Iberville (1694-1703)
Margry, Pierre (1818-1894). Découvertes et établissements des Français dans l'ouest et dans le sud de l'Amérique septentrionale [...]. Paris: D. Jouaust, 1876-1886 [vol. 4, 1880].
Né à Montréal en 1661, Pierre Lemoyne d'Iberville fut tour à tour, ou tout à la fois, aventurier, militaire, capitaine de vaisseau, explorateur, corsaire, trafiquant et premier gouverneur de la Louisiane (1704-1706).
Iberville débuta sa carrière militaire en combattant avec l'expédition du chevalier Pierre de Troyes qui s'empara de trois forts anglais à la baie d'Hudson, en 1686. Au cours des années suivantes, Iberville s'illustra lors de nombreux combats dans la région de la baie d'Hudson, capturant plusieurs navires anglais ainsi que le fort New Severn (1690) et le fort York à deux reprises (1694 et 1697). Il prit part aussi à un raid victorieux contre Corlaer (Schenectady, dans l'État de New York) en 1690 puis contre le fort William Henry (Pemaquid), en Acadie (1696). Enfin, en 1696-1697, il parvint à déloger presque entièrement les Anglais de Terre-Neuve.
Après ces faits d'armes, Iberville fut désigné pour poursuivre l'oeuvre interrompue de La Salle. Parti de Brest, en France, en octobre 1698 avec quatre vaisseaux, il longea la côte nord du golfe du Mexique à la recherche du Mississipi qu'il parvint finalement à trouver en mars 1699, après avoir rencontré des Amérindiens qui lui montrèrent des preuves tangibles du passage de La Salle. Il construisit le fort Maurepas (Ocean Springs) dans la baie de Biloxi, y laissa une garnison et rentra en France. L'année suivante, Iberville revint consolider l'établissement louisiannais. Il érigea un troisième fort, le fort Mississipi (près de Phoenix, en Louisiane), puis un troisième en 1701 à Mobile, qu'il nomma fort Saint Louis. Il regagna la France en 1702, sa mission accomplie, les Français étant désormais établis en Louisiane.
Au début de 1706, Iberville appareilla à nouveau de France à destination de l'Amérique avec un nouvel ordre de mission: mener une campagne de harassement contre les établissements anglais des Antilles. Après s'être emparé des îles Nevis et St. Christopher (Saint Kitts), Iberville mourut à La Havane en juillet, vraisemblablement de la fièvre jaune.
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