L'Heritage de l'ile Rouge
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Dernière mise à jour: 2001/05/31

 

Méthodes de pêche

La pêche à l'île Rouge

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    Les doris partaient alors élonger leurs tentis c'est-à-dire mettre leur ligne à l'eau, laissant une bouée au bout pour pouvoir la retrouver facilement. Bien sûr, c'est à la rame qu'on s'éloignait ainsi du navire principal, allant parfois jusqu'à un mile nautique (1,8 kilomètre), distance qu'il fallait parcourir à nouveau - parfois en plein vent - pour regagner le navire.

    Après quelques heures à bord, passées à nettoyer le poisson de la première pêche, on reprenait la mer pour relever les lignes et ramasser la morue , puis on revenait au navire décharger sa cargaison de poisson. Et on continuait ainsi durant des mois, sans arrêt, sauf lorsqu'il faisait trop mauvais pour mettre une embarcation à l'eau.

    Une fois la morue transbordée dans le navire principal, commençait alors la préparation de la morue verte, comme l'explique Louis Lacroix dans son ouvrage «Les derniers voiliers morutiers» :

    Il fallait d'abord l'étriper; c'est ce qu'on appelle sur le Banc ébrayer ou ébrouailler et c'était le rôle de l'ébrayeur ou éventreur, qui piquait la morue sur un crochet fixé à un établi installé devant lui et, d'un seul coup de son couteau spécial, l'éventrait de bas en haut, la vidant de ses intestins, puis la jetait dans le parc à poissons. C'est une sorte d'enclos, limité par quatre hauteurs de madriers encastrés dans des montants fixés à demeure sur le pont et formant un rectangle qui occupait une large partie du pont en son milieu et dans lequel se faisait le décollage, ouvrage réservé à un novice le plus souvent. Le décolleur, ou guillotineur, prenait dans le parc où il était plongé jusqu'au ventre le premier poisson venu et en abattait la tête en l'appuyant sur une sorte de couteau à pain renversé (la guillotine) fixé à un établi spécial. Aussitôt que d'un coup sec il avait fait tomber la tête, l'opérateur passait le corps à un de ses voisins, le trancheur, qui était un spécialiste : le second ou le lieutenant qui, de deux coups de couteau à trancher, faisait de profondes entailles le long de l'épine dorsale et l'arrachait ensuite d'un seul coup.

    Il jetait alors le corps aplati dans une baille de lavage, où un mousse pompait l'eau de mer sans arrêt, pendant que l'autre grattait le poisson aplati avec une cuiller spéciale pour énocter, c'est-à-dire faire disparaître toute trace de sang qui pouvait se trouver sur la chair et dans les poches.

    L'énocteur faisait glisser dans la cale par une coulisse spéciale la morue au saleur, qui la frottait de sel d'après un dosage savant qui fait partie des secrets du métier et dont dépend la bonne conservation de la cargaison; il l'arrimait ensuite par pile.

    Une fois la cale pleine on rentrait en France ou on se rendait à Saint-Pierre-et-Miquelon pour y décharger sa cargaison et y acheter la boette nécessaire à la reprise de la pêche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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