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Le deuxième voyage
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Carte de l'itinéraire Droit d'auteur/Source |
James Cook est déterminé à prouver une fois pour toutes l'existence ou non du grand continent austral. Son idée est de l'approcher d'aussi près qu'il est humainement possible de le faire. Il utiliserait Tahiti et le détroit de la Reine-Charlotte, en Nouvelle-Zélande, comme base d'opérations pour se ravitailler et effectuer des réparations aux navires. La Marine royale est impressionnée par son plan. Cook est promu au poste de capitaine et reçoit le commandement de deux navires récemment construits, le HMS Resolution et son jumeau, le HMS Adventure.
La traversée du cercle antarctique : de la glace, encore de la glace, toujours de la glace!
Le Resolution et l'Adventure hissent les voiles le 13 juillet 1772. Six mois plus tard, le 17 janvier 1773, l'expédition de Cook est l'une des premières à traverser le cercle antarctique. Les deux navires réussissent à se faufiler parmi de dangereux icebergs, à travers un épais brouillard et malgré des vents violents. Cook (qui se trouve à bord du Resolution) arrive presque à toucher le continent antarctique, mais il en est empêché par un mur de glace.
Les deux navires se perdent de vue et, plus tard, l'Adventure retournera tout seul en Angleterre. Cook, cependant, n'a pas du tout l'intention de reculer. Il ne sait pas si le mur de glace qu'il a rencontré se rend jusqu'au pôle Sud ou s'il finit par rejoindre la terre un peu plus loin. De toute façon, l'hiver est arrivé et il est trop tard pour continuer l'exploration. Cook fait voile vers le nord, se rend à Tahiti pour refaire ses provisions, se reposer et ensuite explorer les îles du Pacifique.
L'année suivante, Cook tente une deuxième traversée du cercle antarctique. Cette fois, il se rend encore plus loin vers le sud, mais la glace finit par l'arrêter encore une fois. Le 30 janvier 1774, il écrit dans son journal qu'il s'est rendu « …aussi loin qu'il me semble possible à l'homme de le faire » [traduction libre]. D'autres semblent penser la même chose; ce deuxième voyage a probablement inspiré le poète anglais Samuel Taylor Coleridge (1772-1834) lorsqu'il a écrit « Le Dit du vieux marin » (The Rime of the Ancient Mariner) http://etext.lib.virginia.edu/stc/Coleridge/poems/Rime_Ancient_Mariner.html (en anglais).
L'astronome à bord du Resolution, un bon ami de Cook, était aussi le tuteur de Coleridge. Les vers suivants, tirés du célèbre poème, présentent plusieurs points communs avec certaines descriptions notées dans le journal de bord de Cook :
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Bientôt vinrent ensemble et la brume et la neige; Il fit un froid prodigieux; Et, plus hauts que le mât, autour de nous flottèrent De monstrueux glaçons, verts comme l'émeraude. Les falaises de neige, à travers les rafales, Sur les flots renvoyaient une clarté sinistre; Point ne rencontrions forme humaine ou de bête, La glace, de tous les côtés, nous entourait. La glace était ici, la glace était là-bas, La glace s'étendait, livide, à l'infini; Elle craquait, criait, et grondait et hurlait, Tels les bruits qu'on entend lorsqu'on s'évanouit! [Traduction : Henri Parisot] |
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L'utilisation d'une nouvelle technologie : le chronomètre K1
Les navigateurs utilisent depuis longtemps l'observation de la Lune, une technique plutôt imprécise et frustrante pour se localiser sur l'océan. Cook est le premier à employer une horloge appelée chronomètre. Celui-ci permet de connaître la longitude grâce à un calcul parfait du temps écoulé, même sur des mers houleuses. En se servant du chronomètre et de l'observation des étoiles, Cook peut savoir exactement où il se trouve sur le globe, même en des lieux qui n'ont jamais été cartographiés.
Les principales réalisations
Le deuxième voyage de Cook est considéré comme l'une des plus grandes expéditions de l'histoire. Même s'il ne réussit pas à atteindre les terres de l'Antarctique, Cook met fin au mythe du grand continent austral. Il démontre que ce continent existe bel et bien, mais seulement près du pôle Sud, là où il est impossible de vivre à cause du froid et des conditions inhospitalières.
À bord du Resolution, Cook a sillonné l'océan Pacifique, cartographiant et indiquant avec précision la position des îles observées auparavant par d'autres explorateurs. Il est le premier Européen à visiter plusieurs de ces îles. Il nous a légué une excellente carte du Pacifique Centre et Sud, que les explorateurs qui l'ont suivi ont continué d'améliorer.
Cook a aussi prouvé qu'il était possible de protéger un équipage de diverses maladies, notamment du scorbut. Il insistait toujours pour que les navires soient propres et que les matelots aient une saine alimentation; c'est pourquoi seuls quelques-uns de ses hommes sont morts de maladies. Il a été un véritable modèle à suivre pour les autres explorateurs.