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Un festival en gestation

Un festival en gestation (1975)

 

• UN FESTIVAL EN GESTATION (1975)

• UN TOURNANT POUR LE FESTIVAL (1985)

 

Voilà plus de douze ans qu'il est revenu de ce voyage en Europe qui a bouleversé sa vie. Ce voyage au cours duquel le père Lindsay a découvert les festivals, les voix et la griserie d'être au cœur d'une vraie célébration de la musique mettant en vedette les plus grands artistes du monde.

Pendant toutes ces années où il a attendu le moment propice pour offrir, à la région qu'il a adoptée, sa fête de la musique, il ne s'est pas tourné les pouces. Il a préparé le terrain, semé et arrosé cette terre qui allait devenir, à force de travail, un véritable sol de musique. En bon jardinier, il a su créer un environnement favorable à l'épanouissement des plantations dont il avait couvert la région.

Le Camp musical, le Festival-Concours et le Centre culturel avaient produit de bons fruits. Il pouvait maintenant s'atteler à cette tâche dont il rêvait depuis si longtemps et cultiver un nouveau carré de jardin. Il deviendrait une sorte de complément de programme et poursuivrait simplement le mouvement déjà entrepris, des dizaines d'années auparavant, par des gens qui, comme lui, croyaient que la musique était une chose qu'il fallait partager.

Un événement fortuit

Nous sommes à l'été de 1977, le père Lindsay reçoit un appel du directeur de l'OSM (Orchestre symphonique de Montréal) qui est à la recherche d'une salle pouvant accueillir l'Orchestre afin de compléter sa programmation estivale. Elle ne peut, tel que prévu, se produire à l'aréna Maurice Richard qui a retenu les services d'une autre formation. Le père Lindsay propose alors de produire trois concerts à la Cathédrale de Joliette et d'offrir pour la première fois des activités musicales en saison d'été.

La salle se remplit et le public en redemande. Il n'en fallait pas plus pour lancer ce qui allait devenir l'année suivante le Festival d'été de Lanaudière.

 

Le Festival d'été de Lanaudière

Encouragé par les pressions de mélomanes qui insistent pour que les concerts d'été se poursuivent, le père Lindsay prépare une programmation pour la saison 1978. Placée sous le thème Air d'été, elle sera l'occasion de célébrer le 150e anniversaire de naissance de Schubert.

Huit concerts seront présentés entre le 4 juillet et le 22 août dont un mettant en vedette la jeune violoniste de 16 ans, Angèle Dubeau, accompagnée par l'OSM.

Le Festival d'été de Lanaudière

Le père Lindsay ne peut tout faire seul. Il est entouré de bénévoles déjà présents au sein des autres organismes dont il a la charge et d'anciens confrères du Séminaire. Deux amis les rejoignent bientôt et ils s'avèrent très vite de précieux collaborateurs : René Charrette, directeur de la Société nationale des Québécois de Lanaudière et Marcel Masse, alors vice-président chez Lavalin.

Rapidement, il est décidé de structurer l'organisme, de lui donner un statut légal, de former un conseil d'administration et… de voir grand. En 1979, Marcel Masse se retrouve président de la corporation, René Charrette, vice-président et le père Lindsay directeur artistique, poste qu'il occupe depuis ce jour.

Pour qu'un festival marche bien, confie Marcel Masse à Simone Piuze (Actualité, 1987), il faut à tout prix cette symbiose de l'aspect artistique et de l'aspect administratif. C'est à cette tâche que s'attèle dès le départ l'équipe du Festival. Le conseil d'administration devra donc travailler fort et en étroite collaboration avec le père Lindsay qui est le seul permanent de l'organisation. Encore qu'il ne l'est qu'à temps partiel puisqu'il est toujours enseignant au Cégep de Joliette et directeur du Centre culturel et du Camp musical.

Même si le Festival n'est au départ que régional, le conseil d'administration pense déjà à en faire un événement national, voire international.

 

Des saisons qui se suivent et ne se ressemblent pas

La saison de 1979 comprend 35 concerts qui sont présentés à la Cathédrale, mais également à l'auditorium du Cégep, au Camp musical et dans quelques églises de la région. Elle est dédiée à Beethoven et inclut à nouveau des concerts de l'OSM. La saison suivante est consacrée à Mozart… et les années se suivent emportant leurs lots de surprises.

Les concerts dans les églises se font de plus en plus nombreux, et les artistes invités, de plus en plus prestigieux. La programmation ne cesse de se diversifier. Le budget augmente et la clientèle, qui vient de plus en plus loin, suit le ryhtme. Le Festival grandit donc d'été en été.

