TERMINOLOGIE DE LA GESTION DU RISQUE
2.1 Perspective horizontale
Un des principaux objectifs du Groupe de travail sur la gestion du risque 1 était d'étudier les aspects horizontaux de
la gestion du risque au gouvernement, c'est-à-dire les éléments de risque et les
méthodes utilisées pour éliminer les risques communs à diverses responsabilités en
matière de politique gouvernementale. En conséquence, dans le présent rapport, la
gestion du risque ou, plus précisément, la gestion du risque public, renvoie à
l'attitude adoptée en cas d'incertitude dans le cadre de la politique gouvernementale. 2
La gestion du risque existe depuis longtemps en tant que discipline et elle s'applique
à de nombreux secteurs (par ex., finances, sécurité des transports, santé et
protection de l'environnement); sa nomenclature est donc très variable. Au fil du temps,
des agences, des scientifiques et des organismes de normalisation ont consacré des
efforts importants à l'élaboration de définitions claires des concepts parfois
philosophiques et parfois scientifiques qui entourent les risques, leur évaluation et
leur gestion.
En examinant ces efforts et les divers modèles utilisés dans différents secteurs
pour décrire la gestion du risque, il est devenu évident qu'indépendamment des
étiquettes appliquées dans différents secteurs, il existe des points communs importants
dans le processus de gestion du risque dans les divers modèles.
Donc, s'il était entendu qu'une définition commune des principaux termes
était nécessaire pour poursuivre une perspective horizontale, il était aussi convenu
que l'utilisation d'un langage accessible plutôt que particulier et technique faciliterait
l'élaboration d'une base pour l'examen de la gestion publique du risque.
2.2 Principaux termes
Le Groupe de travail s'est entendu sur les définitions suivantes des principaux
termes :
Risque
Une fonction de la probabilité (hasard, possibilité) qu'un événement
défavorable ou non voulu se produise, et la gravité ou l'ampleur des conséquences de
cet événement.
Danger
Une source de dommage ou une action (situation) dont on sait qu'elle peut avoir
un effet défavorable.
Identification du danger
L'identification, la reconnaissance ou la définition d'agents potentiels ou de
scénarios susceptibles davoir des effets néfastes ou pouvant entraîner des
événements défavorables.
Communications relatives aux risques
L'échange interactif (bilatéral) d'informations et d'opinions sur les risques
et les facteurs s'y rapportant (y compris l'existence, la nature, la forme, la gravité ou
l'acceptabilité des risques et leur mode de gestion éventuel) entre les personnes
chargées de les évaluer, celles chargées de les gérer, les consommateurs et d'autres
parties intéressées (intervenants), afin quils comprennent mieux les risques, leur
gestion, ainsi que les questions et les décisions les concernant.
2.3 Concepts contextuels
En plus des principaux termes énoncés ci-dessus, il faut garder à l'esprit plusieurs
aspects contextuels importants lorsque l'on examine les risques dans le processus
décisionnel de la politique gouvernementale :
- Il existe des risques à tous les niveaux de la société (personnel, professionnel,
individuel, groupe, etc.) et ils touchent tout le monde et toutes les entités, souvent de
manière concurrente. La perspective d'où l'on considère un risque donné est
très importante.
- Le gouvernement, lorsqu'il sert l'intérêt public, est souvent confronté à des
risques dans ses différentes fonctions, par exemple, en tant que protecteur des droits et
de la qualité de vie de ses citoyens ou en tant que source de développement économique,
et il doit généralement tenir compte de préoccupations et de points de vue multiples.
- Les risques sont souvent pris volontairement (risques directs), mais, dans une
large mesure, ils sont imposés ou ils résultent d'un effet de propagation
(risques causés par un tiers, par exemple, la fumée secondaire). Cette distinction est
importante parce que la capacité de maîtriser un risque donné influera sur les moyens
choisis pour gérer ce risque.
- Dans une société libre et démocratique, où les ministres sont responsables devant le
Parlement et, par conséquent, devant le public, les valeurs sociales et la volonté du
public d'accepter ou de tolérer des risques sont des considérations pertinentes et
légitimes pour les instances décisionnelles publiques, qu'elles soient conformes ou pas
à une évaluation scientifique des risques.
- La tolérance des risques et la perception de maîtrise de l'activité qui crée
un risque donné semblent liées (par exemple, les risques associés aux déplacements en
automobile semblent très bien tolérés lorsqu'une personne maîtrise la situation, par
comparaison avec les voyages aériens où le contrôle est moins direct).
- Les risques ont généralement une connotation négative, mais la prise de risques ouvre
également des possibilités positives. Ainsi, innovation et risques cohabitent souvent.
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1 Voir annexe B pour un historique
du Groupe de travail.
2 Il est à noter qu'il s'agit d'une définition
générale et que, même si elle comprend l'évaluation des risques parmi les fonctions du
processus décisionnel, elle ne vise pas à prescrire un système d'établissement des
priorités en ce qui concerne des risques particuliers.
Il est également à noter que, dans de nombreuses instances internationales, on
utilise analyse des risques comme qualification plus générale pour parler d'un
processus global de gestion du risque, ce qui comprend l'identification, l'évaluation et
la mise en uvre de mesures. Le choix de gestion plutôt que d'analyse
dans le présent rapport vise à refléter l'applicabilité générale des concepts à
élaborer, non seulement dans les secteurs techniques ou scientifiques, mais aussi dans
d'autres domaines de la politique gouvernementale.
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