Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
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Cantons de l'Est
Origine
de l'exploitation minière

Naissance d'un village
Milieu en formation
(1907-1918)
Exploitation minière
et urbanisation
(1919-1929)

Dépression
des années 1930
Vie ouvrière,
syndicalisation et grève

Conclusion
Filons d'histoire
Pages : 1-2-3-4-5

Milieu en formation (1907-1918) – Page 5

Mgr Luc Castonguay
Mgr Luc Castonguay
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En septembre et octobre 1918, une épidémie d'influenza (grippe espagnole) terrasse la population d'Asbestos. C'est « dans les notes personnelles laissées par feu Mgr Castonguay, qui dirigea la paroisse Saint-Aimé durant 42 ans, qu'on trouve le récit de la pire période de mortalité vécue à Asbestos »116. Des familles entières étaient frappées par la maladie et « deux étudiants en médecine de l'Université de Montréal vinrent aider les médecins de la localité pour faire échec à la terrible épidémie »117. Les médecins furent épaulés par les villageois qui « offrirent leurs services pour distribuer les vivres, secourir les malades et ensevelir les morts »118. D'ailleurs, « le curé Castonguay rapporte qu'il fut lui-même atteint et il demanda l'aide de l'évêché. L'abbé Napoléon Pépin qui venait d'être nommé vicaire à Wotton, passa trois semaines à Asbestos »119. Depuis le début de l'épidémie « l'église fut parée tout en noir à la semaine longue, tellement les services funèbres étaient rapprochés et ces tentures noires restèrent en place jusqu'au 15 octobre, excepté le dimanche »120. Ce fut une période très dure car « selon le curé Castonguay, 72 personnes [dont 27 enfants] sont mortes parmi les 2000 que comptait alors le village d'Asbestos »121 et « aucune victime ne dépassait l'âge de 49 ans »122. Il faut mentionner que le médecin de la Compagnie minière, M. Gordon Brown, chargé de soigner les mineurs et les habitants du village d'Asbestos, mourut de l'influenza, le 7 octobre 1918123.

Le choc fut terrible pour le tout jeune village d'Asbestos. Aux mois de septembre et d'octobre 1918, on décida de la création du premier hôpital, qui devint opérationnel en 1919. La Compagnie minière acquiert « sur la rue Saint-Georges, la maison Édouard Morel qu'elle aménage pour soigner les malades et les blessés »124. Dans les faits, la Compagnie ne fait que reconvertir la remise attachée à la maison, en salle de premiers soins. On désigne également le Dr Robert Stevenson, médecin permanent de la nouvelle clinique125. La veuve du Dr Gordon Brown quitte Danville et s'installe à Asbestos dans la maison-clinique (les Morel occupaient toujours une partie de la maison). Elle travailla à la clinique, assumant la permanence en tant qu'infirmière confirmée126. En 1921, on agrandit la maison et l'étage supérieur est consacré aux soins hospitaliers : « on y installa un équipement de Rayons-X [...] »127.


Asbestos à l'heure de l'électricité
Amédée Lavigne, premier chef de police d'Asbestos
Amédée Lavigne, premier chef de police d'Asbestos
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L'électricité devient une source d'énergie à la mode et dès 1906, et cette question préoccupe le Conseil municipal :

« Il est résolu, que la Shawinigan Water and Power Co. en vertu d'une demande à cette effet, soit autorisé par la Corporation du village d'Asbestos à poser huit poteaux pour le posage de fils de fer servant à conduire un pouvoir électrique dans les limites de la dite corporation pourvu toutefois que les dits poteaux soient posés hors des limites des rues où chemins, sans que la Corporation d'Asbestos ne soit en aucune manière responsable de ce qui pourrait résulter de l'existence de ces poteaux dans la municipalité; [...] »128.

Pourtant, l'étude de la lumière électrique reste en suspens jusqu'au 18 mars 1908 où, lors d'une session, le Conseil municipal décide « que si on trouve à placer six cents lumières que le Secrétaire écrive à la Compagnie de Shawinigan pour avoir les prix les plus bas qu'il pourront donner »129. Le 15 avril 1908, le Dr Amiot médecin du village d'Asbestos :

« fait rapport qu'il a recueilli la signature des propriétaires d'Asbestos fournissant 446 lumières et 30 forces motrices en plus, à part de plusieurs propriétaires qui n'ont pas été vus, en sorte que le conseil peu figuré sur 500 lumières alors que le Dr Amiot fait valoir les causes pour lesquelles la corporation devrait posséder à son compte le contrôle de la lumière électric plutôt que de la confier à une compagnie qui profiterait des revenus qui peuvent être réalisés »130.

Parade à Asbestos
Parade à Asbestos
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Le Conseil municipal décide d'entreprendre des démarches et autorise le secrétaire à « écrire à la Shawinigan Water and Power Co. pour leur demander le prix que coûterait 35 kilowatts et toute autre information se rapportant à la présente question »131. Sept mois après, les membres du Conseil entreprennent d'autres négociations et le 7 mai 1908, ils s'informent auprès de la Continental Heat and Power Co. (pourtant reliée à la Shawinigan Water and Power Co.) au sujet de la vente d'électricité132. Le 5 janvier 1910, le Conseil municipal reprend les négociations avec la Shawinigan Water and Power Co. et « envoie une délégation rencontrer les directeurs [...] pour voir à quelle condition et à quel prix la dite compagnie pourrait fournir l'électricité de cette municipalité »133. Malgré toutes ces démarches rien de concret ne se réalisera avant 1919134.

Le village d'Asbestos est maintenant bien installé. On peut y trouver une mine (qui procure des emplois), des commerces, une église, une école. De plus, il possède un Conseil municipal aguerri aux problèmes d'une urbanisation trop rapide. Le village est jeune, dynamique et l'avenir est prometteur.

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116 « La grippe espagnole de 1918 », Le Citoyen : Édition Spéciale, Asbestos, Samedi 28 décembre 1974, p. 40.
117 Frère Fabien, op.cit., p. 75.
118 Ibid.
119 « La grippe espagnole de 1918 », op.cit., p. 40.
120 Ibid.
121 « Le conseil prend des mesures », Le Citoyen : Édition Spéciale, Asbestos, Samedi 28 décembre 1974, p. 40.
122 Frère Fabien, op.cit., p. 75.
123 William Clark, « Les débuts de la Clinique de la C.J.M. », Le Citoyen : Édition Spéciale, Asbestos, Samedi 28 décembre 1974, p. 14.
124 Il est à noter ici que les sources ne sont pas exactes quant au véritable nom du propriétaire de la maison. Il est parfois signalé sous l'appellation d'Ed Morill alors qu'ailleurs il est identifié comme étant Édouard Morel. Frère Fabien, op.cit., p. 77.
125 William Clark, « Les débuts de la Clinique de la C.J.M. », op.cit., p. 14.
126 Ibid.
127 Ibid.
128 Livre des procès-verbaux : Livre 2 : 1909-1915, Village d'Asbestos. 5 janvier 1910.
129 Ibid., 18 mars 1908, p. 344.
130 Ibid., 15 avril 1908, pp. 346-347.
131 Ibid., p. 347.
132 Ibid., 7 avril 1908, p. 348.
133 Livre des procès-verbaux : Livre 2 : 1909-1915, Village d'Asbestos. 5 janvier 1910.
134 Nous continuons de parler de la question de l'électricité à Asbestos dans le chapitre suivant.



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