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Portraits de Joseph Brant par William Berczy
par Gloria Lesser
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La colonie de New York était l'une des plus loyales
à la Couronne. La ville d'Albany, dans la vallée de la Mohawk,
se trouvait au centre du territoire commercial britannique. « C'est
dans la vallée de la Mohawk que le système féodal,
le commerce des fourrures et la diplomatie indienne furent les plus importants ».
(11) Le spécialiste des questions indiennes fut,
jusqu'à
sa mort en 1774, le surintendant des Affaires indiennes, Sir William Johnson
(1715-1774), qui s'était installé dans la vallée de
la Mohawk. En devenant le beau-frère de Joseph Brant par son mariage
avec sa soeur Molly (1735-1796), il contribua dans une large mesure à
faire passer Brant du côté des Loyalistes. Après la
mort de Sir William Johnson, son fils, Sir John Johnson (1742-1830) et
son neveu, Sir Guy Johnson (vers 1730-1788), lui succédèrent.
Lorsqu'éclata la guerre de l'Indépendance et que les Johnson
échouèrent dans leur tentative de contrôler la vallée
de la Mohawk (les Loyalistes durent se réfugier au Canada au début
de 1776. A la fin des hostilités, les Indiens loyalistes des Six
Nations n'avaient plus de territoire; il fallut attendre que la Couronne
achetât les terres, qui constituent aujourd'hui le Sud de l'Ontario,
appartenant aux Mississaugas (Haldimand Grant, 1784) à l'intention
des Loyalistes,
où elle créa des réserves pour les Indiens des Six
Nations dans la baie de Quinté et dans la vallée de la Grande
Rivière. C'est dans ce pays, théâtre des combats entre Français, Britanniques et Américains, de la rencontre entre
les cultures indienne et européenne et de la réinstallation
des populations, que Joseph Brant fit l'apprentissage de la vie. (12)
On possède très peu de données précises
sur l'enfance de Joseph Brant. La tradition et les biographes s'accordent
sur le fait que Brant est né à Canajoharie, dans la vallée
de la Mohawk, mais selon d'autres sources il serait né sur les rives
de la rivière Ohio, au cours d'une expédition de chasse des
Agniers au sud du lac Érié. La tradition familiale voulait
que la mère de Brant fût agnière et que son père
fût Tehowaghwengaraghkin, Agnier pur sang du clan du Loup décédé
pendant la tendre enfance de Joseph. (13) On a également prétendu
gratuitement qu'il était le fils de Sir William Johnson. Sa mère
se serait remariée à Canajoharie avec un Indien connu parmi
les Blancs sous le nom de Brant.
On ne sait pas vraiment si Brant était un Indien
pur sang. Dans les descriptions et les portraits il a le teint plutôt
clair. Les témoignages sur la naissance de Brant et sur l'identité
de ses parents étant contradictoires, on se contentera d'affirmer
que sa vie fut marquée par la culture, la religion, la politique
des Britanniques; ainsi que par leurs produits et les guerres qui les opposèrent
aux Américains.
Une des étapes marquantes de sa formation furent
ses années de scolarité. Grâce à l'appui de
Sir William Johnson, Brant entra à l'âge de dix-neuf ans à
la Moor's Protestant Charity School de Lebanon (Connecticut), le futur
Dartmouth College. Les membres de sa tribu l'incitèrent à
abandonner ses études à l'époque de la rébellion
encouragée par Pontiac, en 1753. Les études lui avaient certes
été profitables, (14) mais les Agniers attachaient plus d'importance
aux valeurs guerrières qu'à l'éducation. Selon la
tradition iroquoise, la guerre ouvrait l'accès à la gloire
et au prestige. (15)
Après avoir pris part au soulèvement, Brant
épousa en 1765 la fille d'un chef onéida dont on ignore le
nom et qui lui donna deux enfants (de noms également inconnus),
et s'installa à Canajoharie. Toujours très actif en matière
religieuse, il se convertit à l'anglicanisme et collabora avec
le révérend John Stuart à la traduction d'un précis
de la Bible en agnier. (16) À titre d'interprète, il aida les missionnaires
à prêcher le christianisme aux Indiens. En 1773, Brant épousa
Susanna, la demi-soeur de sa première femme décédée
en 1771, mais cette union demeura stérile.
C'est à cette époque que William Johnson
fit appel à Brant pour traiter avec les Indiens. L'expérience
que Brant avait acquise avant la guerre de l'Indépendance américaine
lui permit d'accroître son influence ainsi que sa connaissance
des dédales de la diplomatie et de la politique des contrées
du front pionnier. Jusqu'au début de la guerre de l'Indépendance,
la migration des Européens vers l'ouest s'était poursuivie librement. Coincés entre le Canada et les colonies américaines,
les Indiens des Six Nations savaient qu'ils ne pouvaient rester neutres.
Le respect qu'ils éprouvaient pour les talents de médiateur
de Johnson et de Brant en matière d'affaires indiennes incitèrent
les Iroquois à chosir Brant comme chef militaire, avant le début
de la Révolution.
Après la mort de William Johnson en 1774, Brant devint
secrétaire de Guy Johnson au département colonial des affaires
indiennes de Grande-Bretagne. La situation s'était rapidement détériorée
et les Iroquois furent soumis aux pressions des Loyalistes
et des insurgés. Les Johnson et leurs partisans restaient fidèles
au roi, tandis que certains colons de la vallée de la Mohawk étaient
d'ardents patriotes. Jugeant insuffisante l'aide fournie par la Grande-Bretagne,
Guy Johnson séjourna en Angleterre de 1775 à 1776, avec un
groupe de personnes, dont Joseph Brant. Ce dernier reçut l'assurance
qu'on viendrait en aide aux Indiens, en échange de quoi il s'engagea
à prendre les armes pour le roi à la tête de 3 000
guerriers.
Joseph Brant servit comme capitaine, puis comme colonel dans
la guerre de l'Indépendance américaine. Il combattit dans
le corps des « Butler's Rangers » (John Butler, 1725-1796)
formé d'éclaireurs et de fantassins, aux côtés
des Indiens loyalistes des Six Nations désormais divisées.
Brant participa aux affrontements de la vallée de Wyoming et de
German Flats et prit une part active au massacre de Cherry Valley (1778),
à la campagne de Sullivan (1779) et aux opérations contre
Clark, le long de la rivière Ohio (1781). (17)
En 1784, la concession de Haldimand qui assurait la réinstallation
des Indiens après la guerre procura aux Iroquois deux réserves.
La première était située sur les bords de la baie
de Quinté, l'autre, qui s'étendait sur une superficie d'environ
570 000 acres dans la vallée de la Grande Rivière, devait compenser la perte des terres ancestrales dont ils étaient
propriétaires dans l'État de New York. En outre, Joseph Brant
reçut du roi George III lui-même une concession individuelle
de 3 450 acres de terres de choix dans la région de Burlington,
donnant sur le lac Ontario.
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