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Dépression des années 1930 – Page 5
Dans le sillon de la guerre : efforts et contributions à une relance du milieu (1939-1945)
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Ex-employés de CJM
en Angleterre
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L'éclatement de la Deuxième Guerre Mondiale (que l'on voyait manifestement venir par la montée de la tension et de l'attitude de plus en plus ferme vis-à-vis l'Allemagne nazie), s'est avéré la fin du cauchemar économique de la région. En effet, d'une période de privation particulièrement difficile à une autre période de privation imposée par le rationnement des denrées alimentaires relié à l'effort de guerre, la population d'Asbestos devait cette fois s'adapter d'une façon beaucoup plus rapide à la nouvelle situation. Non seulement parce qu'elle se relevait à peine d'une situation encore plus dramatique, mais parce que les règles seraient différentes, à l'avantage de la ville et de ses habitants. Dans cette optique, le conseil municipal essaiera de tirer son épingle du jeu, considérant une série de mesures destinées à relancer l'économie d'Asbestos. Se concentrant sur la tâche d'en diversifier les activités jusque-là dépendantes de l'industrie de l'amiante, on tentera de tirer profit d'un événement potentiellement lucratif économiquement, mais socialement dommageable, même pour Asbestos qui ne sera pas épargnée par les ravages de cette guerre.
Après avoir résorbé une certaine panique causée par la propagation de rumeurs sur la compagnie minière et son avenir à Asbestos195, le conseil s'est affairé à créer un climat propice à l'établissement de nouveaux entrepreneurs et à la création d'industries susceptibles de redonner à la ville ses lettres de noblesse et son caractère prospère d'avant la crise. Première initiative : la mise sur pied d'un marché public196 se voulant une manière de dynamiser les échanges commerciaux et d'attirer les populations environnantes, tout en favorisant les transactions intermunicipales entre les entreprises familiales. Le succès fut à ce titre quasi instantané, puisque trois mois après l'ouverture du marché, on notait un négoce d'un fort volume, soit 47,988 lbs de viande vendue197, tendance qui allait d'ailleurs se maintenir à la hausse pour un bon moment encore (114,906 lbs de viande et 1,120 lbs de poisson, pour l'année 1940 seulement198). Toujours dans cet esprit, on favorise la reconnaissance des compétences de la main-d'oeuvre locale dans l'espoir de la venue d'une industrie temporaire d'appoint, en l'occurrence l'industrie de guerre sous différentes formes. C'est ainsi qu'en 1941, un processus s'engage: le conseil recommande le citoyen J.A. Bilodeau comme étant outillé et qualifié pour manufacturer des boîtes d'obus199, Ceci permettant bien sûr de fournir du travail à plusieurs citoyens encore aux prises avec les affres du chômage, mais ce sera surtout l'occasion d'ouvrir la porte à des investissements locaux pouvant susciter l'apparition de « P.M.E. » du même genre.
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Lancement de la Corvette
« Asbestos »
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Cette amorce de regain économique permettra plusieurs actions qui amélioreront les structures et le potentiel de la ville, de même qu'elles entraîneront des retombées positives pour la population. On assistera à la création d'un camp d'entraînement pour la Royal Canadian Air Force dans le canton de Shipton200, à l'établissement d'une Cour du Recorder à Asbestos201, à une demande de formation pour les membres du conseil, pour la protection de la communauté en cas de raids aériens202, à l'adoption de la Corvette H.M.C.S. « Asbestos »203, et à des placements monétaires dans les bons de la victoire204. Autant d'éléments, représentant l'activité municipale quotidienne et qui donnent une esquisse des décisions prises par les élus en cette période plutôt agitée.
Ainsi, la Ville se trouvait dorénavant à fournir un certain contingent de ses citoyens pour la guerre, dont quelques-uns ne revinrent jamais. Pour ces derniers, l'église paroissiale demeurait le seul lieu où on rendait hommage à ces héros de la guerre. Ces cérémonies brisaient l'état d'euphorie dans lequel baignait la population face à un regain de son activité économique de temps de guerre.
Le bilan économique d'Asbestos afficherait une performance de loin supérieure à celle des années d'avant-guerre. Les hostilités terminées, il restait à la ville d'Asbestos à se retrousser les manches, à se détacher du souvenir d'une guerre indésirable et à prendre le virage de l'avenir.
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Procès-verbal du Conseil Municipal d'Asbestos du 7 juin 1939. |
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Procès-verbal du Conseil Municipal d'Asbestos du 3 avril 1939. |
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Procès-verbal du Conseil Municipal d'Asbestos du 2 août 1939. |
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Procès-verbal du Conseil Municipal d'Asbestos du 17 février 1941. |
| 199 |
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Procès-verbal du Conseil Municipal d'Asbestos du 6 décembre 1939. |
| 200 |
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Procès-verbal du Conseil Municipal d'Asbestos du 3 janvier 1940. |
| 201 |
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Procès-verbal du Conseil Municipal d'Asbestos du 8 juillet 1940. |
| 202 |
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Procès-verbal du Conseil Municipal d'Asbestos du 9 décembre 1942. |
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Proposée par les Chantiers Maritimes de Québec Ltée, cette adoption fut l'objet d'une cérémonie toute spéciale où étaient conviées plusieurs personnalités de marque du milieu. Procès-verbal du Conseil Municipal d'Asbestos du 5 avril 1944. |
| 204 |
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Procès-verbal du Conseil Municipal d'Asbestos du 4 novembre 1942. |
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