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Après une période
de croissance, les incertitudes économiques d'une part, le souci de la
perte plausible de leur identité d'autre part, vont amener les francophones
à développer d'autres types d'institutions. Qu'elles soient syndicales
ou «identitaires», ces associations seront très certainement
plus militantes.
À Vancouver, par exemple, les choses bougent. Un groupe de femmes inquiètes
de l'avenir de la «race» canadienne-française fonde le Cercle
dramatique et musical en 1926. Ce dernier change de nom et précise sa
mission trois ans plus tard, pour devenir l'Association des dames et demoiselles
de langue française. Cherchant à unir les membres de la communauté qu'elle
représente, l'Association devient un lieu de rencontre encourageant les
francophones de la province entière à fonder des paroisses dans leur langue.
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alors que le niveau de vie diminue à partir de 1927. Exaspérés, certains travailleurs
décident de joindre le Lumber Workers Industrial Union. Après que la
compagnie ait refusé toute amélioration des conditions de travail prônée par
le syndicat, celui-ci vote pour l'arrêt du travail. Le 16 septembre 1931, c'est
la grève. Elle dure trois mois et devient très vite une activité communautaire
soutenue par les femmes et les enfants.
Après des altercations violentes entre grévistes et policiers, après le chantage
du Père Teck qui refusait l'absolution au confessionnal à qui ne rendait sa
carte de syndicat, après l'intervention du Ministre du travail pour que le conflit
se résorbe, la compagnie offre certaines concessions salariales sans toutefois
reconnaître le syndicat.
Les années trente se déroulent ensuite dans le calme syndical malgré le marasme
de la dépression économique. En 1935 est fondé à Vancouver le Club Montcalm,
considéré comme l'embryon de la future Fédération canadienne-française de Colombie-Britannique.
Groupe de discussions intellectuelles et artistiques réservé aux hommes, un
des buts du club était la préservation de la langue.
La situation économique encore plus précaire dans les prairies pousse les
francophones de ces provinces à immigrer en Colombie-Britannique. Parallèlement,
les années de guerre voient l'ouverture sur la côte Ouest de centres d'entraînement
militaire. De nombreuses recrues francophones arrivent alors et finissent
par s'établir de façon permanente en Colombie-Britannique.
En avril 1941, le Club canadien-français de Victoria est mis sur pied. Il
a comme mission de rechercher tous les Canadiens français de l'île, de les
regrouper et de les intéresser à leur communauté. Les membres du club organisent
une bibliothèque et s'occupent d'accueillir les militaires francophones
stationnés à Victoria. Dans leur action, ils récoltent assez de fonds pour
bâtir une paroisse canadienne-française, la paroisse Saint-Jean-Baptiste,
qui ouvre ses portes en 1952.
À Maillardville, la seconde guerre mondiale signifie reprise des activités et
même prospérité pour les Canadiens-français non incorporés travaillant à la
scierie. La production augmente, le travail ne manque pas. En 1942, plusieurs
leaders communautaires tentent de réunir les groupes francophones des régions
de Victoria, Port Alberni, Nanaimo, Vancouver et Maillardville en une fédération.
Leur tentative échoue, mais l'idée fait son chemin. |