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Pour
ce travail on comptait sur les graviers, jeunes
gens venus sur les navires et déposés à terre
pour toute la saison de pêche. Christian Querré dans
son ouvrage «la grande aventure des terre-neuvas» explique ainsi
leur tâche :
Une
fois tranchée, vidée, lavée, la morue était
salée durant huit à dix jours, puis de nouveau lavée.
Après
quoi, elle était mise à sécher sur la
grave, grève de galets en pente douce. C'était
là le travail des graviers, jeunes mousses et novices âgés
de 12 à 17 ans (…) Les morues étant étalées
sur la grave, ils la retournaient deux ou trois fois par jour :
expositions au grand air qu'on appelait soleils.
Du reste, comme le soleil avait tendance à cuire le poisson,
favorisant ainsi l'éclosion de la vermine, c'était
plutôt au vent qu'on le faisait sécher.
Les
étendues de galets et de roches, si possible en pente douce,
constituaient les meilleurs emplacements : d'où, à
l'arrivée des bâtiments en vue des côtes, cette
course effrénée vers l'échafaud du Croc,
sur la côte du Petit Nord, pour obtenir les meilleures places.
Une
fois celles-ci distribuées, on devait se contenter d'emplacements
plus ou moins sablonneux, voire vaseux ou marécageux. Sous
peine de voir alors la morue mal sécher et se corrompre,
on était obligé de couvrir le sol de vigneaux,
sortes de remblai de pierres et de branchages.