II
REVUE DE L'ANNÉE 1991
Le renouveau de la fonction publique ne
seffectuera pas simplement au moyen de mesures législatives et administratives...
II exigera des changements fondamentaux d'attitudes de la part des fonctionnaires, des
ministres, des parlementaires et, au bout du compte, du public 3.
1991: Événements marquants
L'année 1991 a été une année au cours de laquelle les mesures prises dans le cadre
des compressions budgétaires ont eu un effet direct sur la fonction publique. Les
événements de l'année écoulée montrent que la voie du renouvellement est loin d'être
sans embûches.
Le budget de 1991
Le budget de 1991 visait en partie à réduire encore davantage les dépenses du
gouvernement. Ces réductions étaient nécessaires, non seulement pour maintenir l'ordre
dans l'administration financière du gouvernement et pour réduire davantage le déficit,
mais également pour montrer aux Canadiens que le gouvernement fédéral était prêt à
donner lexemple du contrôle des dépenses dans ses propres activités, et notamment
par rapport aux niveaux de salaire.
Le gel des salaires
Le gouvernement a donc annoncé, après le dépôt du budget, quil n'y aurait pas
d'augmentation dans les traitements et salaires de la fonction publique, tant pour les
syndiqués que pour les non syndiqués, au cours de l'année 1991-1992, et qu'en 1992-1993
et 1993-1994, I'augmentation pourrait atteindre au plus 3 p. 100. Les salaires des
sous-ministres et autres titulaires de postes nommés par le gouverneur en conseil ont
également été gelés. Plus tard, le gouvernement a annoncé que la rémunération au
rendement à l'intention des cadres supérieurs était également suspendue pour une
année. La perte de la rémunération au rendement représentait une réduction moyenne de
5 p. 100 dans le salaire net des sous-ministres et des cadres supérieurs.
La réduction de 10 p. 100 du Groupe de la direction
En même temps, on réduisait de 10 p. 100 le nombre de cadres supérieurs au
gouvernement. Ces quelque 4 750 hauts fonctionnaires sont placés au-dessous du
sous-ministre. Cette diminution signifie que d'ici au 31 mars 1993, il y aura environ 475
cadres supérieurs de moins à la fonction publique. Au 31 mars 1992, on comptait 362
cadres supérieurs de moins.
De plus, on a mis en place un programme de diminution des niveaux de gestion à travers
toute l'administration fédérale. Ce programme a permis d'éliminer, à quelques
exceptions près, la présence de plus de trois niveaux de gestion sous le sous-ministre
dans tous les ministères du gouvernement.
La grève de 1991
Le gel des salaires dans la fonction publique a été fortement critiqué par les chefs
des syndicats de la fonction publique. Ils ont fait remarquer que les augmentations
consenties par le gouvernement fédéral depuis 1985 avaient été constamment plus
faibles que celles consenties dans le secteur privé ou dans les fonctions publiques
provinciales. Ils ont souligné que malgré l'image d'une fonction publique surpayée et
sous-utilisée, le salaire moyen des membres des syndicats était bien plus bas que ne le
voulait lopinion courante 4 .
Malgré les efforts des deux côtés pour éviter un arrêt de travail désastreux, la
fonction publique connaissait, en septembre 1991, sa première grève nationale en plus de
dix ans, lorsque les membres de l'Alliance de la fonction publique du Canada ont entrepris
une grève légale pour montrer leur désaccord avec la position prise par le gouvernement
en matière de salaires.
La grève a représenté un événement important, tant pour les fonctionnaires sur les
lignes de piquetage que pour ceux qui cherchaient à maintenir les programmes et les
services pendant la durée de la grève. Les Canadiens qui nont pu obtenir l'accès
aux services du gouvernement au cours de la grève ont dû se rendre compte à quel point
ils dépendaient de ces services.
La grève a engendré de fortes tensions non seulement sur les lignes de piquetage,
mais également au travail après le retour des grévistes. Les cadres de la fonction
publique et les employés ont eu à rétablir une atmosphère sereine entre collègues qui
sétaient parfois opposés à propos d'une grève qui a soulevé bien des passions.
L'affaire Al-Mashat
L'affaire Al-Mashat a également retenu l'attention du public en 1991. Ce fut une
difficile expérience pour tous les intéressés et dont personne - que ce soit le
particulier ou l'institution - n'est sorti indemne. L'affaire a amené beaucoup de gens,
tant à l'intérieur qu'à lextérieur du gouvernement, à s'interroger sur la
doctrine régissant la responsabilité des ministres et des fonctionnaires. Les principes
sont clairs: les ministres sont responsables devant la Chambre des communes des actions
prises au gouvernement et par le gouvernement; les fonctionnaires doivent répondre de
leurs actions devant leurs supérieurs, et en dernier lieu devant les ministres. L'annexe
III du rapport complémentaire expose très clairement les principes et leur mise en
application. Je tiens à attirer l'attention de tous les fonctionnaires afin quils
sachent sans lombre d'un doute où ils se situent par rapport à la responsabilité
de leurs ministres et par rapport à leur propre responsabilité.
