résolu à suivre cette approche
équilibrée d'investissement social et de gestion financière
prudente, au moment où il conduit le pays vers une santé
économique renouvelée et durable, et une meilleure cohésion
sociale.
Tous ces résultats sont importants. Mais le fait que les
gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux collaborent
aujourd'hui de façon nouvelle et plus efficace l'est autant.
Notre fédération se trouve ainsi plus en mesure de répondre
aux divers besoins des Canadiens à travers le pays.
Les Canadiens regagnent confiance en leur avenir et en celui
du pays. Ils l'envisagent avec un optimisme nouveau. Le fait que
nous ayons prouvé que notre pays est capable de se fixer des
objectifs ambitieux et de les atteindre nous incite à nous
imposer des objectifs encore plus élevés pour les années à
venir. Il faut que nous allions au-delà de nos attentes et il
incombe au Parlement et au gouvernement d'être à la hauteur de
ce nouvel optimisme.
Le défi de l'avenir
Le défi de l'avenir consistera à veiller à ce que personne
ne soit oublié dans la marche en avant de notre pays. L'avenir
appartient aux sociétés dont l'économie est saine, à celles
qui investissent dans la connaissance, l'éducation et
l'innovation; à celles dont la population est en bonne santé,
dont les enfants sont bien préparés à faire leur
apprentissage, et à celles qui ont pour objectif d'assurer une
qualité de vie élevée à tous leurs citoyens. Les Canadiens
ont établi ces priorités pour cette nouvelle législature. Ces
priorités sont celles du gouvernement.
Pour un Canada plus fort
Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux se
doivent, à l'égard de tous les Canadiens, d'exercer un
leadership responsable en faveur de l'unité du pays.
L'engagement le plus important du gouvernement est de maintenir
l'unité du Canada. Il n'a pas de plus grand devoir ou
responsabilité. Au seuil du xxie siècle, l'objectif
primordial du gouvernement du Canada est à la fois simple et
ambitieux. Il consiste à renforcer notre pays et à en assurer
l'unité en contribuant à l'entreprise commune de faire en sorte
que le Canada demeure un des pays du monde où il fait le mieux
vivre.
Les valeurs canadiennes d'ouverture, de tolérance et de
partage, les qualités que représente notre diversité sociale
et linguistique ainsi que notre niveau de vie élevé nous ont
particulièrement bien préparés à relever les défis de l'ère
nouvelle dans laquelle nous nous engageons.
Les Canadiens veulent une société fondée sur la justice et
la générosité, une société prospère, une société
tolérante où règne une grande diversité, enfin, une société
qui encourage l'excellence et la créativité. Pour que ces
aspirations se réalisent pleinement, il faudra mobiliser les
Canadiens de tous les horizons, ainsi que les institutions, les
entreprises privées, les milieux bénévoles et les
gouvernements. Il faudra de la collaboration et des partenariats.
Il faudra se tendre la main.
Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont
adopté une approche axée sur la collaboration pour renforcer et
moderniser l'union sociale canadienne. Un premier résultat
tangible est la nouvelle Prestation nationale pour enfants. Au
cours de leur réunion la semaine dernière, neuf premiers
ministres provinciaux et les deux leaders territoriaux ont
réaffirmé leur désir de collaborer plus étroitement avec le
gouvernement du Canada dans les domaines des soins de santé et
de la politique sociale. Le gouvernement se réjouit de
l'intérêt continu des premiers ministres et des leaders
territoriaux à travailler de concert, et il s'engage à
collaborer d'encore plus près avec eux pour régler ces
importantes questions. Comme étape suivante, les premiers
ministres se rencontreront cet automne pour travailler ensemble
sur les questions du chômage chez les jeunes, des soins
médicaux et du renouvellement de la politique sociale.
