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PROTECTEURS DU NORD : LE SUPERHÉROS NATIONAL DANS LA BANDE DESSINÉE CANADIENNE

C'EST UN OISEAU, C'EST UN AVION! : UN HÉROS D'UN NOUVEAU GENRE

Les bandes dessinées humoristiques ont fait leur apparition dans les journaux d'Amérique du Nord au cours des années 1890. Dans les années 1920, elles étaient devenues une forme d'art populaire solidement établie aux États-Unis et au Canada. Pendant la grande dépression, leur contenu commença à changer sur tout le continent. Après l'apparition, en 1929, de Buck Rogers, créé par Phil Nowland et Dick Calkins, et de Tarzan, création de Harold Foster, né à Halifax, les journaux nord-américains publièrent de plus en plus de récits d'aventures sous forme de bandes dessinées (BD). Au cours d'une décennie jalonnée de crises économiques et politiques, l'appétit du public pour les histoires d'évasion devint insatiable. Au Canada, deux BD, Men of the Mounted et Robin Hood, écrites par Ted McCall, journaliste au Telegram de Toronto, s'ajoutèrent aux BD américaines des années 1930 déjà établies, telles que Dick Tracy, Brick Bradford, Flash Gordon et Prince Valiant, le chef-d'œuvre de Harold Foster.

Outre ce changement de contenu dans les BD, les années 1930 virent l'apparition d'une nouvelle forme artistique importante : la revue de BD. À partir de 1933, année de la publication de Funnies on Parade, plusieurs éditeurs américains, notamment l'homme d'affaires de Windsor, Jake Geller (Comic Cuts), s'aventurèrent dans ce nouveau type de périodique. Au début, ils reproduisaient des BD déjà publiées dans des journaux. Après 1935, année de sortie de New Fun Comics, ils commencèrent à présenter des œuvres originales. Alors que ces publications ne connurent, au début, qu'un succès modeste, il ne suffit que d'un seul ouvrage américain, Action Comics (no 1), paru en juin 1938, pour que se crée une industrie extrêmement prospère, spectaculaire réussite qui inspira une envolée comparable de l'édition au Canada. Cette vigueur nouvelle de l'art de la BD dans les deux pays était attribuable, en grande partie, à la parution dans Action (no 1) de la première aventure de Superman, le premier superhéros de revue de BD.

SUPERMAN ET LES PREMIERS SUPERHÉROS NATIONAUX AMÉRICAINS

Créé en 1933 par Joe Shuster, originaire de Toronto, et Jerry Siegel, alors tous deux élèves à l'école secondaire et passionnés de science-fiction et de BD, Superman incarnait non seulement l'optimisme débordant qui caractérisait la plupart des œuvres de science-fiction populaire des années 1930, mais aussi les rêves romantiques d'adolescents qui, comme Clark Kent (l'alter ego de Superman), désiraient être appréciés par leur Lois Lane (journaliste aimée de Kent, mais amoureuse de Superman). Bien qu'il soit aujourd'hui évident que Superman et la revue de BD étaient faits l'un pour l'autre, le potentiel du personnage ne fut pas immédiatement reconnu. En fait, jusqu'en 1938, cette BD fut refusée par de nombreux éditeurs qui la jugeaient trop peu réaliste, et même celui qui accepta finalement de la publier, Harry Donenfeld, de National Periodical (plus tard D.C.), aurait réagi avec énormément de nervosité devant la couverture percutante d'Action (no 1), laquelle représentait Superman portant une auto à bout de bras.

Les doutes de Donenfeld se révélèrent sans fondement. Superman toucha instantanément la corde sensible chez les jeunes lecteurs de BD, ce qui n'échappa ni à D.C. ni à ses concurrents. Superman fut bientôt rejoint par Batman, Sub-Mariner, Captain Marvel, Plastic Man, Wonder Woman et une foule d'autres héros. Comme Superman, ces personnages étaient vêtus de façon pittoresque; ils avaient une identité secrète et possédaient des pouvoirs extraordinaires qu'ils utilisaient pour combattre les méchants et un nombre croissant de supervilains.

Pour une génération de jeunes qui avaient grandi en pleine dépression, ces superhéros représentaient la réalisation de leurs vœux les plus fous. La partie la plus faible d'une société modelée par de puissantes forces économiques et politiques faisait spontanément siens ces rêves de puissance dans lesquels des hommes, des femmes et des enfants, en apparence bien ordinaires, se transformaient en êtres supérieurs possédant l'autorité morale d'exercer leurs pouvoirs en dehors des structures sociopolitiques établies. Et bien que certains critiques auraient sans doute affirmé comme Marshall McLuhan que « les hommes imparfaits, possédant un pouvoir matériel surhumain, n'ont rien de rassurant », il n'y avait aucun doute dans l'esprit des jeunes amateurs de BD que les héros de Action Comics, Superman, Marvel Comics et autres BD américaines luttaient pour la Vérité, la Justice et la Vision américaine du monde.(1)

Pour dix cents, on pouvait acheter ces histoires tout en couleurs de superhéros, mais l'univers moral qu'elles dépeignaient était tout noir ou tout blanc et, après le début de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939, les agressives puissances de l'Axe – l'Allemagne et le Japon – incarnèrent de plus en plus le mal dans ces BD. Bien que les États-Unis ne soient intervenus dans le conflit qu'en décembre 1941, la guerre était déjà commencée dans les BD des États-Unis.

Parmi les héros américains qui combattaient contre les nazis et les Japonais militaristes se trouvait un protagoniste d'un genre particulier, le superhéros national, qui symbolisait la fierté et l'esprit combatif des États-Unis. Le premier de ces personnages patriotiques (qui portaient habituellement des vêtements répétant les motifs de la bannière étoilée ou d'autres symboles nationaux) fut l'oncle Sam, symbole familier des États-Unis, emprunté aux caricatures politiques. L'oncle Sam ainsi transformé, de manière assez peu vraisemblable, en superhéros, fut bientôt suivi par un autre héros national bien plus dynamique : Captain America, création de Joe Simon et de Jack Kirby, qui fit ses débuts dans Captain America Comics (no 1). Cap et son assistant, Bucky, furent rejoints dans l'effort de guerre par plusieurs autres superhéros américains, tels que Minute Man, Pat Patriot, Major Victory et the Shield. À partir de 1941, les superhéros des États-Unis – nationaux et autres – ne furent plus les seuls à combattre l'Axe. Au nord du 49e parallèle, les superhéros, dont plusieurs nationaux – Protecteurs canadiens du Nord – entrèrent dans la lutte contre le fascisme.

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