Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans Asbestos en photos Filons d'histoire Johns-Manville Photo Société d'histoire d'Asbestos
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Cantons de l'Est
Origine
de l'exploitation minière

Naissance d'un village
Milieu en formation
(1907-1918)
Exploitation minière
et urbanisation
(1919-1929)

Dépression
des années 1930
Vie ouvrière,
syndicalisation et grève

Conclusion
Filons d'histoire
Pages : 1-2-3-4-5

Milieu en formation (1907-1918) – Page 2

La communauté francophone et catholique du village d'Asbestos
Procession de la Fête-Dieu à Asbestos vers 1913
Procession de la Fête-Dieu à Asbestos
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L'Église et l'État du XIXe siècle étaient préoccupées par l'impact de la Révolution française sur le Québec et elles combattaient la pénétration graduelle des idées libérales. Au Québec, au moment de la Confédération de 1867, l'Église catholique fait une remontée fulgurante. Commence alors ce qu'on a appelé la réaction catholique, caractérisée par un encadrement des fidèles qui échoit à des cléricaux de plus en plus nombreux. Dès lors, le clergé bénéficie d'un important pouvoir et d'un prestige sans pareil au sein de la société québécoise.

L'Église catholique apparaît comme l'élément dynamique de la société et, dans ces conditions, il n'est pas étonnant de voir se gonfler les effectifs du clergé. L'encadrement des fidèles devient de plus en plus surveillé. Dans ce but, la Confédération canadienne met en place une structure étatique favorisant l'influence de l'Église. Les domaines de compétence provinciale sont, en grande partie, brigués par l'Église : l'éducation, la santé publique, la propriété, le droit civil. Le personnel religieux ne se cantonne plus au domaine spirituel. La paroisse, l'école et l'assistance sociale sont les piliers de son action catholique.

Collège Saint-Aimé d'Asbestos
Collège Saint-Aimé d'Asbestos
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Ainsi, l'Église aura rapidement une situation privilégiée. Outre la paroisse, le curé est amené à s'occuper de sphères qui ne sont pas spécifiquement religieuses. À Asbestos, ce sera M. l'abbé Luc-Napoléon Castonguay, nommé troisième curé en titre71 de Saint-Aimé-de-Shipton en 1907.

Dès son arrivée, il se met â la tâche, il « a remué bien des affaires : acquisitions de terrains, réparations, constructions »72. À cause du nombre croissant d'habitants au village d'Asbestos et, par conséquent, du nombre des fidèles catholiques73, le curé Castonguay décide « de construire des galeries latérales dans l'église de cette paroisse »74 qui avait été bâtie en 1897. Le 3 octobre 1907, M. Albert Jutras « fut le premier bedeau engagé à salaire fixe et attitré »75.

La seconde sphère est institutionnelle et regroupe les services dont l'Église a la charge. Le meilleur exemple est l'éducation. En quelques décennies, elle bouleverse toute l'organisation du personnel, imposant des instituteurs religieux pour remplacer les laïcs. C'est aussi le sort d'Asbestos dans le domaine de l'enseignement, avec la venue de la communauté religieuse des Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame. De plus, on doit discuter de la demande de M. le curé Castonguay qui requiert une somme de 5 000 $ afin « de faire construire un local convenable et des salles de classes en nombre suffisant pour répondre aux besoins des exigences de la Communauté et aux fins scolaires, et que si cette somme n'est pas suffisante, qu'il prendra des moyens efficaces pour (sic) le surplus en faisant des bazars ou des représentations »76. Les commissaires voteront favorablement à la demande du curé Castonguay.

Résidence et école des Frères du Sacré-Coeur à Asbestos vers 1908
Résidence et école des Frères du Sacré-Coeur à Asbestos
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Le 25 avril 1908, M. le curé Castonguay, au nom de la Commission Épiscopale, vend par procuration à la Commission scolaire « pour la somme nominale d'un dollar, un terrain de 22 pieds de largeur par 90 de profondeur; ce terrain, faisant partie du numéro 31, devait être affecté uniquement aux fins d'éducation »77. La construction de l'école destinée à devenir plus tard un couvent est immédiatement décidée. La surveillance des travaux est tout naturellement confiée à M. le curé Castonguay78. La construction commence au mois de mai 1908 et se termine en janvier 1909. Au début, deux classes furent ouvertes et « des institutrices laïques y donnèrent l'enseignement jusqu'en juin »79. Au mois d'avril 1909, on planifie la rentrée de septembre, lors d'une réunion des commissaires, on promulgue dans un premier temps « que l'enseignement pour les filles soit sous le contrôle des religieuses désigné par Sa Grandeur Mgr de Sherbrooke a savoir les Soeurs de la Congrégation »80. Dans un deuxième temps, on spécifie « que Mr le curé Castonguay est chargé de s'entendre avec les religieuses de la Congrégation pour savoir à quelle condition elles viendraient à Asbestos »81 et en dernier lieu « que demande soit faite par Mgr Larocque auprès de la communauté pour qu'elle (sic) prenne l'enseignement au mois de septembre prochain »82.

Toutefois, on se rend compte que l'on manquera de place dans l'ancienne école des garçons en septembre prochain et l'on demande l'autorisation à l'évêque de « pouvoir placer une ou deux classes de petits garçons au couvent »83. Le 23 août 1909, trois soeurs arrivent au village d'Asbestos : la Soeur supérieure Sainte-Marie-du-Rosaire et les soeurs Saint-Jacques et Saint-Alexandre-de-Nicée84. Le 31 août, on procède à l'inscription de deux cents écolières85. En 1910, six soeurs et cinq laïques enseignent.

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71 « Il naquit à Saint-Roch-des-Aulnaies, comté de l'Islet, le 26 juillet 1866, fit ses études à Sainte-Anne de la Pocatière et à Sherbrooke, et fut ordonné prêtre par Mgr Antoine Racine, le 10 juillet 1892. Il fut d'abord vicaire à Magog, puis curé à Eastman et à Asbestos ». Frère Fabien, op.cit., p. 61.
72 Frère Fabien, op.cit., p. 62.
73 Voir le tableau du Recensement paroissial effectué par M. Antonio Lebel à la page 11 du Chapitre 3 : Genèse d'une paroisse : Saint-Aimé de Shipton.
74 Cahier d'Annonces et Prônes (1907), Paroisse Saint-Aimé de Shipton.
75 Ibid.
76 Ibid., 27 janvier 1908, p. 110.
77 Frère Fabien, op.cit., p. 63.
78 Livre des procès-verbaux de la Commission scolaire d'Asbestos, 27 avril 1908, p. 121.
79 Ibid.
80 Livre des procès-verbaux de la Commission scolaire d'Asbestos, 22 avril 1909, p. 150.
81 Ibid.
82 Ibid.
83 Ibid.
84 Frère Fabien, op.cit., p.66.
85 Ibid.



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