Pour promouvoir et renforcer notre unité, le gouvernement
adoptera une démarche ouverte et englobante. Toutes les grandes
mesures qu'il prendra serviront à faire du Canada un pays
meilleur, et, de ce fait, plus uni. Le gouvernement abordera son
mandat dans un esprit de collaboration et de partenariat avec
tous ses partenaires de la société canadienne. Le Canada nous
offre un espace et des moyens communs pour réaliser notre
potentiel. Nous nous affaiblirions irrémédiablement et nous
connaîtrions un changement irréversible, si nous cessions de
maintenir l'exemple que le Canada offre au monde. L'avenir de
notre pays nous est trop précieux pour que nous risquions de le
compromettre à cause de malentendus. C'est pourquoi le
gouvernement s'assurera que tout débat visant à remettre en
question l'existence même du Canada ou son unité soit franc et
transparent. Il s'emploiera à mieux faire comprendre la
complexité de tout projet de rupture et les difficultés
véritables qui nous attendent si nous brisons les liens que nous
avons tissés en édifiant ensemble notre nation. Et surtout, il
montrera que nous pourrons accomplir beaucoup plus en demeurant
ensemble qu'en rompant ces liens.
Le gouvernement travaillera de près avec les gouvernements
provinciaux et territoriaux à bâtir sur ce qu'ont accompli les
neuf premiers ministres et les leaders territoriaux la semaine
dernière à Calgary, dans le but d'en arriver à la pleine
reconnaissance de la diversité propre à la fédération, y
inclus du caractère unique de la société québécoise.
Nous nous inspirerons du respect mutuel qui existe entre les
Canadiens pour créer l'avenir meilleur auquel nous aspirons
tous.
Investir dans nos enfants
Un pays qui a décidé d'investir dans ses enfants est un pays
qui a foi en l'avenir. Et un pays qui investit dans ses enfants
aura un avenir meilleur. Un de nos objectifs en tant que pays
devrait être de nous assurer que tout est mis en oeuvre pour
permettre à tous les enfants du Canada de réaliser leur
potentiel. Nous devons tous faire en sorte que nos enfants soient
capables d'apprendre et de participer pleinement à la vie de la
société.
Certes, ce sont les familles qui sont responsables, au premier
chef, d'élever leurs enfants et de favoriser leur
développement. Mais elles ne sont pas seules à avoir cette
responsabilité. Le développement de nos enfants requiert un
effort concerté et un véritable partenariat des parents, des
gouvernements, du secteur privé et des milieux du bénévolat.
Cela exige que l'on mette l'accent sur ce dont ils ont besoin
pour s'épanouir.
Les expériences que vivent nos enfants, en particulier
lorsqu'ils sont encore tout jeunes, ont une influence sur leur
santé, sur leur bien-être, ainsi que sur leur capacité
d'apprentissage et d'adaptation pendant toute leur vie. En
investissant dès maintenant dans le bien-être des enfants, nous
améliorerons la santé à long terme de notre société. Une des
priorités du gouvernement est de répondre aux besoins des
familles à faible revenu qui ont des enfants.
Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux sont
convenus de coopérer à la recherche de solutions aux problèmes
des familles à faible revenu ayant des enfants. De concert, nous
édifions maintenant un régime de prestation nationale pour
enfants complet et efficace.
Le gouvernement a déjà donné la preuve de son souci de
réaliser ce projet en accroissant de 850 millions de dollars par
an sa contribution à la prestation fiscale pour enfants, et les
paiements majorés aux familles commenceront le 1er
juillet 1998.
Le gouvernement s'emploiera avec ses partenaires provinciaux
et territoriaux à établir un calendrier commun pour augmenter
la contribution fédérale à la prestation fiscale pour enfants
d'au moins 850 millions de dollars supplémentaires au cours de
ce mandat. Le gouvernement travaillera également avec les
provinces et les territoires à la création d'un cadre national
de réinvestissement qui guidera la réaffectation des épargnes
de nos partenaires à de nouveaux services et prestations à
l'intention des familles à faible revenu ayant des enfants.
