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Sir Ernest MacMillan (1893-1973)

Portrait d'un musicien canadien

Maureen Nevins

Avant-Propos

Les premières années

«Il nous est arrivé le dix-huitième jour d'août 1893, au milieu d'une tempête de pluie, avec du tonnerre et des éclairs. » Alexander MacMillan

Né à Mimico (Ontario), Ernest Alexander Campbell MacMillan, fils du révérend Alexander MacMillan et Wilhelmina Ross, révèle, très jeune, des aptitudes musicales exceptionnelles. Il commence à étudier l'orgue à huit ans et, à l'âge de treize ans seulement, devient correspondant du prestigieux Collège royal des organistes de Londres. En 1911, il devient membre du Collège royal des organistes et obtient également son baccalauréat en musique de l'Université d'Oxford.

Ruhleben

«Ici commence un nouveau chapitre de l'histoire d'un colon prisonnier ... Je m'attends tout à fait à être un personnage vraiment intéressant ... on peut facilement imaginer l'ingéniosité dont peuvent faire preuve plusieurs milliers d'hommes lorsqu'ils disposent de presque tout leur temps! On se fait vite une place, et je me sens presque comme chez moi!» Ernest MacMillan

Au cours de l'été de 1914, pendant que MacMillan visite Bayreuth, en Allemagne, pour assister au festival Wagner, la Première Guerre mondiale est déclarée. En janvier 1915, il est arrêté, jugé et emprisonné pour avoir enfreint l'article 4, n° 2 de la Loi sur la défense du royaume, selon lequel tout étranger doit se présenter à la police. Après neuf semaines de régime cellulaire, MacMillan est transféré à Ruhleben, un hippodrome situé près de Berlin transformé en camp pour prisonniers de guerre civils britanniques. Il y sera interné jusqu'à la fin de la guerre.

Chef d'orchestre

«J'ai découvert que j'étais naturellement doué pour la direction d'orchestre et j'aimerais beaucoup me perfectionner; comment, où et quand, cela reste à voir.» Ernest MacMillan

MacMillan se fait remarquer pour la première fois comme chef d'orchestre lors des représentations annuelles de la Passion selon Saint-Mathieu, de Bach. Ces concerts embrassent une période de 30 ans (1923-1953) et deviennent un événement important à Toronto. Il dirige l'Orchestre symphonique de Toronto (1931-1956) et le Choeur Mendelssohn de Toronto (1942-1957). Vers le milieu des années 1930, MacMillan devient célèbre comme chef d'orchestre invité aux États- Unis. Il dirige aussi à plusieurs reprises l'orchestre symphonique de la BBC et au Canada, est fréquemment invité pour diriger Les Concerts symphoniques de Montréal (maintenant l'Orchestre symphonique de Montréal) et la Société symphonique de Vancouver (maintenant l'Orchestre symphonique de Vancouver). En 1945, il fait une tournée de trois mois en Australie où il dirige 30 concerts dans cinq capitales d'État de ce pays. Il est convié à se rendre au Brésil en 1946 comme chef d'orchestre invité de l'Orquestra Sinfônica Brasileira.

Compositeur

«La composition musicale, bien que moins largement reconnue, est à long terme plus importante; c'est par nos apports créateurs que nous serons finalement jugés en tant que nation musicale.» Ernest MacMillan

Bien que la composition n'ait pas été la principale préoccupation de MacMillan, il considérait qu'elle constituait une activité normale du musicien complet. Ses premières oeuvres révèlent ses talents de contrapuntiste et sa maîtrise des harmonies et des couleurs postromantiques. MacMillan s'est de plus en plus intéressé au folklore, qui est devenu la source principale d'inspiration de ses futures compositions. Lui et d'autres compositeurs de sa génération ont été les premiers à introduire un élément autochtone dans la littérature musicale canadienne.

