« Tout Canadien, de quelque condition qu'il soit, étant issu de gens de bien, devrait se faire une gloire de connaître ses ancêtres, de transmettre à ses descendants la généalogie de sa famille. L'honneur du nom crée, pour chacun, l'obligation de vouer un culte à la mémoire des pionniers de la civilisation canadienne dont il est l'héritier, et ce culte, toujours présent à sa mémoire, l'empêchera de déroger. » (M. Francis J. Audet, Société royale du Canada)

À Bonnyville, l'intérêt collectif pour l'histoire locale s'est manifesté en 1974 lorsqu'un comité, composé de Gilles Croteau, Gérard Moquin, Henri Lemire, Jean-Claude Lajoie et Henri Bourgoin, a été formé pour discuter de l'histoire de Bonnyville. Le groupe se rassemblait de temps à autre au centre culturel. À ce moment-là, il fut question de la production d'un film historique, projet qui fut très bien reçu par l'Office national du film à Winnipeg. Malheureusement, c'est à cette époque que le gouvernement fédéral coupa les octrois de l'Office national du film pour le programme Régionalisation Ouest.

Il fallut donc considérer l'écriture de notre histoire. C'est là que Jean-Claude Lajoie et Henri Lemire ont donné à M. Bourgoin la poussée et les encouragements nécessaires pour qu'il entreprenne l'écriture de l'histoire des pionniers dans « Le Franco Albertain »; ces articles parurent de 1974 à 1978. Au bout de ce terme, l'hebdomadaire « Bonnyville Nouvelle » s'est intéressé à cette oeuvre et a demandé à M. Bourgoin de répéter ses travaux dans une série de 29 articles, accompagnés de 136 photos, en 1978.

Cette première recherche historique n'a pas manqué de susciter de l'intérêt dans la population, si bien que l'année suivante on assistait à la formation de la Société historique de Bonnyville, société qui s'est donné un caractère bilingue afin de joindre tous les groupes ethniques ayant contribué au développement de Bonnyville. En 1980, un Comité du livre historique était mis sur pied qui décida de faire deux versions de l'histoire, soit une en français et l'autre en anglais, croyant qu'une deuxième version pourrait être publiée à meilleur marché.

Cependant, après consultation auprès de trois compagnies de publication, le Comité du livre se rendit vite compte que leurs espoirs étaient mal fondés et que deux livres égaleraient deux fois le prix... et le Comité n'avait pas les finances pour un tel projet. Mais le représentant d'une compagnie fit remarquer que dans le cas d'une édition bilingue, chaque photo n'est imprimée qu'une seule fois pour les deux langues, ce qui réduit considérablement le prix de l'impression. Cette fois, le Comité du livre jugea être capable de financer une telle oeuvre. Voilà donc comment l'idée du livre historique de Bonnyville s'est développée et pourquoi il est publié dans les deux langues officielles du pays.

Le livre, ayant servi d'archives pour la création du site Internet, est le résultat d'un énorme travail de recherche et d'amour. On ne prétend pas le présenter comme un exemple parfait dans son genre. On a gardé une prose populaire, conservant à chaque auteur et, dans la mesure du possible, son style unique. On espère que vous, lecteurs, saurez lire ces pages et regarder cet album de photos avec intérêt, compréhension et indulgence.

Le Comité du livre historique désire que cette oeuvre communautaire inculque aux générations actuelles et futures le dévouement, le courage et le grand esprit d'aventure des pionniers du Canada, des États Unis, de l'Ukraine, de la Pologne, de la Suède et d'ailleurs qui sont venus partager les vastes territoires du lac de l'Orignal (Moose Lake) dont la beauté a été conservée pendant des millénaires par nos cousins amérindiens.

Henri Bourgoin, historien
Réal Girard, éditeur