Introduction
L'Ensemencement
L'Agriculture autochtone et l'utilisation des végétaux
La Flore canadienne
Le Jardinage des pionniers
Les Catalogues de semences du XIXe siècle
Cultiver son jardin
Les Cultivateurs
Récolter ce qu'on a semé
Bibliographie
Photos par Beth Powning
D'autres sites sur le jardinage
Remerciements |
L'Ensemencement
Au Canada, les documents les plus anciens sur le jardinage remontent au XVIIe siècle, tout particulièrement les relations des missionnaires jésuites en Nouvelle France, qui traitaient des pratiques agricoles des Amérindiens et recueillaient les nouvelles plantes qu'ils découvraient pour les envoyer en France. Vers la même époque, les colons de Champlain établissaient les petits jardins essentiels à leur survie. Avant la fin du siècle, les forts du nord fondés par la Compagnie de la Baie d'Hudson cultivaient le chou et le navet dans l'Arctique.
L'Agriculture autochtone et l'utilisation des végétaux
Les Hurons étaient des fermiers tout particulièrement adeptes. À l'arrivée des Européens, ils cultivaient déjà de grandes terres, vouées en grande partie à leurs cultures les plus importantes, les «trois soeurs», c'est-à-dire le maïs (Zea mays), les haricots (Phaseolus vulgaris) et les courges (Cucurbita pepo) qu'on croit provenir de Méso-Amérique. Les trois cultures étaient plantées ensemble sur de petites collines. À mesure que le maïs poussait bien droit et haut, il servait de tuteur au pied de haricot qui s'y enroulait tandis que la courge se propageait sur le terrain et réduisait les mauvaises herbes. Les semences les plus saines étaient conservées pour les plantations de l'année suivante tandis que les semences supplémentaires étaient gardées en réserve pour les mauvaises années.
Les herbes sauvages et autre flore servaient de médicaments et d'aliments, de façon semblable à l'utilisation qu'on en faisait ailleurs au monde à l'époque. Tout particulièrement importants, les fruits, les noix et les baies étaient cueillis et mangés ou séchés pour une consommation ultérieure.
À l'arrivée des Européens, les jardiniers autochtones leur ont transmis leurs connaissances des plantes indigènes et, entre autres, comment faire du sirop et du sucre à partir de la sève sucrée de l'érable à sucre (Acer saccharum). À leur tour, ils ont adopté un grand nombre des nouvelles semences et arbres fruitiers apportés par les immigrants.
À compter des premières décennies du XVIIe siècle et pendant presque deux siècles, les missionnaires jésuites de Nouvelle France ont noté leurs expériences dans des volumes annuels détaillés intitulés Relations des Jésuites. Ceux-ci brossent un tableau des Autochtones, de leurs plantations et de leurs méthodes de culture et de récolte.
«Ils ont le bled d'Inde, les faizoles et les citrouilles en esgale abondance.» |
Relations des Jesuites.
Paris : Sebastien Cramoizy, 1642. J. Lalement, Partie II, p. 54. |
Les Hurons étaient les agriculteurs prééminents des nations autochtones. En plus du maïs, des haricots et des courges, ils cultivaient les semences de tournesol (Helianthus annuus) pour leur huile et le tabac (Nicotiana rustica) principalement utilisé à des fins cérémonielles.
«Les collines onduleuses du pays des Hurons soutenaient une économie horticole prospère et les Hurons étaient habitués à troquer leurs surplus de produits agricoles avec les chasseurs algonquins du Nord.» [traduction]"
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Trigger, Bruce.
The Huron : Farmers of the North.
Fort Worth, Texas; Toronto, Montréal : Harcourt Brace Jovanovich College Publishers, 1990, p. 1.
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Les Hurons se servaient de culture sur brûlis, qui appauvrissait rapidement le sol, exigeant qu'ils déménagent toujours après quelques années. |
Parker, Arthur Caswell. (éd. Fenton, William N.)
Parker on the Iroquois : Iroquois Uses of Maize and Other Food Plants, The Code of Handsome Lake, the
Seneca Prophet, The Constitution of the Five Nations
Syracuse: Syracuse University Press, 1968. |
Les Ojibwa cueillaient du riz sauvage à l'automne, battant les grains dans leurs canoës alors qu'ils glissaient sur l'eau. Ils encourageaient aussi la propagation du grain par l'établissement de nouveaux peuplements, de désherbage et de bottelage des tiges afin de conserver le grain et de lutter contre les insectes nuisibles. |
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Aboriginal Resource Use in Canada : Historical and Legal Aspects.
éd. Kerry Abel and Jean Friesen.
Winnipeg : University of Manitoba, 1991. |
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