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Commentaires sur l'exposition Jordaens
par Michael Jaffé
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On a pu faire les observations suivantes:
1 Jordaens avait acquis très jeune une obsession: il détestait
gaspiller le moindre bout de papier sur lequel il pouvait dessiner.
Cette économie ne lui était pas imposée par des raisons financières:
il n'a jamais été pauvre et il est devenu un homme riche. Les
raisons qui explique ce comportement étaient sans doute d'ordre
psychologique et peut-être même moral. À ce point de vue, on
pourrait même soutenir que Jordaens était disposé
psychologiquement à embrasser la religion calviniste.
2 L'artiste semble presque avoir préféré travailler sur une
feuille de papier composée de petits morceaux collés - soit par
lui-même, soit par sa famille, soit par ses élèves, on n'en sait
rien-pour peindre ou pour dessiner [voir nos 59, 82 à 84, 147,158
et 171], plutôt que d'utiliser une nouvelle feuille. Il semble
qu'il ait généralement fait une exception à cette ligne de
conduite un peu bizarre pour ses études de portrait [voir nos 178,
179 et 193], ainsi que pour les dessins destinés à être gardés
ou vendus en tant que « pièces d'exposition », pour eux-mêmes, en
quelque sorte [voir nos 187 et 231]. Comme on pourrait également
s'y attendre, les premières feuilles des calepins de croquis
demeurent entières [voir nos 131 et 132].
3 Jordaens n'aimait pas ébarber les bords de son papier
(fabriquait-il son propre papier?). Les bords primitifs apparaissent
clairement au nos 148 et 218. Le support de ces deux dessins a été
agrandi de façon à former un rectangle convenable; l'artiste a
collé un morceau de papier au bord ébarbé au-dessous du bord barbé.
De tels agrandissements ne sont ni des réparations ni des additions
ultérieures. Dans les cas où sa grande feuille de papier
avait des bords déjà ébarbés, bien qu'irréguliers [voir nos
256, 258, 259 et 262], l'artiste l'agrandissait quand même en y
ajoutant des bandes de papier. Mais encore là, ces additions étaient
faites avant qu'il ne commence à dessiner.
4 Quelquefois cependant il ajouta des morceaux de papier et dessina
dessus après que son premier dessin eut été complété. La
chose apparaît plus clairement alors qu'il décida au cours des années
1660, d'agrandir des dessins très brillants à l'aquarelle [voir
nos 222 et 263] en ajoutant des morceaux dessinés tout simplement
à la sanguine et au fusain avec de l'encre appliquée à la plume
ou au lavis.
5 Quand Jordaens se heurtait à des problèmes complexes dans la
composition d'une oeuvre, il n'hésitait pas à prendre son couteau
et sa colle et à découper des morceaux ou à en ajouter [voir nos
167, 192, 223].
Notes sur le Catalogue
Introduction générale
En plus de ce qu'on a déjà dit (p. 47) à propos des hommages
que Jordaens a rendus à Goltzius, il faudrait souligner
l'existence d'une gravure de 1596 de Saenredam, d'après le CULTE DE
CÉRÈS, de Goltzius, qui a sans doute été une source
d'inspiration pour Jordaens lorsqu'il a entrepris de représenter
lui-même ce sujet; voir les nos 141 et 171 ci-dessous.
En ce qui concerne la prédilection de Jordaens pour tout ce qui se
rattachait à la tradition dans le goût flamand, on a pu remarquer
que son grand intérêt pour la représentation de la lumière
d'une scène d'intérieur - particulièrement par les reflets sur un
mur des rayons de soleil filtrés et modelés par les panneaux vitrés - s'inspire
de l'amour qu'il partageait d'ailleurs avec ses compatriotes pour le
SAINT JÉRÔME DANS SON ÉTUDE de Dürer (B. 60). À
l'exposition, on a pu observer cette tendance en particulier dans «
LES JEUNES PIAILLENT COMME CHANTENT LES VIEUX » [no 65] de
Valenciennes et dans TÉLÉMAQUE CONDUIT THEOCLYMENE DEVANT SA
MERE PENELOPE (HOMÈRE, L'ODYSSÉE, XVII,85-97) [no 180]
de Stockholm.
On aurait dû mentionner cette recrudescence occasionelle
des idéaux de la Grande Renaissance, la bisymétrie
axiale et les groupements pyramidaux, traits qui se remarquent dans
les compositions du Jordaens de l'âge mûr; on les voit de façon
évidente dans LA SAINTE FAMILLE EN BATEAU [no 105] de 1652; dans LA
MORT DE CLÉOPÂTRE [no 107] de 1653; dans le GROUPE DE MARIAGE [no
106] de Leningrad; et plus tard encore dans le modello de LA
RÉSURRECTION [no 113] de Gand, ainsi que dans LE CHRIST GUÉRISSANT
DES MALADES (MARC, 1, 23) [no 260] sous sa forme définitive. Ce goût
acquiert quelque variété par le groupement des personnages orientés
vers la droite ou vers la gauche selon un style apparenté à la
frise, par exemple dans les nos 109, 111, 112, 115, et 259, qui
datent de 1657 ou se situent aux environs de cette date.
On aurait dû inscrire le nom d'Annibale Carrache aux pages 49 et
50. On a discuté de l'influence possible de Carrache dans les
commentaires sur L'EMBARQUEMENT [no 173] et sur NEPTUNE CRÉANT LE
CHEVAL [no 81]. On aurait dû également souligner la possibilité
que le professeur J. S. Held a discutée et illustrée dans sa
critique de l'exposition paru dans le Burlington Magazine (6), à
l'effet que Jordaens se serait inspiré de la gravure de Willem van
Haecht d'après LA SAINTE FAMILLE EN BATEAU de Carrache; l'artiste
flamand en aurait tiré « l'idée de la voile gonflée et de
l'Enfant-Jésus debout que l'on retrouve dans ses propres oeuvres
[nos 105 et 245] ».
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