Les priorités de l'année écoulée
En mai 1991, j'ai donné aux sous-ministres cinq priorités en ce qui concerne le
renouvellement de la fonction publique. Ces priorités étaient les suivantes:
- l'introduction de normes de service et d'enquêtes auprès des clients en vue
d'améliorer le service et de bâtir un dialogue permanent avec les clients;
- la réduction des niveaux de gestion dans les ministères, dans le but d'accroître
l'efficacité et la flexibilité;
- une plus grande délégation des pouvoirs, particulièrement en faveur des régions,
encore une fois pour améliorer les services de première ligne;
- une meilleure planification des carrières, particulièrement en ce qui concerne les
femmes;
- la promotion du travail des « conseils chargés du changement » dans les ministères,
en tant que mécanismes devant assurer des progrès continus en matière de réforme et de
renouvellement.
Le document Fonction publique 2000, les progrès réalisés fait état des
réalisations dans ces domaines au cours des 18 derniers mois.
Les progrès réalisés dans les cinq domaines prioritaires
Dans certains domaines, tels que dans la réduction des niveaux de gestion, les
progrès ont été manifestes: à quelques rares exceptions près, il ne subsiste
maintenant plus que trois niveaux de gestion sous celui de sous-ministre. Dans d'autres
domaines, tels que dans les normes de service, le rythme des changements a été
plus lent, mais il saccélère maintenant, au fur et à mesure que les ministères
se rendent compte des avantages que comporte l'élaboration de normes en consultation avec
leurs clients.
On peut également noter des progrès substantiels en ce qui concerne la délégation
de pouvoirs. Les délégations des organismes centraux aux ministères ont
augmenté en général, dans certains cas de façon notable (sans pour autant toujours
satisfaire la direction des ministères). La délégation au sein des ministères
varie, comme c'est d'ailleurs de mise. La situation est différente dans les divers
ministères, et la capacité des gestionnaires (aux différents niveaux dans les
différents ministères) d'exercer correctement les responsabilités déléguées varie en
fonction de leur expérience, de leur formation et de létendue des programmes. Je
m'attends à d'autres progrès dans ce domaine au cours de l'année prochaine.
La désignation « conseils chargés du changement » sapplique aux forums
ministériels réunissant un groupe représentatif d'employés et ayant pour but
d'encourager l'innovation et le renouvellement, particulièrement dans les domaines ayant
trait à la gestion des personnes. Dans presque tous les cas où on a eu recours à ce
type de groupements, ils se sont révélés utiles dans la mise en branle et le
renforcement du processus de changement dans les ministères. Je m'attends à ce qu'ils
deviennent une caractéristique permanente de la bonne gestion au gouvernement.
C'est dans le domaine du perfectionnement professionnel que les résultats sont
les plus incertains. D'un côté, de nombreuses mesures positives ont été prises par les
ministères et les organismes en vue d'améliorer la formation et le perfectionnement, de
promouvoir la mobilité et de mieux utiliser les ressources humaines. Ces initiatives sont
décrites dans le rapport complémentaire. Bon nombre de ces nouveaux programmes ont
déjà eu un effet positif sur les emplois et les carrières des fonctionnaires . Ce sont
des réalités, et non des plans ou des déclarations de bonnes intentions.
D'un autre côté, la portée de ces initiatives est demeurée limitée. Ceci est
particulièrement vrai dans des domaines tels que l'équité en matière d'emploi et le
perfectionnement professionnel à l'intention des employés du soutien administratif. Je
ne suis pas encore prêt à dire que nous tirons tout le profit possible de l' immense
réservoir de talents dont dispose la fonction publique. Je ne peux pas dire que nous
ayons atteint notre plein régime dans l'acquisition de nouvelles compétences par nos
employés. Le domaine du perfectionnement professionnel demeure un enjeu important pour
les années à venir.
L'évaluation globale des progrès
Peu après le lancement de cette initiative, j'ai déclaré que Fonction publique
2000 consiste en 10 p. 100 de changements législatifs, 20 p. 100 de changements dans
les systèmes, et 70 p. 100 de changements des attitudes et des pratiques au sein des
ministères et des organismes 5.
