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![](images/4camp_m1_01.jpg) |
Le
père Lindsay est tenace, mais également conséquent.
Et puis dans son esprit, une idée n'attend pas l'autre.
En devenant Clerc de Saint-Viateur, il choisit de vouer sa
vie à l'enseignement des jeunes. Chez lui, cette mission
s'exprimera tant dans les salles de cours qu'à l'extérieur
du collège. Il n'exerce pas simplement un métier,
il a une vocation qu'il vivra vingt-quatre heures sur vingt-quatre
dans tout ce qu'il entreprend.
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![Camp musical](images/4camp_m1_03.jpg) |
Les
Jeunesses musicales diffusent la musique, le Festival-Concours
incite les jeunes à en faire, maintenant encore faut-il
l'enseigner ! L'école de musique viendra un jour, mais
pour l'instant, il a un autre rêve en tête.
Fernand
Lindsay aimerait bien offrir aux jeunes musiciens qui ne peuvent
fréquenter le camp du Centre d'Orford (seuls les jeunes
âgés de plus de 15 ans y sont admis), un endroit
près de chez eux où ils pourraient profiter,
comme les plus vieux, d'un enseignement intensif en groupe
pendant la période estivale.
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Le
Camp musical de Lanaudière (1967)
Il
s'ouvre de son projet à deux amis de longue date, Fernand
Houle et Julien Raymond. Celui-ci, arpenteur géomètre
et entrepreneur (développement de sites), reçoit l'idée
avec enthousiasme et lui promet de lui donner des nouvelles rapidement.
Il connaît bien sur Lucille qui s'occupe d'un camp pour
jeunes filles au Lac-des-Baies à Saint-Côme. Il a déjà
fait là des travaux pour la communauté des Filles
de la Sagesse. Sur Lucille acceptera de recevoir des campeurs
de l'autre côté du lac en face de leurs installations.
En
moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le terrain est prêt
pour recevoir 19 jeunes musiciens qui viendront pendant 15 jours
participer à ce qui deviendra le Camp musical de Lanaudière.
Les
pianos, en provenance de chez Archambault Musique - Rosaire Archambault,
un ancien du Collège de l'Assomption tout comme Julien Raymond,
connaît bien le père Lindsay - font la traversée
du lac sur des radeaux conçus pour l'occasion et les tentes
sont montées sur des plates-formes fabriquées à
cet effet.
Le
Camp musical: une histoire d'amitié
Le
rêve a pu voir le jour grâce à un petit groupe
d'amis du père Lindsay qui croient en lui et sont prêts
à le suivre dans ses projets. Ils lui resteront fidèles
tout au cours de cette aventure qui dure maintenant depuis 35 ans.
En effet, l'été 2001 marque le trente-cinquième
anniversaire de fondation du Camp ouvert en 1967.
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Cette
gang de chums, comme l'appelle Julien Raymond, constituera
le comité qui verra à la bonne marche des opérations
du Camp, et formera le conseil d'administration lors de l'incorporation
de l'organisme en 1972. |
![](images/4camp_m1_05.jpg) |
Pour
illustrer la continuité de cette équipe, nous
n'avons qu'à mentionner que Julien Raymond a été
nommé président de la corporation en 1973, et
qu'il occupe toujours cette fonction aujourd'hui. |
![F. Lindsay - directeur](images/4camp_m1_07.jpg) |
![](images/4camp_m1_08.jpg) |
Au
fil des années, de nouvelles figures se sont jointes aux
anciennes parmi lesquelles nous retrouvons des enfants de la première
heure, Isabelle Houle et Pierre Dufresne, entre autres. Des gens
qui ont tellement aimé leur expérience au Camp qu'ils
ne sont jamais parvenus à le quitter réellement. Ainsi
Isabelle Houle, la fille de Fernand et Huguette Houle qui notamment
ont fait partie des Chanteurs de la Place Bourget, est-elle tombée
en amour avec le Camp et le père Lindsay. Après avoir
participé à la première session au Lac-des-Baies,
elle a continué à s'impliquer dans les activités
du Camp et y a passé la quasi-totalité de ses étés
de 1967 à 1995.
