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La
pêche sédentaire et la morue sèche
La
pêche sédentaire était identique à
la pêche errante, à peu de choses près :
la côte - ou une île - servait de refuge aux pêcheurs
plutôt qu'une goélette ballottée par l'océan.
Tous les matins de très bonne heure, patron et matelot
montaient dans leur doris et partaient pêcher non loin de
l'endroit qui les abritait durant la nuit.
La
méthode de pêche ne variait pas beaucoup. Là
comme sur le banc on mouillait les lignes, sur la côte est
du French Shore on pêchait parfois avec des sennes,
et aussi à la ligne de main, une ligne
garnie d'un seul hameçon et dont les pêcheurs se
servaient, comme son nom l'indique, à la main, le long
de leur doris.
La
préparation du poisson, une fois revenu à terre,
était immuable : ébrayeurs,
décolleurs, trancheurs
et énocteurs se mettaient au travail dans
un échafaud, sorte de long quai recouvert
d'un toit de prélarts ou de branchages
et dont la partie du plancher qui se trouvait au-dessus de l'eau
était à claire-voie. C'est là, à l'abri
de la pluie et du vent que l'on habillait la
morue, que l'on gardait le sel et qu'on abritait les foissières
qui servait à faire l'huile de fois de morue.
C'est
seulement une fois la morue lavée et fin prête pour
la salaison, que la méthode changeait; il s'agissait de
faire de la morue sèche, c'est-à-dire
de combiner l'action du sel avec celle du soleil - et surtout
du vent - pour obtenir une morue complètement desséchée,
raide comme un morceau de carton et dont la conservation était
plus aisée.