Vertigo

Par Charles-Antoine Drolet,
Union québécoise pour la conservation de la nature
(UQCN)

On assiste au niveau mondial à une recrudescence des efforts des organismes de conservation pour inciter les gouvernements à prendre action pour la protection de la diversité biologique. La pendule tourne en effet à un rythme accru pour l’avenir des écosystèmes et des espèces. La diversité biologique a connu des reculs considérables depuis les origines de l’homme et son expansion sur l’ensemble des continents, mais le rythme des disparitions d’espèces se nourrit maintenant de facteurs nouveaux tels que la fragmentation et la disparition d’habitats (Redondance), l’introduction d’espèces génétiquement modifiées ou exotiques, le réchauffement climatique, l’expansion des activités agricoles. En outre, ces facteurs s’ajoutent aux problèmes « traditionnels» tels que la pollution, l’impact de l’exploitation des ressources et les perturbations des écosystèmes qui en résultent qui ne lâchent pas prise pour autant.

Pour pallier à certains de ces problèmes, les délégués au quatrième congrès mondial de l’UICN sur les parcs nationaux et les aires protégés tenu en 1992, ont convenu de l’objectif de protéger, dès l’an 2000, 10% de chaque habitat d’importance. Un certain nombre de pays ont pris cet objectif au sérieux, mais moins d’un tiers l’ont atteint. 10% semble constituer un objectif à la fois optimiste, mais largement insuffisant pour une majorité d’écologistes qui considèrent que 25% serait un niveau de protection plus valable.

Il y a donc lieu de poursuivre les efforts dont font état plusieurs des présentations qui composent ce numéro spécial, (Sophie Hamel-Dufour présentera dans un court texte l’ensemble des textes). Comme en témoigne deux des articles l’UQCN est à

Editorial LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE ET LES AIRES PROTÉGÉES Par Charles-Antoine Drolet, Union québécoise pour la conservation de la nature (UQCN) On assiste au niveau mondial à une recrudescence des efforts des organismes de conservation pour inciter les gouvernements à prendre action pour la protection de la diversité biologique. La pendule tourne en effet à un rythme accru pour l’avenir des écosystèmes et des espèces. La diversité biologique a connu des reculs considérables depuis les origines de l’homme et son expansion sur l’ensemble des continents, mais le rythme des disparitions d’espèces se nourrit maintenant de facteurs nouveaux tels que la fragmentation et la disparition d’habitats (Redondance), l’introduction d’espèces génétiquement modifiées ou exotiques, le réchauffement climatique, l’expansion des activités agricoles. En outre, ces facteurs s’ajoutent aux problèmes « traditionnels» tels que la pollution, l’impact de l’exploitation des ressources et les perturbations des écosystèmes qui en résultent qui ne lâchent pas prise pour autant. Pour pallier à certains de ces problèmes, les délégués au quatrième congrès mondial de l’UICN sur les parcs nationaux et les aires protégés tenu en 1992, ont convenu de l’objectif de protéger, dès l’an 2000, 10% de chaque habitat d’importance. Un certain nombre de pays ont pris cet objectif au sérieux, mais moins d’un tiers l’ont atteint. 10% semble constituer un objectif à la fois optimiste, mais largement insuffisant pour une majorité d’écologistes qui considèrent que 25% serait un niveau de protection plus valable. Il y a donc lieu de poursuivre les efforts dont font état plusieurs des présentations qui composent ce numéro spécial, (Sophie Hamel-Dufour présentera dans un court texte l’ensemble des textes). Comme en témoigne deux des articles l’UQCN est à	l’avant-garde de cet effort, par ses pressions sur les instances gouvernementales pour les inciter à agir, et par la mise en œuvre du programme des Zones importantes pour la conservation des oiseaux au Québec (ZICO). Le programme ZICO a ceci de particulier qu’il implique les personnes et les groupes au niveau local, clé du succès de la mise en œuvre de tout programme d’aires protégées. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue le fait que les aires de protection ne sont pas à l’abri des influences humaines et doivent être surveillées et gérées pour pallier à des dégradations éventuelles qui pourraient leur enlever toute valeur. Un exemple à cet égard est la transformation profonde de l’écologie de l’île d’Anticosti, incluse presqu’en totalité dans le calcul de la superficie d’aires protégées au Québec, causée par l’action directe et indirecte de l’homme, mais aussi plus particulièrement par le broutage d’une population trop élevée de cerfs. « Le parc d’Anticosti est un exemple flagrant de création légale d’une aire protégée qui n’atteindra pas les objectifs pour lesquels elle a été constituée» affirment Hébert et Jobin, dans le numéro spécial sur la forêt boréale du Naturaliste Canadien , automne 2001, « en effet, on protège un canyon et des paysages côtiers spectaculaires… qui ne sont toutefois pas menacés de disparition, mais aucune mesure concrète n’est prise pour conserver ou restaurer la diversité biologique des forêts soumises au broutement incessant du cerf de Virginie depuis plus de 100 ans.» Dans la version 2002-2007 de sa Stratégie sur la diversité biologique, le Québec se donne pour objectif d’atteindre d’ici 5 ans le niveau de 8% d’aires protégées. L’UQCN et ses associés veilleront à rappeler au gouvernement du Québec le sérieux de cet engagement.	Dans ce numéro: Perspective: L’environnement culturel des communautés amérindiennes : Quelle éthique pour quel développement ? – A. Wu. Les enjeux de la déforestation au Vietnam – Y. Roche et R. De Koninck. Lettres des lecteurs (Section à venir - envoyez-nous vos commentaires à vertigoweb@sympatico.ca Dossier: Les aires protégées: défis,politiques et réalités Les aires protégées au Québec: Portrait et Constat -Beauchesne P. et L. Gaudreau Planification du réseau d'aires protégées du Québec: Principes et méthodes de l'analyse écologique du territoire - Gerardin V., J.P. Dubruc et P. Beauchesne Les aires protégées en Afrique: Perspective pour leur conservation - C. Mengue-Medou Les ZICO: des aires protégées? - B. Limoges Perspectives locales sur les priorités de conservation faunique - G. Patenaude, J.P. Reveret et C. Potvin Tourisme et parc nationaux: impacts sur les communautés limitrophes -le cas de Tadoussac (Québec, Canada) - G. Poulin Le Québec: un territoire en manque d'aires protégées - H. Mead Actualité: LE PROJET DE CONSTRUCTION DE LA CENTRALE THERMIQUE DE MELOCHEVILLE : APRÈS HYDRO-QUÉBEC, THERMO-QUÉBEC? Rivière Richelieu : première victime de la contamination par les OGM. Section j'ai lu: Manuel de l’Éco-Logis, Développement anthropique et conservation de l’environnement en Amazonie Brésilienne : description,analyse critique et etude de cas, Mondialisation et environnement, La nature des économies Les articles n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position de la revue VertigO, de son comité de rédaction. Trucs et astuces de recherche
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