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Le plan de M. Harper offre un choix aux parents
07 décembre 2005

Rubrique : Éditorial/Opinion
Signature : Sheila Copps
Page : 11
Journal : The Edmonton Sun

**Extrait**

En tant que mère célibataire avec un enfant qui a toujours travaillé à l’extérieur de la maison, j’ai personnellement connu les affres du système canadien disparate de services de garde.

Pratiquement chaque parent qui travaille à l’extérieur continue d’être confronté au défi que représentent les services de garde. La plupart n’ont pas droit aux subventions. Essayez de trouver de tels services quand vous travaillez de nuit. Il vous faut choisir entre réveiller votre enfant en pleine nuit quand vous allez le chercher ou la flexibilité qu’offre une personne qui prendra soin de lui à votre domicile. Tous ces problèmes sont les vrais problèmes auxquels de vrais parents font face dans le vrai monde.

Quand ma fille portait encore des couches, je ne pouvais pas la confier à la garderie du parlement, qui n’acceptait que des enfants propres. J’ai repris mon travail seulement quatre mois après la naissance de ma fille, provoquant ainsi toute une révolution parce que j’ai continué à l’allaiter alors que j’assistais à des réunions. En tant que députée, j’avais la flexibilité de faire des choix.

La première expérience de mon enfant avec des services de garde externes a eu lieu quand elle avait sept mois, lorsque nous avons trouvé une formidable gardienne dans notre quartier, qui l’a traitée comme si c’était sa propre fille.

Quand ma fille a commencé à aller à l’école, c’est sans la moindre hésitation que je l’ai inscrite dans une autre garderie conventionnelle. Notre voisine, Peggy, était une gardienne attachante et qualifiée. Je n’aurais aucune hésitation à recommander une telle flexibilité aux parents.

La beauté du plan pour les services de garde annoncé cette semaine par le chef conservateur Stephen Harper est qu’il permet aux parents de faire les choix qui correspondent à leurs besoins. La somme mensuelle de 100 $ par enfant d’âge préscolaire pourrait bien être ce dont une famille a besoin pour survivre avec le salaire d’une personne (l’autre parent restant à la maison pour s’occuper d’un ou des enfants). Pour les parents plus fortunés comme moi, ce revenu supplémentaire serait équilibré au moment de la déclaration des revenus.

Le Premier ministre Paul Martin a qualifié le plan conservateur d’ « équivalent des allocations familiales ». Son propre plan, pour lequel il a annoncé hier un financement supplémentaire de plusieurs milliards, transférerait maintenant 11 milliards $ d’ici 2015 aux gouvernements provinciaux en matière de services de garde. Le problème, c’est qu’il n’existe aucune norme nationale. La dernière entente s’est en fait soldée par les provinces amassant des millions en espèces sans créer la moindre place en garderie. Le plan libéral est une mine d’or pour les gouvernements alors que les familles manquent d’argent.

Plus tôt cette année, le gouvernement Martin a signét une entente avec le Québec pour transférer de l’argent et la responsabilité en matière de prestations de maternité et de congé parental à la province, fragmentant davantage la cohésion sociale qui nous garde unis. Pendant les années Chrétien, Québec a, sans succès, poursuivi le gouvernement fédéral à la suite du refus du Cabinet de transférer le programme de maternité. L’équipe Martin n’a même pas attendu la décision de la Cour suprême qui confirmait la position fédérale.

Oublié le fait que les prestations nationales de maternité avaient été dispensées avec succès pendant quatre décennies. Oublié le fait que les congés familiaux ont doublé et sont d’une durée de 12 mois. Martin s’est essentiellement débarrassé du programme national en le refilant au Québec.

Il suffit de demander à une femme enceinte si elle préférerait un vrai programme national ou 13 programmes provinciaux et territoriaux différents ? Et si elle devait aller vivre dans une autre province en plein milieu de sa grossesse ? Pourquoi les politiciens supposent-ils que le fait de rédiger un chèque à un autre ordre de gouvernement peut remplacer une bonne politique réfléchie pour les personnes ?

En matière de services de garde, le gouvernement Martin a soigneusement évité d’établir des normes nationales, craignant une réaction brutale des provinces qui veulent de l’argent sans aucune condition.

M. Harper a sagement trouvé une manière de passer outre aux provinces en s’adressant directement aux gens. En procédant de la sorte, il renforce sa confiance dans la capacité des Canadiens à choisir.

Les personnes qui choisissent de rester à la maison pour prendre soin de leurs enfants, ou de faire des arrangements avec leur famille ou d’autres arrangements, ne devraient pas être pénalisées. Le gouvernement, en tant que père, ne sait pas toujours ce qui est mieux.

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