L'objectif d'ensemble de ces changements est d'offrir un meilleur service aux Canadiens
et à leur gouvernement. Les sections qui suivent évaluent les progrès réalisés dans
cette perspective.
Les améliorations dans le service
La mesure réelle du succès de Fonction publique 2000, ce sont les
améliorations véritables apportées au service.
Les améliorations du service sont le fait de chacun des ministres et de leurs
ministères, et souvent de chacune des unités de travail et de chacun des employés.
Elles ne résulteront pas d'orientations ou de contrôles imposés de l'extérieur du
ministère, bien que les organismes centraux puissent faciliter ces améliorations en
simplifiant les méthodes, en déléguant plus de pouvoirs au ministère et,
généralement, en encourageant l'innovation.
Le rapport complémentaire 6 fait état de
nombreux exemples d'améliorations particulières apportées dans différents ministères,
tels Revenu Canada, Impôt ou Pêches et Océans. Bon nombre de ces changements comportent
des améliorations quantifiables relativement à la sensibilisation aux besoins des
clients; ces améliorations pourraient faire lenvie de nimporte quelle grosse
organisation du secteur privé.
Les Canadiens se rendent compte de ces améliorations, comme peuvent en témoigner tous
ceux qui ont eu affaire récemment à leur service local de perception des impôts. Les
formulaires ont été simplifiés, le service est plus rapide, et les innovations
techniques sont évidentes. Autres exemples de ces améliorations: les demandes de
passeports sont traitées dans les plus brefs délais et les fournisseurs ont accès aux
tableaux d'affichage électroniques. Ces améliorations ont été faites malgré une diminution
des ressources.
Les Canadiens se rendent compte que chaque dollar quils ont durement gagné et
qu'ils doivent payer à l'impôt ne leur rapporte plus autant en programmes et en services
qu'il le faisait dans les années passées. Ils ont raison. En 1984, les Canadiens
recevaient 1,33 dollars en programmes et en services pour chaque dollar qu'ils payaient en
impôt; la différence était empruntée. Aujourdhui, alors que le gouvernement
poursuit son programme de compressions budgétaires, les Canadiens continuent à payer
leurs impôts, mais un plus fort pourcentage sert à payer l'intérêt sur la dette. Ce
qui signifie pour la fonction publique quon ne peut plus améliorer les services en
dépensant plus. Nous devons atteindre notre objectif en faisant montre d'un esprit
novateur et en supprimant les obstacles bureaucratiques. C'est ce que nous faisons dans le
cadre de Fonction publique 2000.
Un engagement en faveur de la consultation
Nous accomplissons des progrès importants dans la voie d'une consultation accrue des
Canadiens dans l'élaboration des politiques et l'exécution des programmes. II faut de la
patience pour changer les attitudes des gens, et nous avons encore beaucoup de chemin à
parcourir avant que nous nayons atteint le niveau et la qualité de consultation
auxquels les Canadiens et leurs gouvernements s'attendent. Néanmoins, les progrès sont
sensibles.
Sous la direction des ministres, de plus en plus de ministères travaillent en
collaboration étroite avec leurs clients en vue d'apporter des changements aux programmes
ou à l'élaboration de nouveaux programmes.
On peut citer à cet égard la création par Emploi et Immigration Canada de la
Commission de mise en valeur de la main-d'uvre, et de ses bureaux régionaux, dans
le but de faire pleinement participer les employeurs et les travailleurs aux décisions
concernant l'affectation des fonds de formation. C'est là une toute nouvelle façon de
procéder du gouvernement.
II existe d'autres exemples, comme les larges consultations menées par Revenu Canada,
Douanes et Accise avant la mise en uvre de la TPS, et par Statistique Canada dans la
préparation du recensement de 1991.
Pour résumer, la fonction publique sert le gouvernement et les Canadiens en
s'attachant tout particulièrement aux points de vue des clients. II faut donc de
meilleures politiques et de meilleurs programmes et que les Canadiens comprennent mieux
leur gouvernement.
Un changement dans la culture organisationnelle
À travers Fonction publique 2000, nous cherchons à créer un environnement
dans lequel chacun des fonctionnaires pourra faire preuve de souplesse et d'initiative en
prenant un véritable intérêt à se mettre au service des Canadiens.
Le changement est en train de se produire, souvent de façons qui sont difficiles à
quantifier mais qui sont néanmoins réelles. Ainsi, de plus en plus d'organismes
gouvernementaux font participer les employés à la définition des objectifs
ministériels et des niveaux de service; de plus en plus d'entre eux adoptent des
mécanismes de rétroaction ascendante et d'autres moyens pour améliorer les
communications internes. Tous les ministères en viennent à accepter qu'une
décentralisation réussie dépend de la confiance placée dans les employés.