Le
Camp musical s'installe au Lac Priscault
Après
une deuxième année au Lac-des-Baies au cours de laquelle
prennent part 35 enfants, le Camp déménage au Lac
Priscault (Saint-Côme) en quête de plus d'espace et
de commodités. Les lieux sont laissés libres par le
départ des Clercs de Saint-Viateur qui ne peuvent plus y
dispenser de cours (brevets d'enseignement) depuis que l'université
ne consent plus à ce que la formation se donne en dehors
du campus. La communauté accepte avec bienveillance de voir
s'installer chez elle le Camp musical.
Depuis
lors, le Camp ne cesse de prendre de l'expansion pour atteindre
sa vitesse de croisière vers le début des années
quatre-vingt-dix avec 440 enfants et quatre sessions de deux semaines
chacune. Pour en arriver là, il en a fallu de la construction
et des déménagements. Le site laissé par les
Clercs ne comprenait pas assez de bâtisses pour accueillir
tous ces campeurs et ces professeurs.
![](images/4camp_m2low.jpg) |
Pendant
des années, on a dû construire ou transporter,
à raison de trois ou quatre par été,
une cinquantaine de petits studios de répétition
décimés dans le sous-bois, des chalets pour
accueillir les professeurs, des dortoirs pour les jeunes et,
en 1993, une vaste cafétéria. Trente-cinq
ans de musique, mais également trente-cinq ans de travail
manuel et d'appui bénévole.
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Le
père Lindsay au Camp pour l'été
Depuis
la première saison, le père Lindsay passe tous ses
étés au Lac Priscault dans une petite roulotte. Debout
tôt le matin pour déjeuner avec les autres et pour
diriger matin après matin la chorale d'enfants, il débute
sa tâche de directeur du Camp en donnant quelques consignes
et en s'assurant que la journée part sur un bon pied.
Bien
sûr, il aura à voir aux questions administratives -
moins maintenant depuis qu'un assistant le seconde -, mais il se
préoccupera surtout de l'atmosphère qui règne
sur les lieux s'assurant qu'enfants, professeurs et moniteurs travaillent
dans le plaisir et soient heureux. Tout est pensé pour que
la vie au camp se passe dans l'harmonie, que les enfants soient
stimulés et que les professeurs se sentent chez eux.
![](images/4camp_m3_01.jpg) |
![Un climat de convivialité](images/4camp_m3_02.jpg) |
![](images/dotclear.gif)
Pour
moi, c'est une priorité de passer mes étés
au Camp et de contribuer à installer un climat de convivialité.
Je n'ai pas décidé cela un jour. C'est venu
spontanément, c'est une manière naturelle chez
moi de voir les choses.
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Personnellement,
je n'aimerais pas travailler dans un endroit où je
sentirais de l'opposition et des tensions. Cela n'aurait
pas de sens. Il y a un sens dans la mesure où tout
le monde va dans la même direction. Sinon, c'est absurde
!
F.L.
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Un
Camp qui a une mission et une philosophie
La
mission du Camp est simple: amener les jeunes à faire davantage
de musique et à l'aimer. Mais, comme l'explique le père
Lindsay, à aimer plus que son seul instrument. Le Camp musical
vise donc à donner aux jeunes musiciens une vision globale
de la musique en faisant découvrir plus que le seul répertoire
lié à l'instrument que pratique l'étudiant.
![Mission et philosophie](images/4camp_m3.jpg) |
La
découverte de l'univers musical est au cur de la
philosophie du Camp mise de l'avant par le père Lindsay.
Pour y parvenir, son directeur a mis au point un programme et
une approche qui permettent au musicien d'ouvrir ses horizons
et de travailler dans le plaisir - incidemment ce principe est
la base de la pensée du père Lindsay ! - en explorant
diverses facettes de la musique. |
Durant
son séjour de quinze jours, le participant fera du chant
choral, s'initiera à l'opéra (en général
une uvre au programme de l'Opéra de Montréal),
se familiarisera avec le répertoire classique, fera de la
danse afin de développer son sens du rythme et aura l'occasion
de faire de la musique d'ensemble. Tout cela sans négliger
bien sûr la pratique quotidienne de son instrument avec un
professeur qualifié, diplômé d'un conservatoire
ou d'une université du Québec.