Nous avons les moyens d'améliorer la vie de nos enfants. Pour
s'épanouir et demeurer en santé, ceux-ci ont besoin qu'on leur
consacre temps et attention; ils ont aussi besoin de familles
épanouies, de collectivités qui leur apportent soutien et
sécurité. En janvier 1997, les gouvernements fédéral,
provinciaux et territoriaux ont convenu d'élaborer ensemble le
Programme national de l'enfance, une stratégie complète
destinée à améliorer le bien-être de nos enfants.
Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux
uniront leurs efforts pour élaborer ce programme élargi à
l'intention des enfants, en établissant notamment des
indicateurs permettant d'en juger le succès. Dans le cadre de ce
programme national, le gouvernement du Canada mettra en oeuvre
trois initiatives nouvelles :
- Il établira des centres d'excellence destinés à
approfondir notre compréhension du développement et du
bien-être des enfants, et à améliorer notre capacité
de répondre à leurs besoins.
- Il étendra aux réserves le programme Bon départ à
l'intention des Autochtones, afin de permettre à tous
les enfants autochtones de partir du bon pied dans la
vie.
- Il mesurera la maturité scolaire de nos enfants et fera
des rapports périodiques qui permettront d'évaluer les
progrès accomplis pour leur donner les meilleures
chances de départ dans la vie.
Investir dans le domaine de la santé et des soins de
qualité
Depuis des décennies, le régime de soins de santé de notre
pays est une source de fierté pour les Canadiens. Il reflète
les valeurs fondamentales les plus chères aux Canadiens. Ce
régime de soins de santé financé par les deniers publics est
considéré au Canada et à l'étranger comme étant
indiscutablement le meilleur du monde.
Pourtant, les Canadiens sont de plus en plus inquiets face à
la situation actuelle et à l'avenir de leur régime de soins de
santé. Ils se demandent s'ils continueront à avoir accès aux
meilleurs soins possible lorsqu'ils en auront besoin. Cette
inquiétude a des causes multiples, notamment la rapidité et
l'ampleur de la restructuration entreprise depuis quelques
années.
Le gouvernement du Canada reconnaît que cette restructuration
a été difficile pour les Canadiens. Il a donc décidé
d'accroître son aide financière aux provinces par rapport aux
niveaux budgétés. Il déposera un projet de loi portant à 12,5
milliards de dollars les paiements en espèces annuels garantis,
aux provinces et aux territoires, dans le cadre du Transfert
canadien en matière de santé et de programmes sociaux.
Un des objectifs de notre pays doit être de continuer à
assurer à tous les citoyens l'accès aux meilleurs soins de
santé possible et de mettre à leur disposition les outils
nécessaires pour jouir d'une bonne santé au seuil du xxie
siècle. Les Canadiens ont le droit d'attendre de leurs
gouvernements qu'ils collaborent dans l'harmonie afin de mieux
atteindre les objectifs communs des Canadiens et de satisfaire
leur désir de disposer d'un meilleur régime de santé.
Le gouvernement est fermement résolu à maintenir un système
de soins de santé complet et administré par le secteur public,
qui assurera aux Canadiens de toutes les régions du pays un
accès universel à des soins de haute qualité.
Le gouvernement a un rôle de premier plan à jouer pour
protéger et renforcer l'assurance-maladie. Il a également un
rôle constructif à jouer avec les provinces et les autres
parties intéressées. Il assumera ce rôle dans un esprit
d'ouverture, de pragmatisme et d'innovation. Nous pouvons prendre
des mesures pour guider les efforts de tous les gouvernements, et
nous le ferons.
Préparer le Canada en vue du xxie siècle suppose
notamment de nous assurer que le régime d'assurance-maladie est
adapté aux besoins de l'avenir. Cela veut dire répondre aux
défis nouveaux. En collaboration avec ses partenaires, le
gouvernement prendra les mesures suivantes :
- Il appuiera les Canadiens dans leurs efforts pour
répondre aux besoins croissants de soins à domicile et
de soins communautaires.
