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Charte canadienne des droits et libertés et crise de l'Okanagan
Adoptée en 1982, la Charte canadienne des droits et libertés change radicalement la position des francophones dans le dossier scolaire. L'article 23 de ce document est, en effet, capital pour les minorités de langue officielle : il leur accorde le droit de faire instruire leurs enfants dans leur langue maternelle partout au Canada, là où le nombre le justifie.
(voir éducation)

Ainsi, en 1982, les francophones de la Colombie-Britannique obtiennent l'assurance de la pérennité de ce que le gouvernement provincial leur a accordé cinq années plus tôt, à savoir le droit à l'enseignement public en français.
Dans les années qui suivent, plusieurs écoles - nouvelles ou préexistantes - ouvrent leurs portes sous la nouvelle appellation d'école homogène. La toute première école à enseigner le programme cadre est l'école Anne Hébert, inaugurée en 1983.

Si un bilan s'impose, les quinze dernières années ont été extrêmement favorables pour les francophones de la Colombie-Britannique. La communauté a fait un véritable bond en avant au
un jeune étudiant de l'école Anne Hébert
niveau de son assise sociale, en privilégiant toutefois les secteurs primordiaux. De nombreux domaines doivent cependant être pris en compte pour un développement harmonieux et équilibré de la communauté,
notamment celui de l'économie. Pour remédier à l'absence de toute association dans ce domaine, la Chambre de commerce franco-colombienne est fondée en 1983. Elle a comme mission de soutenir l'essor économique de la communauté francophone du Grand Vancouver.
la Chambre de commerce
Dans ce tableau positif, certaines nuances doivent être apportées. La reconnaissance du français comme langue officielle, le développement communautaire subséquent, le droit à l'éducation publique en français dissimulent derrière de grandes réalisations le racisme latent dans lequel certains francophones sont obligés de vivre. La crise de l'Okanagan rappellera à tous la difficulté que représente pour certains le simple fait de vivre son identité.

Cette crise commence en 1980, lorsqu'un résident armé d'un bâton de baseball attaque des saisonniers québécois venus faire la cueillette de fruits dans la vallée de l'Okanagan. Ce soir là, ils célébraient la Saint-Jean-Baptiste. Une tension s'installe, vécue par plusieurs chaque année au moment de la récolte des fruits. Insultes et menaces proférés par des groupuscules visent les saisonniers francophones. En 1983, un groupe de jeunes attaquent trois adultes et un enfant endormis dans leur tente. Cet
assaut fait des blessés et donc assez de remous pour parveniraux oreilles de différentes associations.

Ce fait traduit ce qui semble être une situation assez fréquente pour que la Commission de la Colombie-Britannique pour les droits de l'homme la souligne : «les attitudes négatives et discriminatoires envers les saisonniers Canadiens français est un problème sérieux et répandu». La Fédération envoie Tom Crowe dans la vallée de l'Okanagan. Celui-ci passe six semaines
la crise de l'Okanagan
à rencontrer producteurs, maires, fermiers et policiers, pour étudier la situation. Il ressort de son mémoire que les saisonniers francophones sont «traités comme des ouvriers illégaux dans leur propre pays». Une autre étude de Doug Findlater, travaillant pour le Secrétariat de l'État de Kelowna, conclut que «les actions des jeunes reflètent les attitudes de leurs parents».
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