Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans Asbestos en photos Filons d'histoire Johns-Manville Photo Société d'histoire d'Asbestos
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Cantons de l'Est
Origine
de l'exploitation minière

Naissance d'un village
Milieu en formation
(1907-1918)
Exploitation minière
et urbanisation
(1919-1929)

Dépression
des années 1930
Vie ouvrière,
syndicalisation et grève

Conclusion
Filons d'histoire
Pages : 1-2-3-4-5

Milieu en formation (1907-1918) – Page 3

Classe du Frère Siméon en 1922
Classe du Frère Siméon en 1922
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Au mois de septembre 1913, la Commission scolaire du village d'Asbestos met sur pied un projet de collège pour les garçons86, dirigé par des religieux enseignants87. Le 9 octobre 1913, la Commission scolaire accepte de la Corporation Épiscopale, un terrain situé « entre la rue Lebel et Bourbeau 250 Fd (sic) sur la rue École et 180 sur la Bourbeau pour le prix de 1 $ pour y construire une école des Frères »88. De plus, les commissaires autorisent M. le curé Castonguay à faire les démarches « à qui de droit pour avoir des Frères pour enseigner, et le prix du salaire pour chacun »89. Et le 8 juin 1914, une demande est faite au surintendant de l'Instruction Publique afin « de placer l'école des garçons sous le contrôle des Frères du Sacré-Coeur »90. Le 26 mars 1914, une autre demande est faite au surintendant afin d'obtenir des plans pour une école en bois de deux étages pouvant contenir 8 classes91. Malgré toutes ces démarches, le projet reste en suspens jusqu'en 1917. En janvier, la Commission scolaire fait une demande aux Frères du Sacré-Coeur pour une école de garçons. Le 15 février 1917, le Frère Antoine écrit au curé Castonguay « que sa communauté consent à fournir 5 religieux pour septembre prochain »92. Toutefois, l'entente n'est conclue qu'un an après, soit en juin 1918. La même année, fin août, les Frères du Sacré-Coeur arrivèrent au village « ils étaient cinq : FF. Augustin, directeur, Arthur, Émile, Barnabé et Charles-Eugène »93. À la rentrée de septembre, on enregistra 148 inscriptions94. L'école des Frères du Sacré-Coeur se situait à l'angle des rues Saint-Aimé et Panneton.

La troisième sphère regroupe tous les organismes agissant à l'échelle diocésaine « et qui échappent au contrôle direct des curés, pour être liés davantage à la hiérarchie diocésaine ou à la communauté »95. L'Église sort à un tel point du domaine religieux, qu'elle devient rapidement un élément indispensable à la vie sociale québécoise. Sa présence est visible et profonde : par son réseau de paroisses et diocèses qui quadrille l'espace habité et par le caractère social essentiel des institutions qu'elle contrôle.

Première fanfare à Asbestos
Première fanfare
à Asbestos
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On assiste à une prolifération des sociétés catholiques, qu'il s'agisse de charité, d'entraide ou de culture. Grâce à ce réseau où elle est très active, l'Église peut renforcer sa capacité d'encadrement qui « diffère selon qu'il s'agisse du culte proprement dit, de la charité ou des loisirs »96. Toutes les paroisses urbaines se dotent, à des degrés divers et selon leurs revenus, d'un type similaire d'encadrement. Le village d'Asbestos n'échappera pas à la règle quand, le 2 octobre 1912, on assiste à la fondation de la Fanfare Saint-Aimé d'Asbestos. La Fanfare utilise une salle de classe de l'école des garçons pour les répétitions97 et au mois de février 1913, la jeune Fanfare de Saint-Aimé demande une aide financière, au Conseil municipal du Village d'Asbestos qui octroie 25 $98. C'est ainsi que la première fanfare fut créée.

L'Église catholique cherche à contrôler l'ensemble de la vie culturelle. Tout en appuyant les protestants dans leur propagande pour le respect du dimanche dans le mouvement antialcoolique, elle s'attaque aussi à la « photographie animée ». Ainsi, le 3 novembre 1909, le Conseil municipal refuse « d'octroyer une licence pour un théâtre de vues animées »99. N'oublions pas que l'Église catholique est puissante et « n'hésite pas à intervenir dans tous les domaines où elle croit la foi menacée »100. Toutefois, cette Église est sur ses gardes; elle « craint toutes les inventions du siècle et [...] regarde constamment vers le passé pour trouver l'idéal de la société qu'elle cherche »101.

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86 D'ailleurs une demande est faite auprès de l'Évêque afin d'obtenir l'autorisation d'ouvrir une autre salle de classe de garçons au couvent, en raison du manque de place pour eux dans l'ancienne école. Livre des procès-verbaux de la Commission scolaire d'Asbestos, 7 septembre 1913, p. 227.
87 Ibid., 11 septembre 1913, p. 228.
88 Ibid., 9 octobre 1913, p. 229.
89 Ibid., p. 230.
90 Ibid., 8 juin 1914, p. 234.
91 Ibid., 26 mars 1914, p. 241.
92 Frère Fabien, op.cit., p. 73.
93 Ibid., p. 74.
94 Ibid.
95 Paul-André Linteau, René Durocher et Jean-Claude Robert, op.cit., p. 521.
96 Paul-André Linteau, René Durocher et Jean-Claude Robert, op.cit., p. 521.
97 Livre des procès-verbaux de la Commission Scolaire de l'Asbesterie, 13 décembre 1912, p. 215.
98 « La fanfare apparaît en 1912 », Le Citoyen : Édition Spéciale, Asbestos, Samedi 28 décembre 1974, p. 25.
99 Livre des procès-verbaux : Livre 2 : 1909-1915, Village d'Asbestos. 3 novembre 1909.
100 Paul-André Linteau, René Durocher et Jean-Claude Robert, op.cit., p. 525.
101 Ibid.



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