- Il établira un plan national, un calendrier et un cadre
financier afin d'assurer à la population canadienne un
meilleur accès aux médicaments indispensables.
- Il améliorera la qualité et l'efficacité des services
de santé partout au Canada en établissant le Fonds de
transition pour les sciences de la santé afin d'aider
les gouvernements provinciaux à innover dans le domaine
des soins primaires, et à intégrer davantage la
prestation des services de santé et des soins à
domicile et l'assurance-médicaments.
Les Canadiens reconnaissent que leur santé dépend de
beaucoup plus que des soins médicaux. La situation sociale et
économique contribue également à déterminer la qualité de la
santé. Nous devons, en tant que pays, intensifier nos efforts
pour promouvoir des modes de vie sains. Le gouvernement oeuvrera
dans ce sens par le truchement d'un programme destiné à
promouvoir la santé. On mettra également l'accent sur les
facteurs qui déterminent la santé de la population d'un pays,
dont l'égalité des chances économiques et sociales offertes à
tous les citoyens.
Certains des problèmes de santé les plus pressants se
trouvent actuellement dans les collectivités autochtones. Le
gouvernement travaillera de concert avec d'autres partenaires et
avec les collectivités autochtones :
- à élaborer de nouvelles initiatives pour faire face à
l'augmentation rapide des cas de tuberculose et de
diabète dans les communautés autochtones;
- à accroître la recherche et la diffusion de
renseignements sur la santé axés sur les besoins des
peuples autochtones, grâce à la création d'un institut
sur la santé des Autochtones.
Pour répondre à d'autres besoins pressants dans le domaine
de la santé, le gouvernement étendra l'Initiative canadienne de
lutte contre le cancer du sein, renouvellera la Stratégie
nationale de lutte contre le sida et doublera les ressources
affectées à la Stratégie de prévention du tabagisme. À cet
égard, il mettra particulièrement l'accent sur les programmes
communautaires destinés à éviter que les jeunes Canadiens ne
commencent à fumer et à encourager les fumeurs à cesser de
fumer.
Le gouvernement collaborera avec ses partenaires provinciaux
et avec d'autres parties intéressées à l'amélioration des
systèmes canadiens d'information sur la santé en vue de rendre
plus efficaces les décisions touchant la santé et les soins
partout au Canada.
Vivre en sécurité dans nos collectivités
Une des marques distinctives de l'identité canadienne est le
fait que nous vivons en sécurité dans nos collectivités. Même
si le taux de criminalité rapporté a diminué au cours des
quatre dernières années, il est encore trop élevé. Le
gouvernement s'engage à faire en sorte que le Canada soit un
endroit où les Canadiens se sentent en sécurité chez eux et
dans la rue. Vivre en toute sécurité suppose une solide
prévention du crime et l'utilisation des moyens juridiques
conventionnels. Les gouvernements du monde entier sont en train
de mettre au point des programmes communautaires de prévention.
Le gouvernement aidera à protéger le droit des Canadiens de
se sentir en sécurité dans leurs collectivités, en travaillant
avec les autres gouvernements, le secteur privé et les
organismes bénévoles :
- Il augmentera à 30 millions de dollars par année le
financement des mesures communautaires de prévention du
crime.
- Il élaborera des solutions de rechange à
l'incarcération des contrevenants non violents à risque
peu élevé, telles que des réformes aux modes de
détermination des peines et des programmes
communautaires de déjudiciarisation, et d'autres formes
de sanctions.
- Il intégrera les systèmes de diffusion de l'information
de tous les partenaires de l'appareil de justice pénale.
Offrir des possibilités aux jeunes Canadiens
La génération actuelle de jeunes Canadiens est la plus
instruite de notre histoire. Ils vivent dans un pays bien placé
pour profiter des possibilités qu'offre la nouvelle économie.
