L'actualité francophone
de la fin des années 1960 est placée sous le thème de la visibilité : radio
et hebdomadaire francophones sont créés tandis que sur le front scolaire,
certaines actions commencent à aboutir.
En
1967, Radio-Canada décide de s'étendre jusqu'à la côte Pacifique. CBUF-FM
97.7 est lancée. L'année suivante voit apparaître Le Soleil de Vancouver.
Hebdomadaire indépendant couvrant l'actualité de la communauté francophone
de Colombie-Britannique, le Soleil prend vite l'appellation plus
représentative du Soleil de Colombie.
Le
volet de l'éducation semble moins prometteur : en 1967, le Premier ministre
de Colombie-Britannique, W.A Bennett, donne le ton. Il n'y aura
jamais d'écoles publiques françaises dans la province. Il «concède»
toutefois que les commissions scolaires offrent des classes en français
à leur discrétion. Il est intéressant de noter qu'au niveau du pays, la
tendance est à l'inverse. Un article du Globe and Mail en date du
6 février 1968, explique que le gouvernement fédéral et huit provinces sont
proches d'un consensus offrant des garanties pour la langue et la culture
françaises au Canada. Seules l'Alberta et la Colombie-Britannique s'y opposent.
C'est dans ce «gai»
climat que les francophones œuvrent, notamment pour leur enseignement.
En 1968 et avec l'accord du ministère de l'Éducation, un projet
pilote est lancé à l'école élémentaire de Coquitlam. On tente d'implanter
un programme d'enseignement du français comme langue seconde au niveau
maternel. Si l'expérience de quatre ans est convaincante, elle pourrait
déboucher sur la création d'un programme d'immersion officiel en Colombie-Britannique.
La
même année, le French Language Study Centre de Vancouver est inauguré.
Premier centre d'étude de la langue française de la province, il a été construit
par l'Alliance Française suite à une levée de fonds et un
emprunt.
Parmi les contributeurs se trouvent les gouvernements français, québécois
et britanno-colombien. Le centre, ouvert à tous, est considéré comme un
pont de ralliement pour les francophones de la région ainsi que toute personne
intéressée par la culture et la langue françaises.