Portrait : une vie au service de la musique
Les jeunesses musicales de Joliette
Le Festival-Concours de musique de Lanaudière
Le centre culturel de Joliette
Chanteurs de la Place Bourget
Le camp musical de Lanaudière
Le Festival International de Lanaudière
Menu principal
Le Livre d'or

Le père Lindsay est tenace, mais également conséquent. Et puis dans son esprit, une idée n'attend pas l'autre. En devenant Clerc de Saint-Viateur, il choisit de vouer sa vie à l'enseignement des jeunes. Chez lui, cette mission s'exprimera tant dans les salles de cours qu'à l'extérieur du collège. Il n'exerce pas simplement un métier, il a une vocation qu'il vivra vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans tout ce qu'il entreprend.

 

Camp musical

Les Jeunesses musicales diffusent la musique, le Festival-Concours incite les jeunes à en faire, maintenant encore faut-il l'enseigner ! L'école de musique viendra un jour, mais pour l'instant, il a un autre rêve en tête.

Fernand Lindsay aimerait bien offrir aux jeunes musiciens qui ne peuvent fréquenter le camp du Centre d'Orford (seuls les jeunes âgés de plus de 15 ans y sont admis), un endroit près de chez eux où ils pourraient profiter, comme les plus vieux, d'un enseignement intensif en groupe pendant la période estivale.

 

Le Camp musical de Lanaudière (1967)

Il s'ouvre de son projet à deux amis de longue date, Fernand Houle et Julien Raymond. Celui-ci, arpenteur géomètre et entrepreneur (développement de sites), reçoit l'idée avec enthousiasme et lui promet de lui donner des nouvelles rapidement. Il connaît bien sœur Lucille qui s'occupe d'un camp pour jeunes filles au Lac-des-Baies à Saint-Côme. Il a déjà fait là des travaux pour la communauté des Filles de la Sagesse. Sœur Lucille acceptera de recevoir des campeurs de l'autre côté du lac en face de leurs installations.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le terrain est prêt pour recevoir 19 jeunes musiciens qui viendront pendant 15 jours participer à ce qui deviendra le Camp musical de Lanaudière.

Les pianos, en provenance de chez Archambault Musique - Rosaire Archambault, un ancien du Collège de l'Assomption tout comme Julien Raymond, connaît bien le père Lindsay - font la traversée du lac sur des radeaux conçus pour l'occasion et les tentes sont montées sur des plates-formes fabriquées à cet effet.

 

Le Camp musical: une histoire d'amitié

Le rêve a pu voir le jour grâce à un petit groupe d'amis du père Lindsay qui croient en lui et sont prêts à le suivre dans ses projets. Ils lui resteront fidèles tout au cours de cette aventure qui dure maintenant depuis 35 ans. En effet, l'été 2001 marque le trente-cinquième anniversaire de fondation du Camp ouvert en 1967.

Cette gang de chums, comme l'appelle Julien Raymond, constituera le comité qui verra à la bonne marche des opérations du Camp, et formera le conseil d'administration lors de l'incorporation de l'organisme en 1972.
Pour illustrer la continuité de cette équipe, nous n'avons qu'à mentionner que Julien Raymond a été nommé président de la corporation en 1973, et qu'il occupe toujours cette fonction aujourd'hui. F. Lindsay - directeur

Au fil des années, de nouvelles figures se sont jointes aux anciennes parmi lesquelles nous retrouvons des enfants de la première heure, Isabelle Houle et Pierre Dufresne, entre autres. Des gens qui ont tellement aimé leur expérience au Camp qu'ils ne sont jamais parvenus à le quitter réellement. Ainsi Isabelle Houle, la fille de Fernand et Huguette Houle qui notamment ont fait partie des Chanteurs de la Place Bourget, est-elle tombée en amour avec le Camp et le père Lindsay. Après avoir participé à la première session au Lac-des-Baies, elle a continué à s'impliquer dans les activités du Camp et y a passé la quasi-totalité de ses étés de 1967 à 1995.