Un directeur général: Paul Dupont-Hébert

Le conseil d'administration a beau être très impliqué dans les décisions, dans les applications, et jouer un rôle de gestionnaire, le père Lindsay peut bien se tenir au courant de toute la vie musicale, lire les revues et établir des contacts régulièrement afin de concevoir de superbes programmations, le Festival manque néanmoins de moyens et croule sous la tâche.

Paul Dupont-Hébert

Si le Festival veut grandir comme le souhaite ses organisateurs, il faut pouvoir donner les coudées franches à chacun. En 1984, il est donc décidé d'embaucher un directeur général et c'est l'imprésario et organisateur de spectacles Paul Dupont-Hébert qui obtiendra le poste. Le père Lindsay dira alors que son embauche a été le dernier tournant qui a fait que le Festival a pris son élan.

Débute alors ce que nous pourrions appeler une vaste campagne de séduction. Il faut attirer les gens et pour les attirer quoi de mieux que d'organiser des concerts gratuits qui vont les surprendre. C'est ainsi que sont notamment présentés les spectacles de Fabienne Thibault avec les Chanteurs de la Place Bourget et de Francis Cabrel, accompagné par une chorale de 350 enfants de la région. Fabienne Thibault et la chorale

Nous retrouvons dans ces spectacles deux préoccupations qui sont chères au père Lindsay. D'abord les voix, qu'il apprécie particulièrement et qui se feront très présentes dans la programmation du Festival. Non seulement les chœurs, mais également les solistes comme Gino Quilico, Marilyn Horne, Renata Scotto, Carol Neblett, Vladimir Popov et, à ne pas oublier, Julia Migenes-Johnson et Wilhelmenia Fernandez.

Et puis, le souci de présenter des artistes de Lanaudière. C'est d'ailleurs dans cette ligne de pensée qu'il forme le Chœur du Festival qui se produit à chaque saison à l'amphithéâtre.

 

F. Lindsay - directeur artistique

Un directeur artistique: le père Lindsay

La priorité du père Lindsay est de concevoir une programmation intéressante qui attirera les mélomanes. Elle doit être équilibrée et pensée en fonction d'une clientèle qui ne proviendra pas nécessairement de la région immédiate. Il faut donc regarder du côté de Montréal.

Et pour attirer ces spectateurs et les convaincre de se déplacer vers Joliette, il vaut mieux être en mesure de pouvoir offrir de gros noms, des vedettes et des concerts-événements hors de l'ordinaire. Il faut aussi trouver des musiciens qui ne se sont jamais produits dans la métropole ou encore qui n'y sont pas venus récemment.

Le père Lindsay avoue y penser tout le temps et il profite de toutes les occasions pour établir des contacts. Il ne peut, surtout dans les premières années du Festival, faire de nombreux voyages à l'étranger. Il doit donc lire beaucoup, s'informer et être à l'affût de tout renseignement pouvant le mettre sur la piste d'un artiste intéressant pour le Festival. Heureusement, il connaît le milieu et les musiciens et il les aime. Et réciproquement on le connaît et on l'aime.

Voici une citation du père Lindsay tirée de Étude de cas "Le Festival d'été de Lanaudière (1988)" réalisé par l'École des Hautes Études Commerciales qui illustre bien la conception du père Lindsay quant à la programmation:

La saison 1985

Il faut essayer de découvrir ce qui est bon et ce qui plaît au public. Mais là, c'est en voulant se faire plaisir qu'on essaye d'identifier le goût du public avec le nôtre.

Il faut avoir envie de réaliser quelque chose en gardant en tête la mission: faire la plus belle musique possible en réunissant les meilleurs musiciens. Des grands noms, bien sûr, mais il faut penser aux musiciens québécois, canadiens sans compter les jeunes issus de la tradition musicale de Joliette.

Je sais ce que je fais. Ce que j'ai le goût d'entendre, ce que j'ai le goût de faire, ça devrait marcher. Je suis tellement convaincu quand je dis que c'est beau et que le produit est bon, que ça va marcher. C'est ainsi que je réussis à convaincre le conseil d'administration.

F.L.

[SUITE]

Un tournant pour le festival : la saison 1985

 

 

Un festival en gestation (1975)

Un événement fortuit

Le Festival d'été de Lanaudière

Des saisons qui se suivent et ne se ressemblent pas

Un directeur général: Paul Dupont-Hébert

Un directeur artistique: le père Lindsay

   
                 

Cette collection numérisée a été produite aux termes d'un contrat pour le compte du programme Les Collections numérisées du Canada, Industrie Canada.