En 1812, un premier groupe de plus de 300 Canadiens français vient «peupler»
les vallées de la province. Ces francophones sont coureurs des bois pour
la Compagnie et font le commerce des fourrures. Au fur et à mesure qu'ils
s'établissent, ils commencent à travailler la terre. Premiers colonisateurs
de la Colombie-Britannique, leur communauté s'élargit avec l'arrivée de
nouveaux groupes.
LaCompagnie du Nord-Ouest devient la principale entreprise de fourrures
à l'ouest des Rocheuses. Elle est néanmoins entrée dans une course au territoire
avec les Américains. Des difficultés financières et la menace croissante
d'une concurrence sévère de la part des Américains la poussent à fusionner
avec la Compagnie de la Baie d'Hudson en 1821, lui offrant ainsi le monopole
du commerce britannique dans l'Ouest.
Voulant
construire un poste de traite accessible par mer mais dans un endroit placé
sous contrôle britannique, la Baie confie l'exploration de l'île de Vancouver
à James Douglas. Il remarque la pointe sud de l'île, tout à fait appropriée
à ce que cherchait la Compagnie qui y fit construire le Fort Victoria en 1843,
plantant ainsi les premières pierres de la future
capitale
provinciale. Une dizaine de Canadiens français participent à la construction
du Fort Victoria. Là aussi, ils s'établissent progressivement et quatre
fois plus nombreux que les anglophones, ils forment finalement l'essentiel
de la population de la ville naissante.
En 1838, l'immense territoire couvrant la Colombie-Britannique, les États
de Washington et de l'Oregon comptent 6 900 personnes d'origine européenne.
Cette population est à soixante pour cent francophone. Mais, malgré des
groupes de plus en plus homogènes et nombreux, leur dispersion empêcha les
Canadiens français de former une seule communauté.