LE
CENTRE CULTUREL
LE CENTRE CULTUREL
LA GALERIE D'ART
L'ÉCOLE DE MUSIQUE
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Les
Jeunesses musicales deviennent centre culturel
Dans
les années soixante, le mandat des Jeunesses musicales,
alors sous la houlette du père Fernand Lindsay, s'étend
à d'autres formes d'expression que la musique. Le ballet
puis le théâtre font désormais partie
des spectacles proposés par l'organisme. Les Feux-Follets
et les Grands Ballets Canadiens se produiront à Joliette,
de même que le Théâtre Club et le Théâtre
du Nouveau Monde.
Avec
l'ajout de ces nouvelles disciplines, les J.M. prennent de
plus en plus l'allure d'un centre culturel. C'est d'ailleurs
là le désir du père Lindsay : offrir
sous le même toit aussi bien de la musique, que du théâtre,
de la danse, des variétés, une série
comme les Grands explorateurs et, en 1972, une galerie d'art.
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Le
père Lindsay laissera les J.M. de Joliette au début
des années quatre-vingt-dix, en même temps que la direction
du Centre culturel. Mais le sort de l'organisme continue de l'intéresser.
Lorsqu'en 2001, le Centre culturel entreprend de relancer les Jeunesses
musicales absentes de la programmation depuis quelques années,
le père Lindsay se porte volontaire pour participer au comité
qui en fera la promotion.
Le
Centre culturel de Joliette
Nous
sommes à la fin des années soixante-dix, les centres
culturels commencent à se développer au Québec
et le ministère des Affaires culturelles qui veut encourager
ce mouvement, s'engage à fournir de l'aide à la diffusion
de spectacles, un outil pour soutenir les artistes.
Pour
avoir droit à ces subventions, l'organisme diffuseur doit
être reconnu comme centre culturel. À la même
époque, a lieu à Joliette le congrès de fondation
de l'Association des centres culturels du Québec auquel participe
les Jeunesses musicales de Joliette.
Ces
dernières deviennent membre de ce regroupement et, par le
fait même, éligibles à l'aide gouvernementale
qui sera bien modeste au début. Le Centre culturel est né
et il intégrera les Jeunesses musicales qui continueront
cependant leurs activités.
Le
Centre culturel: une entreprise artisanale
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Le
Centre culturel de Joliette n'a ni permanence ni pignon sur
rue. Il représente en sorte un prolongement des Jeunesses
musicales et ne dispose donc dans les débuts que de
moyens réduits. Il utilise la salle du Cégep
de Joliette (salle Rolland Brunelle) tout comme l'ont fait
les J.M. et ne peut compter que sur l'implication du père
Lindsay et de quelques bénévoles qui sont recrutés
parmi ses étudiants.
Le
quartier général des opérations se trouve
être la chambre du père Lindsay, au troisième
étage du collège, et les deux pièces
adjacentes qui font office de bureau. L'organisation est modeste
et c'est bien simplement, comme il l'explique lui-même,
qu'il fait ses premières armes en tant que directeur
artistique. - Il ne faut toutefois pas oublier que depuis
plus de dix ans il s'occupe des J.M. -.
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C'est
durant ses temps libres que le directeur rédige ses
lettres, les tape à la machine et planifie sa programmation.
Je
vivais dans mon bureau, je travaillais le soir après
ma journée au collège ainsi que le samedi
et le dimanche. Quand on vit dans son bureau, on pense au
travail tout le temps. On voit un papier qui traîne
et cela nous rappelle une chose à compléter.
J'étais à la fois dans mes affaires et dans
celles du Centre. Cela me faisait beaucoup de travail, mais
jamais je n'aurais songé à me plaindre. J'aimais
beaucoup trop ça pour regretter quoique ce soit.
Puis, quand il me restait du temps, pour me reposer, je
cuisinais et recevais des amis.
F.L.
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Pour
le plaisir et la musique
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De
la cuisine, il en fait beaucoup à l'époque.
Les membres du comité (J.M.) se réunissent chez
lui et c'est encore dans ses appartements qu'il reçoit
les artistes à la fin de la soirée après
le concert ou le spectacle. Il est important pour lui que
les gens avec qui il travaille aient du plaisir et, pour ce
faire, il multiplie les occasions de rencontre autour d'un
bon repas, par exemple. Il agit de même avec les artistes
de passage à Joliette qui, selon ses dires, doivent
se sentir bien accueillis et heureux d'être là.
Et c'est personnellement qu'il veille à ce que ces
musiciens se sentent chez eux.
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Pour
comprendre le père Lindsay, il faut être en mesure
de bien saisir cette notion de plaisir qui est au centre de son
action et de sa vie. Dans le cadre de toutes ses activités,
il cherche à instaurer un climat de confiance et de bonne
entente. Le travail, pour lui, doit donc se faire dans la joie et
si cela n'est pas toujours réalisable dans le cur de
l'action, il trouvera le moyen de réunir les gens, une fois
le travail accompli, pour le simple plaisir de partager ensemble
un moment agréable.
