|
|
|
|
|
|
|
|
Mais
la découverte d'or dans les vallées intérieures de la Colombie-Britannique
change profondément et définitivement le paysage social du territoire. Poursuivant
leurs rêves les plus fous, des milliers de personnes principalement anglophones
déferlent en vagues bigarrées. Les Canadiens français de la région sont
submergés par la position que prennent la langue et la culture anglaises.
Pire que minoritaires, ils sont très dispersés.
À Victoria, c'est en 1861 que les francophones perdent leur majorité. Ayant
cédé à l'appel du métal jaune, plusieurs d'entre eux ont quitté la ville, accélérant
d'autant plus la perte de poids de leur communauté. |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Malgré
tout, les années 60 voient l'apparition de nouveaux organismes francophones.
La Société française de bienfaisance et de secours mutuel de Victoria voit
le jour le 24 février 1860. Dotée d'un hôpital, elle fonctionne comme un
véritable système d'assurance-maladie, probablement un des premiers d'Amérique.
Chaque membre paie une cotisation annuelle lui donnant accès aux consultations
et à l'hospitalisation en cas de nécessité. En 1861, le premier couvent
est ouvert. Il fait office de pensionnat, d'orphelinat et d'école où l'enseignement
bilingue est dispensé. |
|
|
Les
retombées de la découverte de l'or permet aux communautés locales de fleurir,
au moins temporairement. Plus tard cependant, les revenus en diminueront, plongeant
l'économie de la région dans une crise économique. Trois solutions sont possibles
: le statu quo, les États-Unis ou le Canada.
Le désir d'expansion du Canada et les pressions anglaises sont déterminantes.
L'année 1871 voit la Colombie-Britannique entrer dans la Confédération canadienne.
Le système public est organisé dans la province, forçant les britanno-colombiens
à payer les impôts nécessaires au soutien des écoles publiques. À Victoria,
la toute nouvelle académie Sainte-Anne offre une alternative de scolarité aux
jeunes filles de toutes dénominations.
Un éclat vient briser le développement apparemment harmonieux, bien que ralenti,
de la communauté francophone. Dix ans après l'établissement du système public,
une crise éclate. Nombre de francophones se rebellent contre l'injustice d'avoir
à payer pour des écoles qu'ils n'utilisent pas. En effet, ceux qui désirent
voir leurs enfants suivre des cours dans une école catholique française doivent
en assumer le financement tout en contribuant à l'impôt qui soutient les écoles
publiques anglophones. Le Père Durieu, qui milite pour la reconnaissance des
écoles catholiques francophones, les soutient ; ils envoient une pétition à
la législature provinciale, mais la lettre reste sans réponse.
Malgré les remous, la communauté continue à s'équiper. Deux hôpitaux sont successivement
ouverts : en 1886, l'hôpital Sainte-Marie à New Westminster et en 1894, l'hôpital
Saint-Paul à Vancouver. |