Pourtant, le niveau de chômage des Canadiens de 18 à 25 ans est
inacceptable. Les gouvernements fédéral, provinciaux et
territoriaux agiront face à ce problème, et les premiers
ministres et les leaders territoriaux s'y attaqueront à leur
réunion de l'automne.
Pour préserver l'avenir de notre société, notre défi
immédiat est d'assurer une insertion réussie des jeunes dans le
monde du travail, de faire en sorte que les jeunes qui veulent
continuer à apprendre aient accès à l'éducation, et qu'une
seconde chance soit offerte à ceux qui ont trouvé difficile de
se faire une place dans le monde du travail.
Il est dans l'intérêt de tous les Canadiens que ce défi
soit relevé avec succès. Aucun secteur de la société, aucun
gouvernement ne possède toutes les solutions. Il faut que nous
travaillions de concert, chacun dans son domaine de compétence,
pour relever le défi que nous nous sommes fixé. Le gouvernement
se réjouit du fait que le secteur privé ait pris des mesures
telles qu'Avantage Carrière et la création d'un conseil
d'entreprises sur la place des jeunes dans l'économie; il
l'encourage à continuer dans ce sens. Le gouvernement est
résolu à travailler avec les autres gouvernements, le secteur
privé, les collectivités et les citoyens pour fournir aux
jeunes les outils pour faire face à l'avenir.
Assurer le plus grand accès possible à l'éducation
postsecondaire est un rôle important pour tous les
gouvernements. Les Canadiens s'inquiètent de l'augmentation du
coût de l'enseignement supérieur et des dettes que cela impose
aux étudiants. Dans son budget de février 1997, le gouvernement
a pris des mesures importantes pour faire face à ce problème.
Il continuera de réduire les obstacles à l'éducation
postsecondaire en apportant d'autres modifications au Programme
canadien de prêts aux étudiants, en augmentant l'aide aux
étudiants ayant des personnes à charge, et en créant des
bourses qui encourageront l'excellence et aideront les Canadiens
à revenu faible ou modeste à fréquenter le collège ou
l'université.
Le gouvernement trouve inacceptable que des milliers d'emplois
demeurent vacants dans les secteurs à croissance élevée de
notre économie, alors même que des jeunes Canadiens sont au
chômage. Le gouvernement collaborera avec les provinces, les
universités et les collèges, le secteur de la haute technologie
et les autres secteurs en croissance rapide pour établir de
meilleures prévisions du nombre et des types d'emplois
disponibles, et pour élaborer un plan assurant que les Canadiens
soient éduqués adéquatement pour combler ces postes.
Trois facteurs jouent un rôle important pour l'insertion dans
le monde du travail -- un bon niveau d'instruction, la
possibilité de trouver un premier emploi, et la présence de
mentors qui aident les jeunes à s'établir. Le gouvernement
consacrera plus de ressources à l'aide aux jeunes afin de
faciliter leur insertion dans le monde du travail et de la rendre
productive. Les programmes de stage, en particulier, ont donné
d'excellents résultats dans ce domaine. Ces programmes seront
étendus et étoffés, et le financement accru pour les emplois
d'été des étudiants sera maintenu. Un programme pancanadien de
mentorat sera créé en partenariat avec les gouvernements
provinciaux et le secteur privé.
Pour aider les jeunes Canadiens qui ont besoin de prendre un
second départ, le gouvernement élaborera et étoffera les
programmes communautaires destinés aux jeunes qui ont le plus de
difficultés à se tailler une place dans le monde du travail, à
cause de leur peu d'instruction et de compétences. Ces
programmes donneront lieu à l'établissement de centres
polyvalents pour les jeunes Autochtones. Ces centres apporteront
une aide socioculturelle ciblée, et ils fourniront plus de
possibilités d'emploi et d'apprentissage aux jeunes Autochtones
vivant en milieu urbain.
Le gouvernement continuera à soutenir les efforts des
particuliers, des collectivités et des autres gouvernements pour
accroître la capacité d'apprentissage permanent des Canadiens.
