Sauter les liens de navigation (touche d'accès : Z)
Bibliothèque nationale du Canada
Page d'accueil BNC EnglishContactez-nousAideRecherche BNCGouvernement du Canada

Introduction
Vers la Confédération
Provinces et territoires
Personnalités
Cartes 1667-1999
Confédération pour enfants
Élément graphique
Élément graphique : Photo
Bannière : La Confédération canadienneBannière : La Confédération canadienne
Titre de section : Provinces et territoiresTitre de section : Provinces et territoiresTitre de section : Provinces et territoires
À propos du siteTermes-clésDocumentsImagesBibliographiePour les enseignants
Spacer

La Colombie-Britannique

Carte : Canada en 1871

Adhésion à la Confédération : 1871

Début de la Colombie-Britannique

Tableau : Village du peuple Songish en face de Victoria (C.-B.), avant 1863.

Avant 1858, entre 40 000 et 50 000 personnes, presque toutes autochtones, vivent dans ce qui est maintenant la Colombie-Britannique. Les premiers Européens sont venus dans la région vers la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe. Cependant, ce n'est pas avant 1849 que la Grande-Bretagne établit formellement la colonie de l'île de Vancouver afin de maintenir sa souveraineté dans l'Ouest. Il n'y a guère plus que quelques centaines de colons britanniques à ce moment-là, la plupart vivant à Fort Victoria comme employés de la Compagnie de la Baie d'Hudson (CBH).

Le caractère de la région change radicalement avec la ruée vers l'or sur la rivière Fraser en 1858. Entre avril et septembre de cette année-là, jusqu'à 30 000 personnes arrivent dans la région. Il en résulte que la population de Fort Victoria passe d'environ 500 à plus de 5 000 personnes. (L'afflux est tel que la Grande-Bretagne établit la colonie de Colombie-Britannique sur le continent pour mieux dominer la région.) La ruée vers l'or amène avec elle des gens de nombreuses appartenances ethniques, notamment hispanique et chinoise. Les gens viennent des États-Unis et des régions britanniques de l'Amérique du Nord. Même si la culture britannique domine l'Ouest  --  Victoria est presque plus britannique que la Grande-Bretagne elle-même  --  les liens avec les États-Unis sont très forts.

Photo : À Esquimalt (C.-B.), un bateau à vapeur -- devenu inutile à la fin de la ruée vers l'or.

Jusqu'à la ruée vers l'or de 1858, le commerce des fourrures est l'activité économique dominante, contrôlée par la CBH. Avec la ruée, c'est l'extraction qui devient l'activité économique prédominante; à son apogée, il y a jusqu'à 20 000 prospecteurs. L'extraction du charbon, aussi bien que la foresterie et la pêche, se développe également pendant cette même période, mais sans jamais atteindre l'importance de la recherche de l'or. La période de prospérité est de courte durée : vers le milieu des années 1860, la ruée vers l'or s'effondre, plongeant la Colombie-Britannique dans une récession douloureuse.

La colonie sur l'île de Vancouver est régie par un gouverneur, aidé d'un conseil désigné et d'une assemblée élue. Après l'établissement de la Colombie-Britannique, un seul gouverneur est à la tête des deux colonies. Cependant, le continent est régi par décret plutôt que par un conseil. La colonie du continent est dotée d'un certain gouvernement représentatif en 1864 quand on crée une assemblée partiellement élue par ordre des autorités britanniques. Parmi les personnages politiques importants de l'époque, mentionnons, entre autres, Amor De Cosmos et John Robson (deux éditeurs de journal qui se sont tournés vers la politique), Arthur Kennedy (gouverneur de l'île de Vancouver) et Frederick Seymour (gouverneur de la Colombie-Britannique).

