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Milieu en formation (1907-1918) Page 4
La vie communautaire au village d'Asbestos (1907-1919)
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M. Arthur Lafrance
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Pendant ce temps, la vie communautaire s'organise au village d'Asbestos. Depuis 1907, c'est M. Arthur Lafrance qui en est le maire. Il administrera le village jusqu'en 1914102. En 1909, la Eastern Townships Bank ouvre une succursale. C'est la première banque à s'installer dans le village. Plus tard, « la Eastern Townships Bank et la Banque Canadienne de Commerce fusionnèrent le 1er mars 1912 et cette dernière légua son nom au nouvel établissement »103 établi dans l'édifice de la Compagnie Artistique et Financière, au coin des rues Jutras et du Roi104.
Dans les villes, les conseils municipaux se préoccupent de mettre en place certains services de base : système d'aqueduc et égouts. C'est le cas du village d'Asbestos, le 11 mai 1910, lorsque le Conseil municipal « statue sur la nécessité de faire construire un réseau d'aqueduc et un système d'égout à Asbestos dans le but d'assurer une alimentation en eau potable et une pression d'eau suffisante en cas d'incendie »105. Le projet est adopté lors du référendum du 7 juin 1910. Le 5 octobre de la même année, on met en place le service d'incendie et « une brigade de pompiers est constituée, se composant de 5 hommes et du maître qui en sera le chef. Nommés à la même date que les autres officiers du Conseil, leur charge aura une durée de 3 ans au taux horaire de 1 $/heure lors d'incendie »106.
Les assemblées du conseil municipal du village attiraient de plus en plus de gens et la maison louée à cette fin s'avérait déjà trop petite :
« Incidemment, puisqu'il est fait mention de l'hôtel de ville, disons qu'Asbestos, avant 1935, n'eut jamais son édifice bien à lui. Pourtant plusieurs essais furent tentés à cette fin, mais aucun n'eut de suite.
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Rue du Roi à Asbestos vers 1904
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Dès 1906, il fut question d'acheter la maison d'un nommé Mike O'Neil pour loger l'hôtel de ville; la trouvant sans doute peu convenable, le Conseil décida de construire plutôt une salle de 35 X 60 pieds sur le terrain de Désiré Provost. Cependant, tout resta en plan et, en 1908, un référendum, demandant l'autorisation de disposer d'un montant de 4 300 $, pour la construction d'un hôtel de ville, fut désapprouvé »107.
Pour résoudre le problème, on décida de déménager le conseil municipal dans les locaux plus spacieux de l'édifice de la Compagnie Artistique et Financière. Là encore, on continuait de louer l'emplacement et « en 1916, le Conseil offrit même 7500 $ à la Compagnie pour l'achat de l'immeuble »108, offre qui fut rejetée109.
Le village d'Asbestos grossit à vue d'oeil et commence à se pourvoir des dernières commodités du temps. On connaît le téléphone à Asbestos depuis 1909110. En 1911, une compagnie locale de téléphone s'installe au village111 et « les actionnaires, au nombre de douze, investissent chacun 30 $ dans l'entreprise »112. Encore une fois, M. le curé Castonguay est impliqué dans l'affaire avec la responsabilité de gérant.
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Rue Laurier à Asbestos vers 1910
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Le 1er avril 1914, M. Rosario Bélisle devient le 4e maire du village d'Asbestos, succédant ainsi à M. Arthur Lafrance qui avait démissionné. Le nouveau maire, M. Bélisle, connaissait bien les affaires municipales puisqu'il « était conseiller depuis quelques années déjà et il fut choisi parmi les conseillers en poste pour occuper le siège de maire »113. C'est sous son mandat qu'on innove en remplaçant les vieux trottoirs de bois par des trottoirs de béton et que l'on construit « un réservoir pour le réseau d'aqueduc, une construction de 12 X 20 pieds chez Arthur Proulx »114. Toutefois, sa charge fut de courte durée, prenant fin au début de l'année 1916, lorsque M. Ulric Bruneau fut élu. M. Bruneau connut lui aussi un mandat très court puisqu'il quitta son poste au début de l'année 1917. M. Georges Denault lui succéda. Il est important de souligner ici que M. Denault est le premier maire élu par le peuple115.
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102 |
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« Arthur Lafrance », Le Citoyen : Édition Spéciale, Asbestos, Samedi 28 décembre 1974, p. 24. |
103 |
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Frère Fabien, op.cit., p. 68. |
104 |
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Ibid. |
105 |
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Livre des procès-verbaux : Livre 2 : 1909-1915, Village d'Asbestos, 11 mai 1910. |
106 |
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Ibid., 5 octobre 1910. |
107 |
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Frère Fabien, op.cit., p. 68. |
108 |
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Ibid. |
109 |
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« Il faut croire que l'offre ne plut pas puisque l'on continua de louer les pièces jusqu 'en 1921 ». Frère Fabien, op.cit., p. 68. |
110 |
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« Arthur Lafrance », Le Citoyen : Édition Spéciale, Asbestos, Samedi 28 décembre 1974, p. 24. |
111 |
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« En juin 1911, le Téléphone Gazette publié autrefois par la Cie Bell, annonçait la connexion avec les lignes interurbaines de l'Asbestos Telephone Compagny qui desservait, outre ses propres abonnés d'Asbestos, certaines localités des comtés de Richmond et Wolfe ». « L'histoire du téléphone à Asbestos est l'histoire d'une lutte pour des poteaux », Le Citoyen : Édition Spéciale, Asbestos, Samedi 28 décembre 1974, p. 138. |
112 |
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Frère Fabien, op.cit., p. 68. |
113 |
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« La galerie des maires », Le Citoyen : Édition Spéciale, Asbestos, Samedi 28 décembre 1974, p. 42. |
114 |
|
Ibid. |
115 |
|
Ibid. |
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