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Les missionnaires et colons Français et Belges



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Page titre d'un pamphlet contenant des témoignages d'immigrants français et belges (publié par la C.P.R. en 1892) 20.4 Kb

Mise en situation

Des courants migratoires d'une ampleur sans précédent marquèrent le dernier tiers du XIXe siècle et le début du siècle suivant. Poussés par l'espoir d'échapper à la misère et soutenus par l'action des gouvernements et, souvent, par celle des grands capitalistes, plusieurs dizaines de millions d'Européens partirent s'installer dans les Amériques et en Australie. Le gouvernement canadien souhaitait attirer vers les zones agricoles du Nord-Ouest des éléments de «races désirables» – Britanniques, Allemands, Autrichiens, Hollandais, Scandinaves, Belges et Français – ainsi que des capitaux pour le développement de l'agriculture et du secteur manufacturier.

Aucun lien direct n'existait entre la France et le Canada lorsque le sénateur Hector Fabre fut nommé premier Commissaire canadien à Paris en 1882. Le gouvernement d'Ottawa nomma aussi plusieurs «agents officiels d'immigration», dont Auguste Bodard et Paul Wiallard en France, et Désiré Tréau de Coeli en Belgique et aux Pays-Bas. Le secrétaire particulier du sénateur Fabre, Pierre Foursin, joua lui aussi le rôle d'agent de recrutement et il contribua à la fondation du village de Montmartre. Les autorités canadiennes de l'immigration mirent en place un système de «fermiers-délégués», chargés d'effectuer des tournées dans leurs pays d'origine, dont la France et la Belgique, pour y vanter tous les avantages de la vie agricole dans l'Ouest canadien.

Plusieurs «sociétés de colonisation» furent fondées à partir des années 1880, sous le patronage de personnalités en vue en France et au Canada. La plupart de ces sociétés avaient des liens plus ou moins étroits avec la droite catholique française. Elles avaient pour objectif premier de faciliter l'installation de colons français, belges ou suisses au Québec et dans les Prairies. D'autres sociétés commerciales furent établies dans le but d'accumuler des capitaux destinés à être placés dans de grands projets de colonisation, mais dont bon nombre ne furent jamais mis à exécution.

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Immigrants européens à bord d'un navire en direction du Nouveau-Monde (Archives publiques du Canada) 21.8 Kb

Par l'intense propagande qu'il mena, surtout en France, et aussi par les contacts personnels établis durant ses tournées de recrutement, l'abbé Gaire réussit à convaincre un grand nombre de prêtres et quelques ordres religieux à s'enquérir auprès des évêques de l'Ouest canadien quant à la possibilité de venir s'établir dans leur diocèse. C'est que le gouvernement français avait adopté une série de mesures anticléricales, toujours plus dures : elles restreignaient l'enseignement de la religion et elles affaiblissaient le rôle de l'Église dans le domaine de l'instruction, en plus d'abolir l'exemption de service militaire accordée jusqu'alors aux jeunes séminaristes.

Mais les évêques, face à l'immigration massive de catholiques parlant diverses langues, avaient pris le parti de ne plus accepter de prêtres et de religieux ne parlant qu'une seule langue, car les fidèles préféraient que leur pasteur puisse parler leur langue. Par contre, tous les prêtres qui parvenaient à recruter assez de colons, dans leur région d'origine ou ailleurs, pour venir former leur propre paroisse étaient accueillis à bras ouverts. C'est ainsi que l'abbé Albert-Marie Royer fonda Notre-Dame-d'Auvergne, ou Ponteix, et que l'abbé Paul LeFloch mena un groupe de Bretons à Saint-Brieux.

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