On estime qu'en 1999, quelque 2,1 milliards de dollars, ou 2,5 % du total des coûts directs de soins de santé au Canada, étaient attribuables à l'inactivité physique. En 1995, l'inactivité a causé le décès prématuré d'environ 21 000 personnes.
Une étude menée par des chercheurs des U.S. Centers for Disease Control and Prevention a évalué que chaque personne physiquement active, par rapport à une personne inactive, fait épargner annuellement plus de 300 $ au système américain de soins de santé. En se basant sur cette étude, on peut dire que les Canadiennes et les Canadiens qui sont toujours inactifs – soit 63 % de la population– coûtent à notre système de santé 5,7 milliards de plus que s'ils étaient actifs.
Dans sa plus récente étude portant sur Le fardeau économique de la maladie au Canada, l'Agence de santé publique du Canada indiquait que le total des coûts directs (médicaments, médecins, hôpitaux, recherche) de la maladie en 1998 était de 83,9 milliards sur un coût global de 159,4 milliards pour les soins de santé au Canada.
De plus, les coûts indirects, comme le temps perdu pour invalidité de courte et de longue durée et la valeur présente de la perte de productivité à venir causée par la mortalité prématurée et la maladie au Canada, représentent une valeur économique évaluée à 75,5 milliards de dollars.
Dans son rapport Tendances des dépenses nationales de santé (1975-2004), l'Institut canadien d'information sur la santé indique que les dépenses de santé totales, en dollars courants, s'élevaient à 114 milliards en 2002, atteignaient 123 milliards en 2003 et 130,3 milliards en 2004.
Après correction pour l'inflation, la croissance économique réelle a été de 5,4 % en 2003 et de 2,2 % en 2004. Par comparaison, les dépenses de santé ont augmenté à un taux annuel moyen de 5,2 % à chaque année entre 1996 et 2002.
L'ensemble des dépenses pour les soins de santé, exprimées sous forme de pourcentage du produit national brut, était de 9,9 % en 2002; cette proportion a augmenté pour se chiffrer à 10,1 % en 2003 et en 2004.
La part payée par le secteur privé est demeurée relativement constante entre 1997 (29,9 % des dépenses totales de santé) et 2002 (30,3 % des dépenses totales de santé).
Les médicaments et les immobilisations ont été les catégories de dépenses de santé qui ont augmenté le plus rapidement. Les dépenses en médicaments ont augmenté de 8,7 % en 2003 et de 8,8 % en 2004. Quant aux dépenses en immobilisations, elles ont augmenté de 18,9 % et de 0,5 %, dans l'ordre.
La fréquence de toutes les maladies faisant partie des grands groupes suivants a été reliée jusqu'à un certain point à l'inactivité physique. Il a été prouvé que l'augmentation de l'activité physique prévient ces maladies ou peut inverser leur progression.
Les maladies cardiovasculaires, qui sont au Canada la principale cause des décès prématurés, tuent 79 000 Canadiennes et Canadiens par année. Les coûts directs de ces maladies pour le système de soins de santé dépassent 6,8 milliards de dollars et leurs coûts indirects s'élèvent à plus de 11,7 milliards.
Ensemble, les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux sont la première cause d'hospitalisation chez les hommes et les femmes au Canada (18 % des hospitalisations en 2000-2001). L'activité physique régulière fait diminuer le risque d'hypertension, d'accident vasculaire cérébral et de coronaropathies; dans le cas de ces dernières, la diminution est d'au moins 50 %.
Uniquement pour les cardiopathies ischémiques – dont le traitement a coûté 1,3 milliard de dollars aux hôpitaux canadiens en 1998 –, une augmentation d'un point de pourcentage des personnes physiquement actives (p. ex. de 24,1 % à 25,1 %) fait diminuer les coûts de traitement annuels de 10,3 millions.
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Le cancer au Canada représente un fardeau économique (coûts directs et indirects) de 14,2 milliards de dollars.
L'activité physique peut réduire de 50 % le risque du cancer du colon. En 1997, le cancer colorectal a causé 5900 décès au Canada; la même année, 16 400 nouveaux patients ont été diagnostiqués.
Les résultats de la recherche montrent aussi que l'activité physique peut protéger les femmes contre le cancer du sein. Plus de 2300 Canadiennes sont mortes du cancer du sein en 1997 et quelque 18 400 nouveaux cas ont été diagnostiqués au cours de la même année.
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Presque 5 % des Canadiens et des Canadiennes de plus de 20 ans ont reçu un diagnostic de diabète, une maladie qui est responsable de plus de 5000 décès par année au Canada. En 1998, le diabète a été à l'origine de presque 280 000 admissions et a représenté plus 203,5 millions en frais hospitaliers au Canada.
La prévalence du diabète de type 2 a augmenté à un rythme alarmant au cours des 20 dernières années. Le fardeau économique du diabète était estimé à 1,6 milliard en 1998; 0,4 milliard (25 %) en coûts directs et 1,2 milliards (75 %) en coûts indirects.
L'activité physique peut réduire de 50 % le risque de développer un diabète non insulino-dépendant (de type 2). Le diabète constitue aussi un facteur de complication pour les maladies cardiovasculaires et les accidents vasculaires cérébraux.
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Vingt-cinq pour cent des femmes âgées de plus de 50 ans et 50 % de celles qui ont plus de 70 ans souffriront d'ostéoporose. Chez les femmes de plus de 45 ans, sept fractures sur dix sont attribuables à cette maladie.
L'activité physique, en particulier à l'adolescence mais aussi plus tard dans la vie, peut aider à la formation d'os solides et prévenir ou retarder l'ostéoporose.
