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OÙ SONT DONC PASSÉS TOUS LES HÉROS? : LES ANNÉES 1950 ET 1960

Nelvana, Johnny Canuck, Canada Jack et les autres superhéros canadiens ne furent pas les seules vedettes de cet âge d'or à ne pas survivre à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Bien que, durant la décennie de l'après-guerre, on assistât à un prodigieux essor de l'industrie américaine de la BD (on estime qu'à son apogée, plus de 60 millions de BD paraissaient chaque mois), l'intérêt du public pour les aventures de superhéros de BD diminua subitement.(4) Les éditeurs de BD américaines reportèrent donc leurs efforts sur d'autres genres, en particulier les histoires d'horreur et de guerre, les histoires policières et les aventures romanesques.

Au Canada anglais, les quelques éditeurs qui avaient survécu se mirent à réimprimer des BD américaines et à les présenter sous de nouvelles couvertures pour le marché canadien, mais cette industrie s'effondra elle aussi en 1951, lorsque toutes les barrières à l'importation de BD américaines furent levées. Le seul éditeur canadien-anglais qui continua après 1951, Superior Publishers, réussit à tenir jusqu'en 1956 principalement parce que ses BD (avec des titres tels que G.I. War Brides et United States Fighting Air Force) étaient produites expressément pour le marché américain. La disparition de Superior peut être directement attribuable à la campagne contre les histoires policières dans les BD, menée avec vigueur au Canada et aux États-Unis pendant toute la première moitié des années 1950. Cette campagne entraîna des changements profonds dans l'industrie de la BD, y compris l'adoption du Code de la bande dessinée, un ensemble rigoureux de règles relatives au contenu que l'industrie s'était imposées et qui sonna véritablement le glas des images scabreuses des histoires policières, des histoires d'horreur et des romans à l'eau de rose en BD. Au Québec, le seul éditeur local actif à cette époque était Fides, qui, à partir de 1944, commença à publier des BD d'inspiration religieuse, dont certaines étaient originales et d'autres étaient des réimpressions de bandes américaines.

Au moment même où le dernier éditeur canadien-anglais de BD de l'Âge d'or fermait ses portes, l'industrie américaine de la BD, profondément ébranlée par la controverse sur les BD d'histoires policières, entrait dans une ère nouvelle : l'Âge d'argent de la BD américaine, qui commença avec la publication de Showcase (no 4) en septembre 1956. Ce qui distinguait Showcase, c'était la résurrection dans ses pages de Flash, l'un des superhéros de l'Âge d'or américain. Après un hiatus de plus de dix ans, les amateurs de BD – maintenant surtout des enfants – étaient prêts à accueillir une nouvelle génération de héros. Flash fut bientôt suivi d'une multitude de superhéros, dont la plupart furent créés par D.C. Comics et Marvel Comics.

Pour les jeunes Canadiens qui avaient grandi dans les années 1950, les BD avaient été un invraisemblable mélange d'horreurs, de crimes, d'histoires de guerre, d'histoires de cow-boys et d'Indiens, d'aventures dans la jungle, d'histoires romanesques, d'histoires amusantes d'animaux, de Classics Illustrated, de quelques aventures de superhéros et, dans le cas du Québec, de BD édifiantes en français telles que Hérauts. Pour leurs jeunes frères et sœurs qui grandirent dans les années 1960, le médium était nettement différent. Comme les jeunes des années 1940, ceux des années 1960 purent découvrir une multitude de superhéros. Ce fut l'époque des Fantastic Four, de Spiderman, de Daredevil, du Hulk et des X-Men. (Au Québec, des réimpressions de BD de superhéros américains parurent aux Éditions Héritage de Saint-Lambert à partir de 1965.) Tout ce que les lecteurs canadiens de BD de la période 1950–1970 avaient de commun était un sentiment d'aliénation. Pour les Canadiens anglais, la BD était devenue un mode d'expression américain : les héros étaient américains, les lieux où se déroulaient leurs aventures étaient en majorité américains, et même leurs alléchantes réclames pour des soldats de plomb ou des « sea monkeys » [singes marins] étaient américaines. Comme la télévision américaine, les BD semblaient contenir un message implicite : le Canada était un pays arriéré, sans héros ni protecteur. Pour les Canadiens français, le médium subissait en plus une autre domination, celle des maisons d'édition francophones d'Europe.

Cette situation commença à changer à la fin des années 1960 et au début des années 1970, période marquée par l'apparition d'un nouveau nationalisme culturel au Canada et l'émergence de nouveaux éditeurs « underground » et parallèles dans le domaine de la BD, et qui amena la redécouverte des héros canadiens oubliés des années 1940 et la renaissance de l'industrie de la BD canadienne. Ce que l'on pourrait appeler l'Âge d'argent de la BD au Canada était sur le point de commencer.

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