Union de la Colombie-Britannique et de l'île de Vancouver, 1866

Tandis que le Canada et les provinces maritimes négocient la Confédération au milieu des années 1860, la Colombie-Britannique et l'île de Vancouver envisagent de s'unir de leur côté. Dans la récession qui suit la ruée vers l'or, des administrations coloniales séparées représentent un fardeau financier injustifiable. Certains soutiennent que les deux colonies occidentales doivent toutes deux être réorganisées en une union fédérale avec des organes de gouvernement responsables, semblables en quelque sorte à ceux dont on a discuté aux conférences de Charlottetown et de Québec. Au lieu, les deux colonies occidentales fusionnent et le gouvernement s'installera à Victoria. L'Assemblée continue d'être dominée par des représentants non élus.

L'union des deux colonies devient officielle en 1866. Cependant, il est clair que la réorganisation ne résoudrait pas tous les problèmes de la région. De plus en plus de gens, comme Amor De Cosmos et John Robson, demandent un gouvernement responsable, et le gouvernement s'endette rapidement à cause des coûts élevés de construction d'infrastructures comme des routes. En outre, l'achat de l'Alaska par les Américains, en 1867, fait craindre que les États-Unis essaient de relier leurs territoires de l'Ouest en annexant la Colombie-Britannique. De telles craintes sont renforcées par un petit mais bruyant mouvement d'annexion sur l'île de Vancouver.

En mars 1867, Amor De Cosmos et d'autres réformistes convainquent le gouverneur Seymour d'envoyer un télégramme à l'office des colonies, demandant d'inscrire dans l'Acte de l'Amérique du Nord britannique (canada.justice.gc.ca/Loireg/rapport/fr/p1t1-1.html) une clause qui permettrait l'entrée éventuelle de la Colombie-Britannique dans la Confédération. Seymour retarde toute action, en dépit du fait que l'on favorise de plus en plus l'union dans la colonie. Pour sa part, l'office des colonies affirme son intérêt pour l'union de la Colombie-Britannique et du Canada, mais déclare qu'il y a un empêchement majeur, à savoir les milliers de kilomètres de terres, propriété de la CBH, qui séparent la Colombie-Britannique du Canada. Il faudrait acquérir ces terres, connues sous le nom de Terre de Rupert et Territoire du Nord-Ouest, avant que le Canada puisse s'étendre d'un océan à l'autre.

Conférence de Yale, septembre 1868

Élément graphique : texte intégral

En mai 1868, Amor De Cosmos aide à fonder la Confederation League. C'est, selon l'historien George Woodcock, « le premier organisme ressemblant à un parti politique jamais créé en Colombie-Britannique ». La ligue poursuit deux objectifs : l'union avec le Canada et la constitution d'un gouvernement responsable dans la colonie. Tout au long de l'été, la ligue organise une série de discours publics pour parrainer le soutien à l'union. En septembre de la même année, la ligue tient une conférence à Yale à laquelle participent 26 délégués. Ils adoptent un certain nombre de motions appuyant la Confédération et l'établissement d'un gouvernement responsable.

La conférence permet d'unir ceux qui sont en faveur de la Confédération, mais elle attire également des critiques; on place des annonces attaquant la conférence dans le Daily Colonist. Même si l'on soutient de plus en plus la Confédération, plusieurs fonctionnaires désignés continuent, au sein de l'Assemblée, de s'opposer à l'union, en partie parce qu'ils veulent l'assurance d'obtenir une pension ou un nouvel emploi si leur poste de membres non élus de l'Assemblée venait à disparaître.

Nouvelle conjoncture, 1869

Élément graphique : Texte intégral

En 1869, certains des obstacles bloquant l'entrée de la Colombie-Britannique dans la Confédération commencent à tomber. En juillet 1868, le gouvernement canadien avait voté la Loi de 1868 sur la terre de Rupert (canada.justice.gc.ca/loireg/rapport/fr/p2t1-1.html) pour acheter la Terre de Rupert et le Territoire du Nord-Ouest à la CBH. Avec cet achat le Canada contrôle un territoire s'étendant jusqu'à l'océan Pacifique. Même si les gens de la Colombie-Britannique appuient des organisations comme la Confederation League, il existe encore des empêchements à une union avec le Canada. Actif en 1867, le mouvement d'annexion, bénéficie en 1869 d'un regain d'intérêt suffisamment important pour alarmer les défenseurs de l'union. Qui plus est, la colonie doit faire face à une récession qui empire.