 

Le Camp musical s'installe au Lac Priscault

Après une deuxième année au Lac-des-Baies au cours de laquelle prennent part 35 enfants, le Camp déménage au Lac Priscault (Saint-Côme) en quête de plus d'espace et de commodités. Les lieux sont laissés libres par le départ des Clercs de Saint-Viateur qui ne peuvent plus y dispenser de cours (brevets d'enseignement) depuis que l'université ne consent plus à ce que la formation se donne en dehors du campus. La communauté accepte avec bienveillance de voir s'installer chez elle le Camp musical.

Depuis lors, le Camp ne cesse de prendre de l'expansion pour atteindre sa vitesse de croisière vers le début des années quatre-vingt-dix avec 440 enfants et quatre sessions de deux semaines chacune. Pour en arriver là, il en a fallu de la construction et des déménagements. Le site laissé par les Clercs ne comprenait pas assez de bâtisses pour accueillir tous ces campeurs et ces professeurs.

Pendant des années, on a dû construire ou transporter, à raison de trois ou quatre par été, une cinquantaine de petits studios de répétition décimés dans le sous-bois, des chalets pour accueillir les professeurs, des dortoirs pour les jeunes et, en 1993, une vaste cafétéria. Trente-cinq ans de musique, mais également trente-cinq ans de travail manuel et d'appui bénévole.

 

Le père Lindsay au Camp pour l'été

Depuis la première saison, le père Lindsay passe tous ses étés au Lac Priscault dans une petite roulotte. Debout tôt le matin pour déjeuner avec les autres et pour diriger matin après matin la chorale d'enfants, il débute sa tâche de directeur du Camp en donnant quelques consignes et en s'assurant que la journée part sur un bon pied.

Bien sûr, il aura à voir aux questions administratives - moins maintenant depuis qu'un assistant le seconde -, mais il se préoccupera surtout de l'atmosphère qui règne sur les lieux s'assurant qu'enfants, professeurs et moniteurs travaillent dans le plaisir et soient heureux. Tout est pensé pour que la vie au camp se passe dans l'harmonie, que les enfants soient stimulés et que les professeurs se sentent chez eux.

Un climat de convivialité

Pour moi, c'est une priorité de passer mes étés au Camp et de contribuer à installer un climat de convivialité. Je n'ai pas décidé cela un jour. C'est venu spontanément, c'est une manière naturelle chez moi de voir les choses.

 

Personnellement, je n'aimerais pas travailler dans un endroit où je sentirais de l'opposition et des tensions. Cela n'aurait pas de sens. Il y a un sens dans la mesure où tout le monde va dans la même direction. Sinon, c'est absurde !

F.L.

 

Un Camp qui a une mission et une philosophie

La mission du Camp est simple: amener les jeunes à faire davantage de musique et à l'aimer. Mais, comme l'explique le père Lindsay, à aimer plus que son seul instrument. Le Camp musical vise donc à donner aux jeunes musiciens une vision globale de la musique en faisant découvrir plus que le seul répertoire lié à l'instrument que pratique l'étudiant.

Mission et philosophie La découverte de l'univers musical est au cœur de la philosophie du Camp mise de l'avant par le père Lindsay. Pour y parvenir, son directeur a mis au point un programme et une approche qui permettent au musicien d'ouvrir ses horizons et de travailler dans le plaisir - incidemment ce principe est la base de la pensée du père Lindsay ! - en explorant diverses facettes de la musique.

Durant son séjour de quinze jours, le participant fera du chant choral, s'initiera à l'opéra (en général une œuvre au programme de l'Opéra de Montréal), se familiarisera avec le répertoire classique, fera de la danse afin de développer son sens du rythme et aura l'occasion de faire de la musique d'ensemble. Tout cela sans négliger bien sûr la pratique quotidienne de son instrument avec un professeur qualifié, diplômé d'un conservatoire ou d'une université du Québec.