Investir dans le savoir et la créativité
La révolution dans les domaines du savoir et de l'information
transforme tous les secteurs de l'économie, depuis celui des
ressources jusqu'à celui des services. Le Canada est bien placé
pour s'imposer comme chef de file au sein de l'économie mondiale
du xxie siècle, qui sera axée sur les connaissances.
Il possède les talents, les ressources, la technologie et les
institutions nécessaires.
Si nous réussissons à mobiliser nos ressources, nos citoyens
seront en mesure de se tailler une place dans l'économie
mondiale fondée sur le savoir. Nous stimulerons ainsi la
création constante d'emplois et la croissance soutenue de notre
niveau de vie au xxie siècle. Le gouvernement est
résolu à faire plus pour soutenir ceux qui innovent et prennent
des risques, et pour attirer plus d'investissements étrangers au
Canada dans les industries fondées sur le savoir. Nous formerons
des partenariats créateurs entre le secteur privé et le secteur
public afin d'accélérer l'adoption de technologies innovatrices
dans tous les domaines.
À l'aide de stratégies de croissance ciblées, nous
développerons les secteurs fortement tributaires du savoir où
nous sommes forts et où les possibilités de croissance et de
leadership mondial sont les plus élevées, comme, par exemple,
l'aérospatiale, les produits biopharmaceutiques, la
biotechnologie en agriculture et dans les pêches, les
technologies de l'environnement, de l'information et des
télécommunications. En particulier, le gouvernement accroîtra
sensiblement les ressources destinées à aider les petites et
moyennes entreprises à développer et à commercialiser de
nouvelles technologies.
Le gouvernement explorera des politiques et des mesures
innovatrices destinées à élargir les possibilités des
Canadiens des communautés rurales. Il adaptera ses programmes
afin de refléter les réalités socio-économiques des milieux
ruraux du Canada. Il redoublera d'efforts afin que les
communautés rurales et toutes les régions du Canada profitent
des avantages de l'économie mondiale fondée sur le savoir.
Les gouvernements ont un rôle capital à jouer pour appuyer
la science, la technologie et la création du savoir. La dotation
par le gouvernement du Canada de la Fondation canadienne pour
l'innovation, en partenariat avec le secteur privé, les
provinces et les universités, contribue à la mise sur pied d'un
système national d'innovation de pointe. Tous les gouvernements
doivent accroître leur aide à la recherche effectuée dans les
universités.
L'appui au savoir va au-delà de l'aide à la recherche
universitaire. En soutenant davantage les arts, on permet à la
culture canadienne d'atteindre des publics au pays et à
l'étranger. Nos films, nos livres, nos périodiques, nos pièces
de théâtre, nos vidéos, notre musique et nos productions
multimédias nous parlent de nous en même temps qu'ils font
connaître la créativité canadienne dans le monde. Par
conséquent, le gouvernement du Canada accroîtra son soutien au
Conseil des Arts, et il s'emploiera particulièrement à aider la
culture au pays et à promouvoir le commerce des produits et
services culturels et éducatifs canadiens à l'étranger.
Nous mettrons l'infrastructure de l'information et du savoir
à la portée de tous les Canadiens d'ici l'an 2000, ce qui fera
du Canada le pays le plus « branché » du monde. Les citoyens,
les écoles, les bibliothèques, les petites et grandes
entreprises, les collectivités rurales et autochtones, les
institutions publiques et tous les paliers de gouvernement auront
ainsi de nouvelles occasions d'apprendre, de communiquer entre
eux, de faire des affaires et de développer leur vie sociale et
économique. Par exemple, nous augmenterons la capacité des
milieux bénévoles à engager des Canadiens en leur facilitant
l'accès aux moyens techniques nécessaires pour qu'ils jouent un
rôle plus important dans la société canadienne.