En 1869, le journaliste Henry E. Seelye écrit une lettre au premier ministre John A. Macdonald, lui faisant part de l'urgence de la situation. Il est d'avis que la première mesure à prendre est de rappeler le gouverneur Seymour, qui est contre l'union. Seymour meurt avant que l'on prenne une mesure quelconque et il est remplacé par un défenseur de l'union, Anthony Musgrave.

Les grands débats sur la Confédération, 1870

En mars 1870, l'Assemblée de la Colombie-Britannique entame « les grands débats sur la Confédération ». Il y a plusieurs voix fortes anti-Confédération à l'Assemblée, dont celle de John Sebastian Helmcken, mais la question de savoir si l'on continue ou non à rechercher une union avec le Canada a déjà reçu sa réponse. Le gouverneur Musgrave atténue l'opposition des membres non élus de l'Assemblée en les assurant qu'ils recevraient une pension ou un nouveau poste après l'entrée dans la Confédération.

Les débats se concentrent sur l'élaboration des conditions qui feraient l'objet de la négociation d'une union avec le Canada, et plus particulièrement sur la question du gouvernement responsable au sein de la colonie. L'article 15, qui déclare que la Colombie-Britannique continuerait sans institutions gouvernementales responsables, même après l'union avec le Canada, constitue peut-être la plus controversée des clauses votées pendant les débats sur la Confédération. Les réformistes essaient d'amender cette clause, prétendant que la Confédération sans gouvernement responsable est impensable; cependant, on adopte la clause en dépit de ces objections.

Les débats se poursuivent pendant presque un mois et se terminent enfin le 6 avril 1870. En tout, plus de 16 articles et résolutions sont adoptées. Quand l'Assemblée vote pour envoyer des délégués à Ottawa, la motion est adoptée avec un seul vote contre.

Négociations sur la Confédération, juin 1870

Élément graphique : Texte intégral

Au printemps de 1870, la Colombie-Britannique envoie une délégation de trois hommes pour négocier l'union avec le Canada; il s'agit de J. S. Helmcken, de J. W. Trutch et de R. W. W. Carrall. Le gouverneur Musgrave sélectionne les trois délégués, sans consulter le conseil législatif. Ce choix déçoit les activistes pro-Confédération de longue date comme De Cosmos et Robson. Le British Colonist, publié par Robson, envoie Henry E. Seelye couvrir l'événement et faire campagne en faveur du gouvernement responsable. Ses récits apportent une perspective intéressante de son voyage à Ottawa et des négociations qui y ont eu lieu.

Les négociations commencent à Ottawa le 7 juin 1870. Les délégués trouvent leurs interlocuteurs canadiens accommodants et prêts à faire des concessions majeures. Au début, les Canadiens semblent même disposés à laisser adopter l'article 15; cependant, après avoir rencontré Henry Seelye, les Canadiens insistent sur le fait que la colonie devrait avoir des institutions responsables si elle entrait dans la Confédération. En outre, il y a désaccord sur les moyens de calculer les subventions proportionnelles au nombre d'habitants proposées. L'accord définitif comprend des dispositions pour mettre en place un gouvernement responsable, accorder une pension aux fonctionnaires non élus qui perdraient leur poste une fois l'union réalisée, prendre en charge la dette coloniale et octroyer trois postes de sénateurs et six postes de parlementaires. Mais plus important encore est peut-être l'accord sur la construction d'une liaison ferroviaire permanente avec la côte ouest. Ces conditions sont présentées à l'électorat en novembre 1870. La loi a récemment été amendée pour permettre aux représentants élus de dépasser en nombre ceux qui étaient nommés et des membres pro-Confédération sont élus dans chacune des circonscriptions. La nouvelle assemblée adopte toutes les conditions de l'union sans modification en 1871.