Interprète

«... les Canadiens mettent encore du temps à reconnaître l'excellence de leurs jeunes musiciens jusqu'à ce que d'autres pays apposent sur eux leur cachet d'approbation. Cependant, nous apprenons peu à peu à nous fier à notre propre jugement et à reconnaître comme il se doit un certain nombre de bons artistes originaires de notre pays.» Ernest MacMIllan

MacMillan était à la fois organiste et pianiste. Bien que sa période la plus active comme organiste de récitals précède sa nomination à l'Orchestre symphonique de Toronto, il continue à jouer régulièrement de cet instrument durant les années 1930 et 1940. Ses derniers récitals publics eurent lieu au début des années 1950. Bien que MacMillan n'ait jamais eu l'intention de devenir pianiste de concert, il aimait beaucoup interpréter de la musique de chambre. Il a non seulement joué avec de nombreux quatuors à cordes mais il a souvent joué le rôle d'accompagnateur dans des récitals donnés par des chanteurs réputés. Au début des années 1940, il forme le célèbre Canadian Trio avec la violoniste Kathleen Parlow et la violoncelliste Zara Nelsova.

Éducateur

«Il ne peut exister de passe-temps plus satisfaisant ... car on ne peut jamais être trop vieux pour lui ... Et il n'existe pas étude plus enrichissante pour le développement global de l'esprit.» Ernest MacMillan

En 1919, MacMillan entreprend une longue carrière d'éducateur en acceptant un poste de professeur à l'Académie canadienne de musique à Toronto. De 1926 à 1942, il fut directeur du Conservatoire de musique de Toronto (maintenant Conservatoire royal de musique) et fut aussi doyen de la Faculté de musique de l'Université de Toronto de 1927 à 1952. MacMillan participe à d'innombrables activités destinées à enrichir sur le plan musical la vie des jeunes Canadiens. Il a été étroitement associé au mouvement des Jeunesses musicales du Canada et aux programmes du Concours national du réseau anglais de la Société Radio-Canada.

Administrateur

«À une époque où les gouvernements de pratiquement tous les pays civilisés se préoccupent de diffuser et de promouvoir les produits culturels nationaux, nous traînons toujours lamentablement derrière. Nous perdons plus que nous pensons.» Ernest MacMIllan

MacMillan s'est occupé d'administration durant la plus grande partie de sa carrière : il a organisé des choeurs, des concerts et des activités spéciales; il a été membre de divers comités, commissions et organismes. En tant que directeur du Conservatoire, il avait également des responsabilités dans des domaines non musicaux. Vers la fin des années 1940, MacMillan a assumé des tâches supplémentaires, en relation avec l'Association des auteurs, compositeurs et éditeurs du Canada (CAPAC), le Conseil canadien de la musique, le Centre de musique canadienne et, enfin, le Conseil des Arts du Canada.

Honneurs

«Le maintien de normes élevées ainsi que la diffusion des connaissances sur la musique et la réalisation d'activités musicales ont été le moteur de sir Ernest; rares sont les régions de notre pays qui ne continuent pas de bénéficier du travail de cette personnalité franche du monde de la musique.» J. Hugh Faulkner

L'extraordinaire apport de MacMillan au développement de la musique au Canada lui a valu de nombreux prix, distinctions et titres, qui lui ont été décernés au fil de sa carrière. En 1931, il est élu correspondant du Collège royal de musique, devenant ainsi le premier Canadien à recevoir cette distinction, et il est nommé membre honoraire de l'Académie royale de musique en 1938. MacMillan est fait chevalier en 1935, par le roi George V «pour services rendus à la musique au Canada». MacMillan a obtenu le prix national de musique de l'Université de l'Alberta (1952), la médaille du Conseil des Arts du Canada (1964); il est devenu compagnon de l'Ordre du Canada en 1969; il a obtenu la médaille du Conseil canadien de la musique en 1973. En outre, des diplômes honoris causa lui ont été décernés par les universités et établissements suivants : Université de la Colombie-Britannique (1936), Université Queen's (1941), Université Laval (1947), Université McMaster (1948), Université de Toronto (1953), Université de Rochester (1956), Université Mount Allison (1956), Université d'Ottawa (1959), Université de Sherbrooke (1962), et le Chicago Conservatory College (1971).

Sa vie et sa carrière devraient être connues de tous les apprentis musiciens et des étudiants qui s'intéressent à la culture canadienne comme celles d'un modèle d'épanouissement personnel et de dévouement à sa profession et à son pays.

La Bibliothèque nationale du Canada
395, rue Wellington
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Ouverte tous les jours de 9 h à 22 h 30

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