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Commentaires sur l'exposition Jordaens
par Michael Jaffé
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Peintures
117 Dans la description physique, au lieu de papier
beige, lire deux morceaux de papier.
E. Greindl, Les peintres flamands de nature morte au XVIIe
siècle, Bruxelles, 1956, p. 56, pl. IV, a publié dans
sa discussion de dessins de nature morte attribués à Snyders
une feuille de
« Dessins d'étude » à l'École
Nationale Supérieure des Beaux-Arts, Paris (collection Drouet, no
35.611, verso). La moitié droite de cette feuille d'études
à la plume et à l'encre, correspondant au no 1007 du
musée de Bruxelles, se rapproche beaucoup de l'arrangement des
éléments de nature morte du dessin de Darmstadt: le chevreuil
pendu à un crochet par une de ses pattes de derrière, flanqué
d'un homard sur un plateau, d'un artichaut et d'une poignée d'asperges,
à gauche, ainsi que d'un panier rempli de raisins, à droite.
La technique et même le style paraissent semblables dans les deux
dessins. Toutefois, Snyders lui-même aurait difficilement peint
à nouveau son étude de Paris (si elle est vraiment de lui)
pour qu'une autre main y ajoute quatre personnages, un chien, une tête
de sanglier, etc. (25) Des comparaisons (déjà établies
dans le catalogue) avec le no 116 et le no 137 révèlent
que ces six personnages ne peuvent avoir été dessinés
que par Jordaens, vers 1615: le contraste avec les personnages censés
avoir été dessinés par Snyders en rapport avec une
nature morte apparaît clairement sur la moitié gauche de cette
feuille de Paris, où l'on voit un vieil homme portant sur son dos
un chevreuil, suivi d'une femme qui porte un panier de nourriture sur sa
tête; cette étude est fort semblable à celle que l'on
voit dans la peinture de la Galerie nationale de Prague (numéro
d'inventaire DO 5682, signée: F. Snijders fecit). De plus,
comme M. Myron Laskin me l'a fait remarquer, la tête du jeune homme
correspond de près à celle de Méléagre dans
la partie originale du no 114, tant par son type que par la pose (ces
têtes ont évidemment été réalisées
à partir du même modèle). La qualité des natures
mortes représentées sur la feuille de Darmstadt est trop
bonne pour les apprentis de Snyders, Melchior Weldenck et Henri Joris,
ou pour n'importe quel copiste ordinaire. Il semble beaucoup plus satisfaisant de soutenir l'opinion exprimée dans le texte du catalogue,
portant que la feuille de Darmstadt est entièrement due à
Jordaens. (26)
122 Ajouter à BIBL.: M. Jaffé,
« Rubens as a draughtsman »,
Burl M, CVII, juillet 1965, p. 372. Ce semble être la plus ancienne des publications qui attribuent
le groupe de dessins de Düsseldorf à Jordaens.(27) On illustre
ici pour la première fois cinq études semblables du même
modèle, qui appartiennent au Hessisches Landesmuseum de Darmstadt (fig. 5-9).
Dans les commentaires: au lieu de AE 539 lire Hz 4669,
fusain et craie blanche, 530 x 295 mm, 20 7/8 x 11 5/8 po. Hind, no
27, pl. IV (donné comme
« study for Neptune » de Rubens)
est une autre étude de nu en académie de Jordaens, d'après
le même modèle barbu, tel qu'il apparaît dans les dessins
de Düsseldorf et de Darmstadt. Cette oeuvre fort belle, de grandes
dimensions (fig. 10), pourrait être passée directement à
Lankrink de Jordaens ou de sa succession. Elle a été pour
le reste négligée, étant arrivée au British
Museum avec la collection Cracherode. On peut penser que Jordaens aurait
utilisé une étude assez semblable pour le personnage assis
à la gauche du no 15; on peut également faire la comparaison
avec le personnage assis dans son ALLÉGORIE DE LA GUERRE ET DE LA
PAIX, qu'on a vue pour la dernière fois à la galerie Van
Diemen de Berlin en 1931 (d'Hulst 1956, p. 43, fig. 12). Ces deux oeuvres ont été exécutées vers 1617.
127/128 On aurait dû noter que Jordaens a
« encadré » ces deux études de composition de larges
bandes de lavis brun (une habitude de cette époque?).
131 Depuis l'exposition, M. John Brealey a terminé
le nettoyage et la légère restauration qui s'imposait du
superbe modello de L'ADORATION DES BERGERS (fig. 11) de M. Franz
Muheim; il s'agit d'une scène nocturne et l'on considère
maintenant que c'est un des croquis les plus remplis d'invention et d'émotion
de tous ceux de Rubens sur des sujets religieux. L'oeuvre avait été
en partie retouchée, particulièrement à droite,
de façon à masquer le fait que l'on avait retiré le
vieil homme barbu, tout le corps de la vieille femme, à l'exception
de sa tête, et l'arche par laquelle ils entrent dans l'étable
(une comparaison de la figure 10 avec la gravure de H. Witdoeck [fig.
IX] permet de le constater). L'historique du modello de la famille
Muheim remonte à Henri-Frédéric, comte de Diesbach-Torny
(1818-1867). François-Pierre-Frédéric, comte de Diesbach-Torny
(1739-1811), avait probablement acheté ce tableau durant son séjour
à La Haye (1755-1765) à titre d'ambassadeur de Louis XV auprès
du gouvernement des Pays-Bas. Rooses 1886-1892, no 152, mentionne
des gravures de H. Witdoeck, s. à Bolswert, F. Ragot et R. Laurie
en rapport avec un « Tableau inconnu. Composition en largeur. » Smith,
no 117, ne mentionne que la gravure de Bolswert au sujet de cette
oeuvre.
Aucune preuve concluante nous permet d'affirmer que Rubens a peint une
version plus grande de cette composition. Jordaens était particulièrement
séduit par ce modello, peut-être parce qu'il évoque
Elsheimer.
131/132 De fines brisures verticales dans ces dessins
révèlent qu'on a utilisé des feuilles de papier provenant
de calepins de croquis. Il y a une illustration [fig. IX] de la gravure
de Witdoeck [voir le no 131, ligne 3 ].
132 Au lieu de J. S. Spengler, lire J. C. Spengler.
La surface de ce dessin est considérablement vieillie;
mais la qualité de l'invention et de l'exécution sont du
plus pur Jordaens. (28)
133 M. Garff m'a gracieusement communique son opinion; d'après lui, les chiffres et les lignes inscrits
à la plume sont très probablement
l'oeuvre de Wm. Panneels.
140 Il a été impossible d'exposer ce dessin. Le musée d'Orléans a finalement
décidé de ne pas le retirer de l'album du XIX siècle dans lequel on le conserve encore.
141 Ce sujet avait jusqu'alors été extrêmement
rare, dans cette forme de composition verticale surtout; Jordaens pourrait fort bien avoir
été poussé à entreprendre ce travail sous l'influence
qu'aurait eue sur lui la grande feuille gravée en 1596 par J. Saenredam,
d'après Goltzius (Hollstein, 355); cette gravure représente
Cérès tenant une corne d'abondance, vêtue
d'amples
soieries et recevant debout les hommages de ses adorateurs campagnards.
On aurait dû faire un recoupement et mentionner la réapparition
presque littérale de la forme agenouillée avec un enfant
dans son giron du MOÏSE FAISANT JAILLIR L'EAU DU ROCHER (EXODE, XVII, 6) [no 115] de Kassel.
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