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L'arthrite affecte plus de 4 millions de Canadiens et constitue la principale cause d'invalidité chez plus de 600 000 personnes. Les affections musculo-squelettiques, notamment l'arthrite, représentent des coûts indirects de 13,7 milliards par année pour l'économie canadienne, somme à laquelle il faut ajouter 2,6 milliards en coûts de soins de santé.
La plupart des formes d'activité physique permettent aux personnes atteintes de mieux fonctionner et soulagent les symptômes des personnes atteintes d'ostéoporose et d'arthrite rhumatoïde, tout en diminuant dans de nombreux cas la nécessité de prendre des médicaments.
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L'obésité augmente le risque de maladie coronarienne, de diabète de type 2, d'ostéoarthrite et de divers types de cancers. Elle augmente aussi le risque de blessures au dos, qui sont très coûteuses pour l'industrie.
Plus de la moitié des Canadiens ont un excès de poids et on considère que les deux tiers d'entre eux compromettent ainsi leur santé. Les taux d'obésité ont augmenté de façon spectaculaire au cours des 20 dernières années.
Les coûts associés à l'obésité en 2001 étaient estimés à 4,3 milliards (1,6 milliard en coûts directs et 2,7 milliards en coûts indirects).
L'activité physique améliore la composition et la masse corporelle en favorisant la perte de tissus adipeux. Les personnes actives risquent moins de faire de l'embonpoint.
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Les troubles mentaux représentent chaque année plus de 4,6 milliards en coûts directs pour le système de soins de santé et 3,2 milliards en coûts indirects. Les maladies mentales ont été responsables de plus de 10 millions de jours-patient dans les hôpitaux en 2000-2001.
L'activité physique peut favoriser la santé mentale et même prévenir certains troubles mentaux en améliorant la confiance en soi, l'estime de soi et d'autres facteurs psychologiques.
L'activité physique est associée à une réduction des symptômes d'anxiété et de dépression, elle est un antidote avéré au stress et elle a un effet positif sur l'humeur.
Soixante-dix pour cent des coûts des avantages sociaux d'une organisation sont imputables à six catégories de maladies.
Les catégories décrites ci-après représentent les types de maladies et de blessures les plus courants en milieu de travail en Amérique du Nord. On peut les prévenir ou au moins les modifier grâce à l'activité physique et à des changements de mode de vie ou de comportement.
Pour les employeurs, le coût des avantages sociaux obligatoires (Assurance-emploi, Régime de pensions du Canada, Régime de rentes du Québec et indemnisation des accidents du travail) a augmenté, passant de 5 % de la rémunération en 1961 à 12 % en 1998.
Le coût des avantages sociaux discrétionnaires (régimes d'assurance parrainés par l'employeur, régimes de retraite, congés payés, régimes de participation aux bénéfices et d'option d'achat d'actions) a aussi augmenté, ce qui a contribué à hausser le coût des avantages sociaux entre 1961 et 1998, qui est passé de 23 % à 36 %.
En 2000, 62 % des employés avaient accès à au moins un régime complémentaire d'assurance parrainé par l'employeur – assurance médicale complémentaire, assurance dentaire ou assurance vie/invalidité. La moitié d'entre eux avaient accès aux trois régimes.
Les avantages sociaux les plus « favorables à la famille » incluaient les programmes d'aide aux employés et les installations de conditionnement physique et de loisirs, offerts à 28 % et 14 % des employés respectivement.
Les employés occupant des emplois fortement rémunérés, syndiqués, à temps plein ou permanents étaient beaucoup plus susceptibles d'avoir accès à tous les types d'avantages sociaux.
Un Canadien sur trois aura 55 ans ou plus en 2021, comparativement à un sur cinq en 2001.
Comme la proportion des personnes âgées par rapport aux plus jeunes augmente, on peut s'attendre à ce que moins de jeunes gens entrent sur le marché du travail pour remplacer les travailleurs qui prendront leur retraite.
En 2001, la population active comptait 2,7 travailleurs âgés de 20 à 34 ans pour chaque travailleur de 55 ans et plus, une diminution par rapport à 1981, année où cette proportion s'établissait à 3,7.
Les résultats de l'Enquête sur la population active (2003) réalisée par Statistique Canada indiquent que le nombre de journées de travail perdues en raison de congés de maladie et d'invalidité augmente avec l'âge et ce, pour les deux sexes.
En 2003, le nombre de jours de travail perdus pour cause de maladie ou d'invalidité augmente avec l'âge; la moyenne pour les travailleurs de 15 à 24 ans est de 5,2 jours, tandis qu'elle est de 10,5 jours pour les employés à temps plein âgés de 55 ans et plus, ce qui est plus que le double.
Les absences du travail pour des raisons personnelles (ce qui inclut la maladie ou l'invalidité et les autres raisons personnelles ou familiales) ont augmenté au cours des dernières années. En 2003, les employés à temps plein occupant un seul emploi ont manqué 9,0 jours de travail versus 7,3 jours en 1997. Le vieillissement de la population active en est l'une des raisons principales.
Dans la plupart des organisations/entreprises canadiennes, la population active vieillit, ce qui signifie que le monde des affaires peut s'attendre à des pressions accrues sur les programmes d'avantages sociaux et à une perte de productivité si la population active ne demeure pas en santé.
L'activité physique peut aider à contrer les effets du vieillissement et avoir une incidence positive sur les profils de maladie et d'invalidité pour les personnes âgées de plus de 50 ans. Les médecins répètent que l'activité physique est le meilleur « remède » contre le vieillissement.