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Le début du 20e siècle voit une nouvelle communauté francophone se développer, celle de Maillardville. Pour attirer les travailleurs de Montréal et leur famille dans l'Ouest canadien, la compagnie Canadian Western Lumber Co. leur promet un bon salaire, une église et une école. Ceux-ci arrivent par
vagues à partir de 1909. Dès l'année suivante, la première école catholique française de Maillardville, l'école Notre-Dame de Lourdes, accueille les enfants de la communauté. Les parents tentent de la faire reconnaître par le conseil municipal de Coquitlam qui refuse. La deuxième école de Maillardville, Notre Dame de Fatima, est fondée en 1946.
Notre Dame de Lourdes
En 1950, une délégation de parents de Maillardville se rend à Victoria. La situation est difficile pour les francophones. Ils doivent toujours payer les impôts qui alimentent le système d'écoles publiques anglophones et en plus trouver les moyens de financer leurs propres écoles, catholiques et francophones. Cette délégation désire donc obtenir du gouvernement provincial qu'il prenne en charge le transport des élèves, le coût des manuels scolaires et des services médicaux, en plus d'offrir une exemption d'impôt foncier. Le gouvernement n'accepte de couvrir que les manuels scolaires.

Suite à cela, les deux écoles catholiques de Maillardville se mettent en grève. Au mois d'avril 1951, elles envoient leurs 840 élèves sur les bancs des écoles publiques de Coquitlam, espérant ainsi forcer le gouvernement à financer les écoles indépendantes, pour la plupart catholiques. Les sœurs en charge des écoles repartent pour le Québec. Le gouvernement ne bouge pas. Les francophones des autres provinces canadiennes sont indignés. Une campagne nationale de soutien moral et financier est lancée; des listes de souscription sont ouvertes un peu partout. Elles permettent, après plus d'une année de grève, de rouvrir les écoles de Maillardville.

Les conséquences de la grève sont mitigées : d'un côté le gouvernement accepte de prendre en charge les services médicaux et la campagne de souscription lancée dans le journal Le Devoir du Québec par Pierre Laporte permet l'ouverture d'une nouvelle école dans la paroisse du Saint-Sacrement à Vancouver (ouverte en 1954); mais les écoles de Mallardville ont perdu leur programme secondaire et les sœurs qui y enseignaient.

Ces années de trouble à Maillardville incitent les membres de la Fédération Canadienne-française à mettre sur pied un comité d'éducation en 1954. Trois années plus tard, celui-ci fait le point : il a fondé un Conseil de l'enseignement en français chargé de construire un programme scolaire uniforme de sorte que tous les élèves de primaire suivent le même enseignement. Un peu plus tard, en 1964, deux décisions importantes sont prises au sein de la Fédération, porte-parole officiel des francophones de la Colombie-Britannique. Celle-ci devient l'instigatrice d'un programme d'éducation pour adultes et ses membres la chargent de revendiquer l'école publique en français, ceci malgré l'opposition des paroisses et particulièrement du clergé de Maillardville. Une scission entre la Fédération et les paroisses de Maillardville s'en suit.

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