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Deux moments dans la vie et
l'oeuvre de James Wilson Morrice
par Lucie Dorais
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De nombreux rapprochements entre le Carnet 7419 et le Carnet no 1
du Musée des beaux-arts de Montréal prouvent
leur utilisation conjointe au cours du séjour à Venise. (32)
Quelques indices relevés dans ces deux carnets nous
portent à penser que c'est à l'été 1901 qu'il
faut situer ce voyage. En effet, le 25 mai de cette année-là,
Morrice lit un article vantant les eaux de Salsomaggiorre, près
de Milan, et le note dans le Carnet 7419
(f. 69); (33) peut-être
a-t-il envisagé d'y séjourner à l'aller ou au retour
de Venise. Il semble en tout cas s'être arrêté à
Turin, puisqu'il note l'horaire du train Turin-Paris (f. 69v) et le nom
d'un hôtel à Turin (deuxième page de Couverture).
D'autre part, dans une lettre à Newton MacTavish, Morrice
dit se souvenir avoir peint une esquisse représentant l'église
de la Salute le soir alors qu'il sirotait une absinthe au Café Oriental,
en compagnie de l'illustrateur américain Joseph Pennell (1857-1926). (34)
Or, c'est justement ce café (situé Riva degli Schiavoni) et
cette église qui sont représentés dans le tableau Venise, le soir
(fig. 8), exposé à Paris au printemps 1902, (35) et dont on a le croquis préparatoire
(Carnet 7419, f. 44)
et le croquis pour le personnage féminin (Carnet no 1). (36)
On sait que Pennell a passé l'été 1901 à Venice; (37) Morrice
a noté son addresse londonienne dans le Carnet no 1,
et on trouve son
nom au f. 63 du présent carnet. Enfin,
une liste d'inventaire d'atelier de (f. 68 et 69) contient, entre autres, des titres de toiles
exposées en 1902 sont basés sur des croquis du Carnet
7419, (38)
que Morrice n'utilisa plus par la suite.
Nous pouvons donc tenter de reconstituer les déplacements de
Morrice pour l'année 1901. A la mi-avril, il était
à Toronto, ce qui laisse supposer qu'il a passé une partie de l'hiver au
Canada. (39)
Au début de l'été, probablement après le 25 mai, il séjourne
quelque
temps à Venise, avant de passer une partie des mois d'août et de septembre à
Saint-Malo, comme il en avait pris l'habitude depuis 1896. Il entre à Paris
fin septembre,
afin de travailler aux toiles qu'il enverra aux Salons européens.
Les inscriptions du Carnet 7419 sont souvent de nature pratique: horaires de trains et adresses d'hôtels
glanées
auprès de ses amis. On y trouve également quelques noms et
addresses d'amis à Venise, à Paris, à Syracuse (N. Y.) (40), ainsi
qu'un rappel des dimensions de cadres à commander au marchand
Dambreville (f. 64v et Carnet no 1). Sur la première page du
Carnet 7419 il a noté une addresse: « 3, Rude de Buci ». Il
s'agit de l'adresse de Léa Cadoret, qui deviendra la patiente
compagne de sa vie. (41)
Une autre catégorie d'inscriptions nous révèle que Morrice
s'intéresse aux mezzo-tinto de John Constable (1776-1837) (f. iv);
dans le Carnet no 1, il a noté la parution (en 1902) d'une
monographie sur Constable Vecrite par Sir Charles Holmes. Il a
relevé le nom de presque toutes les églises de Venise qui abritent
des oeuvres du Tintoret (f. 67v et 68v). Aucune inscription n'a
trait à la Biennale de 1901 qu'il a fort probablement visitée, car
on sait qu'il y enverra des toiles en 1903 et en 1905. (42)
La période 1901-1902 marque un tournant décisif dans la carrière
de Morrice. Déçu par le peu de cas que l'on fait de sa peinture au
Canada, il cesse tout à fait ses envois à l'Art Association of
Montreal et à l'Académie royale des arts du Canada (aucun tableau
exposé entre 1901 et 1906) pour concentrer ses efforts sur les
salons européens. C'est ainsi qu'il participe pour la première
fois, à l'International Society of Londres, (43) et à la Société
Internationale de Peinture et de Sculpture à Paris, probablement en
décembre de la même année. (44) En janvier 1902, il envoie trois
oeuvres à la neuvième exposition de la Libre Esthétique, (45)
Bruxelles, à laquelle il avait déjà participé en 1900. C'est
également en 1902 qu'il devient membre sociétaire de la Société
Nationale des Beaux-Arts de Paris, après avoir été nommé membre
associé en 1901. Il envoyait annuellement des oeuvres à ce Salon
depuis 1896 (sauf en 1897), mais c'est véritablement le Salon de
1902 qui le révèle à la critique parisienne. (46)
C'est à la suite de son installation au 45, Quai des
Grands-Augustins, entre mai et décembre 1899, que Morrice décide
de mettre de l'ordre dans sa production et de se lancer à la
conquête de l'Europe. Il dresse des inventaires des toiles qu'il a
toujours dans son atelier (f. 68 et 69, et Carnet no 1) et
inscrit les titres des oeuvres placées en dépôt chez
des marchands parisiens (Morot, Crombac, Carnet no 1).
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