Un
directeur artistique aux tâches administratives
Si
le père Lindsay s'occupe de la programmation du centre, c'est
également lui qui doit voir à la publicité,
aux demandes de subvention et à la gestion de l'organisme.
Ce n'est pas là la partie de la tâche qu'il préfère,
mais il s'en tire honorablement. La progression se fait graduellement,
naturellement et à une échelle qui reste humaine.
Je
me sentais à l'aise, cela respectait mon propre rythme. Des
fois je me dis que nous aurions pu être plus audacieux, faire
avancer les affaires plus rapidement, mais je n'aurais pas été
heureux. J'avais le temps de voir les choses grandir. Tout est venu
graduellement, en son temps.
Il
reste que les saisons s'allongent. Le théâtre et la
danse occupent presque autant d'espace que la musique. Mais les
moyens financiers sont encore trop limités. Il faut trouver
des moyens de rentabiliser davantage le Centre.
Les
Grands Explorateurs sont à leurs débuts et, tout de
suite, le Centre culturel offre la série au complet. Le succès
n'est pas immédiat et ce n'est qu'après des changements
à l'horaire que la série trouve son public. Un public
distinct des autres activités du Centre, mais un auditoire
fidèle.
Il
manquait toujours cependant un moteur important qui pourrait générer
des revenus suffisamment substantiels pour compenser les pertes
qu'entraînent les concerts et même les représentations
théâtrales. Ce moteur se trouve sans doute dans les
variétés, pense le directeur, mais encore faut-il
les obtenir.
Le
Centre culturel gère l'auditorium du Cégep
Le
Centre culturel n'est pas le seul diffuseur à présenter
des spectacles dans la salle du collège. Des promoteurs
locaux, mais également de Montréal produisent
dans la salle du Cégep des artistes populaires qui
attirent un large public. La route sera longue avant que le
Centre ne parvienne à s'assurer la gestion exclusive
de la salle et de pouvoir y présenter des artistes
comme Gilles Vigneault ou Ginette Reno.
Le
père Lindsay aura multiplié les efforts et la
direction du Cégep de Joliette lui aura été
d'un grand secours. Elle aura réussi, malgré
de solides résistances au sein de son équipe,
à faire en sorte que le Centre culturel devienne le
seul gestionnaire de la salle et, à ce titre, que tout
autre diffuseur de spectacle passe par lui. L'argument de
base pour se rallier à cette décision étant
que les promoteurs de l'extérieur faisaient de l'argent
avec les spectacles présentés à Joliette,
mais que les profits ne restaient pas dans la région.
C'est
le père Lindsay qui a vendu cette idée aux
responsables du Cégep. Tout comme, il a vendu, avec
l'appui de Marcel Masse et René Charrette, son idée
du Festival aux deux paliers de gouvernement. Cela a fait
des mécontents, mais grâce à sa diplomatie,
tout est rentré dans l'ordre avec le temps, raconte
Raymond Lapierre, alors secrétaire-général
du Cégep.
Une
nouvelle direction
Ce
changement sera profitable financièrement pour le Centre
culturel puisqu'il permet de rentabiliser une partie des représentations
qui ne font pas leurs frais. Le père Lindsay
se rappelle avec plaisir un autre événement
qui a donné un bon coup de pouce au Centre, mais qui
n'était pas sans risque.
Il
s'agit des quatre représentations de Charbonneau
et le chef mettant en scène, entre autres, Jean
Duceppe et Jean-Marie Lemieux.
Pour
la première fois, le Centre mettait au programme le
même spectacle plus d'un soir.
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Les
salles étaient pleines, commente-il, et j'avoue que
cela a aidé à renflouer les caisses. S'il garde
en mémoire certains moments éclatants, il n'a pas
oublié les autres plus sombres. Comme cette première
visite d'Yvon Deschamps alors qu'il est encore peu connu et qui
a été un véritable flop.
Le
Centre culturel offre maintenant des spectacles pour tous les genres
de public, mais le père Lindsay ne peut suffire seul à
la tâche. L'arrivée de Marcelle Laporte, d'abord responsable
du secrétariat, contribuera à alléger son travail
et à donner, avec les années, un nouvel élan
au Centre.
Au
début des années quatre-vingt-dix, le Centre culturel
se structure davantage et un nouveau conseil d'administration est
nommé. Le père Lindsay peut alors quitter ses fonctions
au sein de l'organisme le cur tranquille et ainsi disposer
de plus de temps pour le Festival international de Lanaudière.
Marcelle Laporte assumera dorénavant seule la direction du
Centre.
C'est
au sein des Chanteurs de la Place Bourget qu'il dirige depuis 1963,
qu'il est allé chercher celle qui sera son bras droit pendant
des années. Cette chorale sera pour lui une source quasi
inépuisable de collaborateurs qui lui prêteront main
forte dans l'une ou l'autre des organisations dont il s'occupe.
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