Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans Asbestos en photos Filons d'histoire Johns-Manville Photo Société d'histoire d'Asbestos
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Cantons de l'Est
Origine
de l'exploitation minière

Naissance d'un village
Milieu en formation
(1907-1918)

Exploitation minière
et urbanisation
(1919-1929)

Dépression
des années 1930
Vie ouvrière,
syndicalisation et grève

Conclusion
Filons d'histoire
Pages : 1-2

Naissance d'un village (1881) – Page 2

Naissance d'une paroisse : Saint-Aimé-de-Shipton (1896)
Rue du Roi à Asbestos vers 1904
Rue du Roi à Asbestos vers 1904
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Le second pas vers une vraie vie de village est franchi en 1896, avec une requête des citoyens pour un service religieux dominical au village d'Asbestos. Les ouvriers étant de plus en plus en demande à la mine, Asbestos ne cesse de grossir51. Cette envolée démographique est à la base de la première paroisse d'Asbestos : Saint-Aimé. La première démarche faite en vue du service religieux date du 7 février 1896. Selon les archives du diocèse, Gabriel Caron, marchand à la mine, adresse une lettre au vicaire général, Mgr Hubert-Olivier Chalifoux, dans laquelle il expose les ravages causés par l'ivrognerie de la population et sollicite l'envoi d'un missionnaire. Le 17 du même mois, Mgr Chalifoux se rend à Asbestos où il fait enquête; des faits importants sont mis à jour : « Asbestos possédait une population de 1 100 âmes, dont 900 catholiques : 550 communiants et 350 non-communiants. Ces gens résidaient dans une couronne d'un mille autour de la Mine. Le village comptait 80 maisons »52. Quelques familles seulement possédaient voitures et chevaux pour se rendre à la messe le dimanche à Danville.

Le 26 février 1896, Mgr Larocque53 enjoint l'ordre à l'abbé Aimé Masson54 curé de Danville, de célébrer la messe à Asbestos une fois par mois, de préférence le dimanche. La mission est temporairement mise en place dans l'École rouge où enseigne Mlle Clara Senneville. Il faut maintenant penser à un lieu pour bâtir une chapelle; durant cette même année « le 29 mai, procuration est donnée à M. le curé Masson de faire l'acquisition du terrain Noël au nom de la Corporation Épiscopale. La transaction est réalisée le 4 juillet pour la somme de 2OO $ »55. La première messe sera célébrée le 5 septembre 1897 et le 29 septembre, Mgr Larocque émet le décret d'érection de la mission.

L'église Saint-Aimé
L'église Saint-Aimé
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Cette mission sera connue sous le nom de Saint-Aimé de Shipton puisque : « Nous conformant aux prescriptions de la Sainte-Église Catholique qui veut que toute mission ou paroisse soit placée sous le vocable d'un Saint inscrit au martyrologe, nous assignons comme titulaire de la nouvelle mission Saint-Aimé, Évêque de Nusco Confesseur dont la fête se célèbre chaque année le trente et unième jour du mois d'août »56.

La commission scolaire d'Asbestos
Reste la question de l'éducation qui, depuis 1896, pose de grandes difficultés vu le nombre de familles et d'enfants. Le 17 mai 1899, par un arrêté ministériel, la municipalité scolaire d'Asbestos est créée. Celle-ci prend effet le 1er juillet 1899. Le premier président de cette commission scolaire sera M. J.H. Bourbeau57. Dès lors, les enfants quittent l'école rouge pour une nouvelle école qu'on nomme communément l'école blanche. Le nouvel établissement s'élevait à l'angle des rues Saint-Aimé et Panneton. À cette époque, il n'y a encore que des institutrices laïques et la direction de l'école blanche est confiée à M. Guillaume Brière.

« En plus de dispenser l'enseignement, ce dévoué professeur dirigeait une petite fanfare et donnait des leçons de musique à quelques gens de la localité. (...) M. Brière décéda à l'âge avancé de 95 ans »58.

Nécessité d'une nouvelle école
Rue Jutras à Asbestos vers 1910
Rue Jutras à Asbestos vers 1910
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À la même époque, le problème de l'éducation des enfants de plus en plus nombreux refait surface. On loue alors la maison de M. Narcisse Noël pour y installer l'école de l'arrondissement no 1 au prix de 30 $ pour l'année scolaire 190159. Mais cela ne suffit pas à résoudre le problème de l'éducation et beaucoup de citoyens sont d'avis que des religieuses rendraient d'immenses services à la population et résoudraient le problème. Cela prendra plusieurs années de négociation pour que le projet d'une école dirigée par une ségrégation religieuse se réalise. En effet, l'école des Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame ne verra pas le jour avant 1909.

La naissance d'une communauté et son essor démontrent la qualité des personnes dynamiques qui ont établi les bases de cette micro-société qui ne cessera de grandir envers et contre les aléas de l'économie et les rêves des citoyens.

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51 Frère Fabien, Asbestos : son aspect, son industrie et ses activités, p. 37.
52 Frère Fabien, op.cit., p. 39.
53 Mgr Larocque fut le 2e évêque du diocèse de Sherbrooke de 1893 à 1926. Il avait 44 ans lors de son élévation à l'épiscopat le 30 septembre 1893. Il parlait couramment quatre langues : français, anglais, italien et espagnol.
54 C'est en son honneur que la paroisse prend le vocable de Saint-Aimé.
55 Frère Fabien, Asbestos: son aspect, son industrie et ses activités, p. 41.
56 Ibid.
57 Frère Fabien, op.cit., p. 49.
58 Frère Fabien, op.cit., p. 49-50.
59 Procès-verbaux de la Commission Scolaire d'Asbestos, Commission Scolaire de l'Asbesterie, 28 août 1901, p. 11.



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