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Photo : Valéry Goulet

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La suprême importance du français à la radio pour les Canadiens français de l'ouest
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Pour comprendre toute L'IMPORTANCE DES RÉCLAMATIONS des dirigeants canadiens français de l'0uest EN MATIÈRE DE FRANÇAIS À LA RADIO ÉTAT, il fait se mettre en face du fait capital que voici :

LES CANADIENS FRANÇAIS DE L'OUEST NE FIGURENT QUE, À PEU PRÈS POUR 5% DE LA POPULATION TOTALE DES 3 PROVINCES

De là il résulte que nous sommes SINGULIÈREMENT SÈVRES de ces manifestations de l'esprit français qui conditionnent l'exercice normal de notre culture, en particulier de NOTRE LANGUE.

NOUS AVONS bien NOS FOYERS où, Dieu merci, on continue à parler français et à conserver quelque chose des TRADITIONS canadiennes françaises.

NOUS AVONS aussi, là où les nôtres sont groupés, LA PAROISSE qui, en dépit de bien des obstacles, RESTE typiquement CANADIENNE FRANÇAISE.

NOUS AVONS, dans ces groupements des écoles où le français continue à s'enseigner, soit EN MARGE DE LA LOI, soit dans les limites excessivement RESTREINTES et DÈFAVORABLES de celle ci.

NOUS AVONS nos HEBDOMADAIRES, nos COUVENTS, nos COLLÈGES classiques et nos SOCIÉTÉS NATIONALES qui NOUS, on le comprendra facilement, ne vivent qu'à coups de sacrifices stupéfiants - mais VIVENT.

NOUS N'AVONS PAS un climat culturel favorable, mais au contraire un climat très délétère.

Partout, même au sein des groupements les mieux constitués, les anglophones NOUS SUBMERGENT.

Impossible de faire un pas hors de son foyer que L'ANGLAIS ne S'IMPOSE comme moyen nécessaire de communication : achats, ventes, affaires, politique, justice, relations, amusements, organisation professionnelle, oeuvres, etc.

L'ÉCOLE est à base ANGLAISE...

CINQ des neufs DIOCÈSES sont à base ANGLAISE...

Les QUOTIDIENS sont ANGLAIS...

Les GOUVERNEMENTS provinciaux sont exclusivement ANGLAIS...

Les CINÉMAS sont ANGLAIS...

Les SPORTS sont ANGLAIS...

Les ONDES radiophoniques sont ANGLAISES...

Bref, L'ANGLAIS nous enserre comme dans un ÉTAU. Et ce sont là des situations contre lesquelles nous ne pouvons rien.

Pardon? Il en est UNE qui PEUT et DOIT CHANGER. C'est LA RADIO.

Nous n'y pouvons rien que les postes « privés » zèbrent l'atmosphère de syllabes uniquement anglaises. Nous vivons dans un pays où la majorité prime, s'impose...

Mais parce que Radio Canada dépend du gouvernement fédéral et que le gouvernement fédéral et constitutionnellement bilingue, nous avons le DROIT de réclamer NOTRE PART d'ondes. Des ONDES FRANÇAISES.

Quel changement s'introduirait pour lors dans le climat culturel de l'Ouest!

Les nôtres entendraient DU FRANÇAIS TOUS LES JOURS et PLUSIEURS fois par jour.

Ils l'entendraient AVEC JOIE. Car ils sont restés assez Canadiens français, dans la plupart des cas et malgré tout, pour PRÉFÉRER le FRANÇAIS à l'anglais.

Ils l'entendraient AVEC PROFIT. Car, à condition que le français radiophonique conserve la qualité qui est actuellement sienne aux postes du secteur français de Radio Canada, ils ACQUÈRERAIENT UN VOCABULAIRE, plus varié, apprendraient à MIEUX PRONONCER, COMMUNIERAIENT véritablement à l'ESPRIT FRANÇAIS.

Pour beaucoup, ce serait une révélation des richesses incomparables de NOTRE LANGUE. Une LEÇON de FIERTÉ française Pour tous, cela AIDERAIT d'une façon dont on ne se fait pas idée, notre ENSEIGNEMENT forcément défectueux DE LA LANGUE.

C'est pour cela que c'est SURTOUT DU PARLÉ que nous demandons comme programmes français. Pas tant du chant. Ou plutôt, en fait de chant, celui là seul qui habille agréablement des PHRASES CLAIRES, NETTES, du parlé en musique, quoi. À AUCUN PRIX de la musique instrumentale, à moins de prépondérance marquée de PARLÉ. Car on nous mesure trop parcimonieusement les minutes françaises pour cela.

SI TOUS comprenaient cela! Ceux des NEUFS PROVINCES... SI TOUS voulaient vraiment, mais là, ce qui s'appelle VOULOIR... SI TOUS n'avaient de repos que lorsque nous aurions obtenu ce que nous réclamons en vain depuis 7 ans!

LES ASSOCIATIONS NATIONALES DE L'OUEST.

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