Un pays « branché », c'est beaucoup plus qu'un réseau de
fils, de câbles et d'ordinateurs. C'est un pays où les citoyens
ont accès aux compétences et aux connaissances dont ils ont
besoin pour profiter de l'infrastructure du savoir et de
l'information qui évolue si rapidement. C'est aussi un pays dont
les citoyens sont reliés les uns aux autres. Le gouvernement
continuera, de concert avec les provinces, à donner une plus
grande mobilité aux personnes handicapées et à assurer leur
intégration dans la vie sociale et économique du pays. Le
gouvernement mettra aussi de l'avant des mesures pour renforcer
les réseaux reliant les Canadiens entre eux et pour accroître
la connaissance de notre pays et la compréhension entre
Canadiens; ces mesures incluront le renforcement des programmes
d'échanges de jeunes Canadiens.
Accroître les possibilités offertes aux communautés
autochtones
Il y a des milliers d'années, les peuples autochtones ont
commencé à fonder les premières collectivités du Canada.
Aujourd'hui, en renforçant nos communautés autochtones, nous
renforçons la diversité qui fait du Canada un pays unique au
monde. Le gouvernement va :
- développer avec les peuples autochtones des rapports
fondés sur les principes du partenariat, de la
transparence, de la prévisibilité et de la
responsabilité;
- appuyer l'édification de communautés autochtones
fortes, qui donneront à leurs membres de meilleures
conditions de vie et de meilleures possibilités;
- renforcer la capacité des communautés autochtones de
bien se gouverner.
À ces fins, le gouvernement s'est engagé à répondre
aussitôt que possible au rapport de la Commission royale sur les
peuples autochtones.
Regard vers l'extérieur
La réputation du Canada à titre de citoyen du monde
responsable, engagé et dévoué est une caractéristique
fondamentale de notre identité et une source de fierté pour les
Canadiens. Le Canada, en effet, contribue à édifier la paix et
la compréhension partout dans le monde; il concilie les
divergences, trouve des terrains d'entente et partage les traits
communs qui unissent la grande famille humaine.
C'est là l'héritage de l'ancien premier ministre Lester B.
Pearson, lauréat du prix Nobel, dont on aurait célébré le
centenaire cette année. Les Canadiens veulent que leur
gouvernement transmette ce legs et lui donne un souffle nouveau
au moment où le monde s'apprête à entrer dans le prochain
siècle.
Rien n'illustre mieux notre fidélité à ce legs que le rôle
de chef de file joué par le Canada depuis 1994 dans la croisade
internationale contre les mines antipersonnel. Cette initiative
canadienne, audacieuse à l'origine, a débouché sur un large
consensus international qui s'amplifie et qui aboutira à la
signature d'un traité international à Ottawa, en décembre
prochain.
Le patrimoine naturel riche et diversifié de notre pays est
une source de fierté nationale et un objet d'admiration à
l'échelle internationale. La population canadienne est à la
fois la bénéficiaire et la gardienne d'un pays qui recèle 9 p.
100 de l'eau douce de la terre, 10 p. 100 de ses forêts et 25 p.
100 de ses terres humides.
Nous tirons grand plaisir de notre magnifique environnement,
mais nous nous inquiétons de son avenir. Entretenir ce qui est
en bon état et améliorer ce qui a été détérioré exige un
effort constant. Le gouvernement fera cet effort.
Le gouvernement s'est engagé à travailler sur la scène
internationale pour promouvoir le développement durable et pour
trouver des solutions pratiques aux problèmes d'environnement
mondiaux comme l'émission des gaz à effet de serre et les
produits chimiques toxiques. Il continuera de traiter le
problème international sérieux de la surpêche. Il est résolu
à prendre des mesures nationales pour réduire la part du Canada
dans ces problèmes.
Dans le même esprit d'internationalisme propre au Canada, le
gouvernement prendra les mesures suivantes :
- Il fera la promotion des valeurs canadiennes sur la
scène mondiale en coopérant avec les pays qui partagent
ses vues afin de revivifier les Nations Unies et d'autres
grandes institutions multilatérales. Il travaillera
directement avec d'autres pays pour mettre en valeur et
promouvoir les droits de la personne, l'édification de
la paix et la démocratie.