On accueille la générosité de ces conditions avec surprise et incrédulité en Colombie-Britannique, mais sans contestation. Tel n'est pas le cas à Ottawa. Au printemps de 1871, J. W. Trutch revient à Ottawa pour s'assurer du passage intégral de la loi. Il découvre que l'opposition et plusieurs membres du gouvernement de l'Ontario considèrent les conditions comme infiniment trop généreuses. Trutch parvient à convaincre les membres concernés du gouvernement que les conditions de l'accord sont à la fois raisonnables et nécessaires. Les conditions sont adoptées et par la Chambre des Communes et par le Sénat sans amendement et reçoivent la sanction royale le 16 mai 1871.

La Confédération, juillet 1871

Élément graphique : Texte intégral

La Colombie-Britannique adhère à la Confédération le 19 juillet 1871. Quelques colons y entrent de mauvais gré et avec un sentiment de perte. De hauts représentants déplorent la perte des anciennes institutions politiques de la colonie et le fait que la province prenne dorénavant ses ordres d'Ottawa. D'autre part, nombreux sont ceux qui considèrent la Confédération comme un nouveau départ et une voie de sortie de la dépression économique. Le 19 juillet, les foules se rassemblent à Victoria pour suivre les fêtes de la Confédération. On brûle des chandelles romaines, et les cloches sonnent à travers toute la ville, à minuit. Le navire amiral Zealous tire une salve de 21 coups de canon au port d'Esquimalt.

L'après-Confédération

Dans les années qui suivent l'entrée dans la Confédération, Robson et De Cosmos deviennent tous les deux, à tour de rôle, premiers ministres de la Colombie-Britannique. En fait, De Cosmos exerce cette fonction en même temps qu'il occupe un siège à la Chambre des Communes. Trutch accède au rang de premier lieutenant-gouverneur de la province.

La question du chemin de fer constitue un problème majeur dans les rapports entre la Colombie-Britannique et le gouvernement fédéral. Bien que le Canada ait promis de commencer le chemin de fer dans un délai de deux ans et de le finir en moins de dix ans, le projet est encore à peine commencé en 1878. Ironiquement, De Cosmos  --  qui avait combattu si dur pour la Confédération  --  se lève à la Chambre des Communes en mai 1878 et annonce que, si le projet ferroviaire n'avançait pas plus rapidement, la Colombie-Britannique demanderait son annexion aux États-Unis. La demande de plus en plus pressante d'action conduit à la création de la Compagnie de chemin de fer du Canadien Pacifique. Sous la direction de cette compagnie, les travaux s'accélèrent et le dernier crampon de la ligne est finalement posé le 7 novembre 1885, avec presque cinq ans de retard.

 

Sources

Anstey, Arthur ; Sutherland, Neil.  --  British Columbia: a short history.  --  Toronto : W. J. Gage, 1957.  --  1957.  --  55 p.

A History of British Columbia: selected readings.  --  Sous la direction de Patricia E. Roy. - Toronto : Copp Clark Pittman Ltd., 1989.  --  357 p.

Ormsby, Margaret.  --  British Columbia : a history.  --  [Édition révisée.]  --  [Toronto] : Macmillan of Canada, 1971.  --  566 p.

Shelton, George.  --  British Columbia and Confederation.  --  Victoria (C.-B.) : Morriss Printing Co. Ltd., 1967.  --  250 p.

Woodcock, George.  --  British Columbia: a history of the province.  --  Première édition papier.  --  Vancouver : Douglas & McIntyre, 1994.  --  288 p.

Haut de la page