Des activités variées  

En deux semaines, il fera donc beaucoup de musique - l'horaire est chargé et ne laisse pas aux jeunes beaucoup de temps pour s'ennuyer - tout en s'amusant. Car, il ne faut pas l'oublier, l'enfant est en vacance scolaire et il a besoin de loisirs.

Une douzaine de moniteurs veilleront à ce qu'il ne manque pas d'activités. Il pourra faire de la baignade, des sports, des excursions, des ateliers de créativité et assister aux concerts donnés par les professeurs du Camp ou des artistes invités.

La formule mise au point il y a trente cinq ans par le père Lindsay, et qui est restée sensiblement la même, semble plaire aux jeunes musiciens qui quittent le camp emballés et se promettent d'y revenir. Ce qu'ils font d'ailleurs en très grand nombre.

 

Le Camp musical: l'enfant chéri du père Lindsay

Mais qu'est-ce qui pousse le père Lindsay à passer tous ses étés dans une petite roulotte ? La musique certainement, mais aussi le plaisir de voir de près les enfants se passionner pour ce qu'il aime tant. Il veut transmettre aux autres cet engouement et, jour après jour, il constate comment le charme opère.

Le Camp, c'est son bébé, d'expliquer Julien Raymond, il est très heureux dans sa roulotte. - Remarquez qu'on l'a remplacée cette année par un chalet, en prévision, comme Fernand le dit lui-même, de l'embauche un jour de son successeur qui risque, s'il a conjoint et enfants, d'avoir besoin de plus d'espace que lui. — Il a su conserver vivante l'âme du départ. Ce n'est pas un fardeau pour lui de venir au camp, mais plutôt des vacances, un enchantement. C'est une partie de sa vie ! Lorsqu'il arrive au Lac Priscault, on a l'impression qu'il fait abstraction de tout ce qu'il a à faire, que plus rien ne le préoccupe. Il est d'une bonne humeur continue.

 

Fondation Père Lindsay

Un seul petit nuage dans ce ciel toujours bleu fait son apparition il y a six ans. Les responsables du Camp réalisent que les inscriptions se font moins nombreuses. La formule plaît-elle moins ? Aurait-elle fait son temps ? Le passage de cette nébulosité ne sera que de courte durée. Le concept n'est pas en cause, il s'agit plutôt d'une question d'argent et donc d'accessibilité pour tout le monde. Même si les frais d'un séjour au Camp ne sont pas exorbitants, ils ne sont pas nécessairement à la portée de toutes les bourses.

Naît alors l'idée d'une fondation qui en mettant sur pied un fonds de bourses pourrait justement venir en aide aux familles qui n'ont pas les ressources financières suffisantes pour participer aux sessions du Camp musical. La Fondation Père Lindsay verra donc le jour en 1996 et sera sous la présidence de son instigateur, Pierre Mantha et la vice-présidence de Jean Cypihot, généreux donateur.

La fondation est formée d'une vingtaine de personnes en provenance principalement du milieu des affaires et elle vise à fournir un support financier au Camp musical. En plus du fonds de bourses, elle se chargera de réunir de l'argent pour la construction de bâtiments et l'acquisition de matériel dont le Camp a besoin.

C'est grâce à elle que le Camp peut maintenant bénéficier d'un chalet pour le directeur et d'une maison de douze chambres (Maison Cypihot) pouvant accueillir les professeurs accompagnés de leurs familles. Le soleil devrait donc pouvoir continuer de briller au-dessus du Camp musical de Lanaudière.

 

L'équipe de professeurs, 2001

L'équipe de professeurs en 2001.

 

 

Le Camp musical

Le Camp musical de Lanaudière (1967)

Le Camp musical: une histoire d'amitié

Le Camp musical s'installe au Lac Priscault

Le père Lindsay au Camp pour l'été

Un Camp qui a une mission et une philosophie

Le Camp musical: l'enfant chéri du père Lindsay

Fondation Père Lindsay

   
                 

Cette collection numérisée a été produite aux termes d'un contrat pour le compte du programme Les Collections numérisées du Canada, Industrie Canada.