- Il détruira les stocks de mines antipersonnel du
ministère de la Défense nationale préalablement à la
signature du traité d'Ottawa, en décembre, pour
poursuivre son oeuvre de chef de file et manifester son
engagement en faveur d'une interdiction mondiale.
- Et le Canada continuera de militer pour l'adoption d'une
stratégie internationale connexe destinée à aider les
victimes de mines antipersonnel à se rétablir et les
populations civiles à déminer et reconquérir leurs
terres.
- Il poursuivra son travail de réforme des forces armées
canadiennes.
- Il poursuivra sa campagne de libéralisation du commerce.
L'élimination des barrières commerciales au Canada
même et ailleurs dans le monde ouvre des marchés pour
les biens et services canadiens et est la meilleure
occasion d'accroître notre prospérité.
Célébration du nouveau millénaire
Le début du nouveau millénaire donnera aux Canadiens une
occasion historique de célébrer leurs réalisations et de
souligner leurs espoirs pour l'avenir. Ce sera une occasion sans
égale de montrer à nous-mêmes et au reste du monde la richesse
de notre diversité, la force des valeurs canadiennes et l'avenir
prometteur que nous réserve le xxie siècle.
Le gouvernement aidera à former des partenariats entre les
gouvernements, les collectivités et les citoyens en vue de
célébrer le nouveau millénaire. De nombreux Canadiens ont des
idées et des suggestions originales de projets du millénaire.
Les parlementaires de tous les partis se verront offrir
l'occasion de suggérer des activités pour souligner le nouveau
millénaire.
Sur la voie du xxie siècle
Il y a près de cent ans, sir Wilfrid Laurier déclarait que
le xxe siècle serait celui du Canada et de son
développement. Il avait raison. Aujourd'hui, nous avons la
chance d'atteindre au xxie siècle un succès qui
dépassera largement ce que Laurier aurait jamais pu imaginer.
Pour y arriver, il y a encore du travail à faire -- travail
que personne ne peut faire seul. Nous devons tous assumer la
responsabilité de notre collectivité et de notre pays. Notre
plus grande responsabilité consiste à forger un nouvel esprit
de partage et de respect mutuel en vue du prochain siècle.
En travaillant ensemble, en respectant l'atout qu'est notre
diversité, nous garantirons notre avenir et nous bâtirons un
pays plus fort. Nous nous assurerons que les perspectives
économiques soient solides, nos enfants bien préparés, nos
vies saines et nos communautés fortes.
Chaque génération peut choisir le genre de société qu'elle
veut laisser à ses enfants. À l'aube du nouveau millénaire, le
meilleur héritage que nous puissions léguer sera un souffle
dynamique qui fera du Canada un endroit meilleur, un pays plus
fort, à l'avenir prometteur et riche de promesses pour sa
jeunesse. En travaillant tous ensemble, nous y parviendrons.
Mesdames et Messieurs les députés,
Vous serez appelés à voter les crédits nécessaires pour
financer les services et les dépenses approuvés par le
Parlement.
Honorables sénateurs et sénatrices, Mesdames et Messieurs
les députés,
Puisse la divine Providence vous guider dans vos
délibérations.
Données de catalogage avant publication
(Canada)
Canada. Gouverneur général
Discours du Trône ouvrant la ... session
de la ...
Législature du Canada [fichier d'ordinateur]
Irrégulier.
36e Législature, lre session (1997)-
Texte en anglais et en français.
Titre addit.: Speech from the Throne to open
the session ... Parliament of Canada.
Également publié en version imprimée.
ISBN 0-662-63183-8
No de cat. SO1-1/1997-MR1
ISSN 1203-9284
1. Discours d'ouverture de la session
parlementaire
Canada Périodiques.
2. Canada Politique et gouvernement
1993-
Périodiques.
I. Titre.
J103 320.971 C96-980077-0F rev.
|