En bien des endroits, il est possible de voir les premiers signes d'une réelle
transformation dans la culture de gestion. L'ancien modèle fondé sur « la hiérarchie
et la supervision » n'a pas encore tout à fait disparu, mais il est appelé à être
remplacé par un nouveau genre de culture institutionnelle dans laquelle les personnes
sont considérées comme une ressource précieuse et où les décisions sont prises avec
une plus grande participation des fonctionnaires.
La communauté des sous-ministres
Les sous-ministres relèvent directement des ministres; ils sont responsables de la
direction d'institutions dotées de budgets qui peuvent atteindre des milliards de dollars
et comptant des dizaines de milliers d'employés; ils exercent des responsabilités
légales de gestion qui leur sont attribuées par le Conseil du Trésor et par la
Commission de la fonction publique; ils traitent quotidiennement avec des groupes clients
de toutes sortes. En donnant lexemple des valeurs de Fonction publique 2000,
les sous-ministres peuvent montrer à tous leurs employés que le processus de réforme et
de renouvellement est bien vivant dans leur ministère. Pour toutes ces raisons, ils
jouent un rôle clé dans le processus d'ensemble du renouvellement de la fonction
publique.
L'une de mes priorités personnelles a été l'établissement de meilleures
communications au niveau supérieur. Pour cela, j'ai eu recours à des petits déjeuners
hebdomadaires réunissant tous les sous-ministres, à des retraites annuelles, à des
séances semestrielles avec la communauté des sous-ministres adjoints et à divers autres
mécanismes. Un leadership efficace est fondé sur de bonnes communications et sur une
approche collégiale du travail. C'est là l'un des principes de Fonction publique
2000.
Depuis ma nomination au poste de greffier, j'ai accordé une attention particulière à
la gestion de la communauté des sous-ministres. Ce groupe de 50 personnes comprend
environ 30 sous-ministres et environ 20 autres personnes occupant des postes de
sous-ministres associés ou exécutant d'autres fonctions supérieures. L'un des objectifs
clés de Fonction publique 2000 a été d'assurer que les hommes et les femmes à
ces niveaux supérieurs de la fonction publique possèdent les talents de chefs, de
communicateurs et de gestionnaires nécessaires pour diriger les institutions du
gouvernement dans les années à venir.
Je suis particulièrement heureux de voir les progrès que nous avons accomplis pour ce
qui est de la représentation des femmes dans la communauté des sous-ministres. À
l'heure actuelle, 10 des 50 sous-ministres, soit 20 p. 100 sont des femmes. Ce pourcentage
est supérieur à celui du Groupe de la direction et on peut dire que la représentation
des femmes est environ deux fois plus importante qu 'en 1984. Je mengage à obtenir
des résultats similaires en ce qui concerne les membres des autres groupes désignés aux
termes de la politique d'équité en matière d'emploi.
La représentation des sous-ministres francophones est restée sensiblement la même
entre 1984 et 1991, soit environ 30 p. 100.
J'ai aussi tenu, et c'est une autre de mes priorités, à ce que les sous-ministres
restent plus longtemps en poste. En 1986, les sous-ministres restaient en poste 18 mois en
moyenne; en 1991, la durée moyenne de présence en poste avait été portée à 29 mois
et environ 40 p.100 des sous-ministres occupaient leur emploi depuis trois ans ou plus.
Cette augmentation régulière de la durée des fonctions a laissé davantage de temps aux
sous-ministres pour bien connaître le ministère dont ils sont responsables et pour mieux
gérer toute la gamme de ses activités. Elle a également permis aux ministres et aux
sous-ministres de mieux se connaître et de mieux fonctionner en équipe.
Une réforme réussie doit se faire de haut en bas comme de bas en haut. En affirmant
clairement la responsabilité des sous-ministres en ce qui concerne la qualité de leur
gestion des personnes et des organisations, nous transmettons à toute la fonction
publique le message que la réforme constitue une priorité permanente.
Les mesures législatives
Le 18 juin 1991, le gouvernement présentait le projet de loi C-26 sur la réforme
de la fonction publique. Ce projet de loi polyvalent modifie la Loi sur
lemploi dans la fonction publique, la Loi sur les relations de travail dans
la fonction publique ainsi que la Loi sur les biens de surplus de la Couronne,
de façon à concrétiser dans la réglementation les buts et les valeurs de Fonction
publique 2000. Le projet de loi a été soumis à un long processus de consultation
avec les employés et avec les syndicats de la fonction publique.