![](images/4camp_m4_01.jpg) |
![Des activités variées](images/4camp_m4_02.jpg) |
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En
deux semaines, il fera donc beaucoup de musique - l'horaire
est chargé et ne laisse pas aux jeunes beaucoup de
temps pour s'ennuyer - tout en s'amusant. Car, il ne faut
pas l'oublier, l'enfant est en vacance scolaire et il a besoin
de loisirs.
Une douzaine de moniteurs veilleront à ce qu'il ne
manque pas d'activités. Il pourra faire de la baignade,
des sports, des excursions, des ateliers de créativité
et assister aux concerts donnés par les professeurs
du Camp ou des artistes invités.
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La
formule mise au point il y a trente cinq ans par le père
Lindsay, et qui est restée sensiblement la même, semble
plaire aux jeunes musiciens qui quittent le camp emballés
et se promettent d'y revenir. Ce qu'ils font d'ailleurs en très
grand nombre.
Le
Camp musical: l'enfant chéri du père Lindsay
Mais
qu'est-ce qui pousse le père Lindsay à passer tous
ses étés dans une petite roulotte ? La musique certainement,
mais aussi le plaisir de voir de près les enfants se passionner
pour ce qu'il aime tant. Il veut transmettre aux autres cet engouement
et, jour après jour, il constate comment le charme opère.
Le
Camp, c'est son bébé, d'expliquer Julien Raymond,
il est très heureux dans sa roulotte. - Remarquez qu'on
l'a remplacée cette année par un chalet, en prévision,
comme Fernand le dit lui-même, de l'embauche un jour de
son successeur qui risque, s'il a conjoint et enfants, d'avoir
besoin de plus d'espace que lui. Il a su conserver vivante
l'âme du départ. Ce n'est pas un fardeau pour lui
de venir au camp, mais plutôt des vacances, un enchantement.
C'est une partie de sa vie ! Lorsqu'il arrive au Lac Priscault,
on a l'impression qu'il fait abstraction de tout ce qu'il a à
faire, que plus rien ne le préoccupe. Il est d'une bonne
humeur continue.
Fondation
Père Lindsay
Un
seul petit nuage dans ce ciel toujours bleu fait son apparition
il y a six ans. Les responsables du Camp réalisent que les
inscriptions se font moins nombreuses. La formule plaît-elle
moins ? Aurait-elle fait son temps ? Le passage de cette nébulosité
ne sera que de courte durée. Le concept n'est pas en cause,
il s'agit plutôt d'une question d'argent et donc d'accessibilité
pour tout le monde. Même si les frais d'un séjour au
Camp ne sont pas exorbitants, ils ne sont pas nécessairement
à la portée de toutes les bourses.
Naît
alors l'idée d'une fondation qui en mettant sur pied un fonds
de bourses pourrait justement venir en aide aux familles qui n'ont
pas les ressources financières suffisantes pour participer
aux sessions du Camp musical. La Fondation Père Lindsay verra
donc le jour en 1996 et sera sous la présidence de son instigateur,
Pierre Mantha et la vice-présidence de Jean Cypihot, généreux
donateur.
La
fondation est formée d'une vingtaine de personnes en provenance
principalement du milieu des affaires et elle vise à fournir
un support financier au Camp musical. En plus du fonds de bourses,
elle se chargera de réunir de l'argent pour la construction
de bâtiments et l'acquisition de matériel dont le Camp
a besoin.
C'est
grâce à elle que le Camp peut maintenant bénéficier
d'un chalet pour le directeur et d'une maison de douze chambres
(Maison Cypihot) pouvant accueillir les professeurs accompagnés
de leurs familles. Le soleil devrait donc pouvoir continuer de briller
au-dessus du Camp musical de Lanaudière.
![L'équipe de professeurs, 2001](images/4camp_prof2001b.jpg)
L'équipe
de professeurs en 2001.
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