L'entrée en vigueur du projet de loi C-26 créera le cadre réglementaire nécessaire
à un régime moderne de la gestion du personnel dans la fonction publique. Ce cadre
autorisera des changements de classification, dans le but d'accroître la mobilité et les
possibilités de carrière des employés. Il permettra également la mutation rapide des
employés d'un poste à un autre au même niveau, avec leur accord. Il jettera les bases
juridiques de la création des programmes d'équité en matière d'emploi. Il simplifiera
les négociations collectives et rendra possible une résolution des conflits plus simple
et plus constructive. Enfin, il uniformisera les dispositions concernant la cessation
d'emploi et la rétrogradation.
II serait trop long d'énumérer tous les changements que la Loi sur la réforme de
la fonction publique introduira dans l'administration publique, mais quil
suffise de dire que ces mesures législatives auront un effet très positif sur le
fonctionnement de l'administration publique dans les années à venir.
Les systèmes
Ici encore, nous avons franchi quelques étapes importantes. Parmi les plus marquantes
figurent:
- l' introduction des budgets de fonctionnement, qui donneront aux ministères et
aux organismes une flexibilité beaucoup plus grande dans l'affectation des ressources
afin de répondre aux besoins changeants des programmes;
- la création d'organismes de services spéciaux, une nouvelle forme
d'organisation qui introduit l'approche du bilan final dans les activités d'affaires du
gouvernement;
- la création du Groupe de la direction, qui comprend moins d'échelles de
rémunération;
- la délégation systématique de niveaux plus élevés d'autorité par les
organismes centraux aux ministères, et par les ministères aux régions, dans les
domaines du personnel, des finances et de l'administration;
- l'utilisation facultative des services, dans des domaines tels que les services
d'architecture, d'ingénierie et les services aux locataires;
- la création de « conseils chargés du changement » en tant que forums
ministériels où les employés de tous les niveaux peuvent participer à la mise au point
des améliorations à apporter à la gestion des personnes;
- l' élaboration d' énoncés de mission dans le but d'articuler une raison
d'être claire et partagée et d'établir une culture axée sur les clients dans les
ministères.
L'un des domaines où il est essentiel de réaliser des progrès au cours de l'année
qui vient est celui de la classification. De toutes les réformes entreprises
depuis le dépôt du Livre blanc, la classification est l'une des plus importantes.
Une structure plus simple contribuera à donner une plus grande souplesse aux
organisations; elle améliorera la mobilité et les possibilités d'avancement.
Le consensus sur la nécessité d'une réforme
Pour des milliers de fonctionnaires, Fonction publique 2000 est devenu le cadre
de référence qui leur permet de justifier les changements quils veulent apporter
dans leur milieu de travail. Les buts et les valeurs de Fonction publique 2000 sont
cités non seulement par les gestionnaires qui recherchent une plus grande efficacité ou
une plus grande productivité, mais également par les employés, qui sont peut-être les
premiers intéressés à la qualité de leur milieu de travail et à la qualité des
services rendus aux Canadiens.
Bien sûr, ceci ne veut pas dire que tous les fonctionnaires ou que tous les syndicats
de la fonction publique appuient sans réserve les changements faits jusqu'ici, ou ceux
qui sont actuellement proposés au Parlement. Étant donné les événements de l'année
écoulée, et le fait que le changement apporte toujours des bouleversements et apparaît
souvent comme menaçant, il serait illusoire de s'attendre à l'adhésion totale de tous
les concernés.
Mais même ceux qui demeurent critiques à l'égard de la façon dont sest
enclenché le processus de réforme ne nient pas la nécessité d'un changement au sein de
la fonction publique. À cet égard, les nombreux points d'entente pour toutes les
parties, tels que le besoin d'une réforme de la classification, le besoin de simplifier
les méthodes de travail, le besoin de se concentrer sur le service et celui d'investir
dans la formation, et l'importance de bonnes communications, montrent de façon plus
éloquente que tout énoncé de politique ou tout sondage auprès des employés que la
réforme de la fonction publique ne constitue pas une option, mais bien une nécessité.
____________________
3 |
Ibid., p. 118. |
4 |
Le salaire moyen des membres du plus grand
syndicat, lAlliance de la fonction publique du Canada, en 1990, était de 33 066
dollars. |
5 |
Revitalisation et renouveau,
allocution prononcée devant lAssociation professionnelle des cadres de la fonction
publique du Canada en janvier 1990. |
6 |
Voir Fonction publique 2000, les progrès
réalisés, Ottawa, 1992. |
[Chapitre
précédent][Table des matières] [Chapitre suivant]
|