Musée des beaux-arts du Canada / National Gallery of Canada

Bulletin 13, 1969

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Commentaires sur l'exposition Jordaens

par Michael Jaffé

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Peintures

117 Dans la description physique, au lieu de papier beige, lire deux morceaux de papier.

E. Greindl, Les peintres flamands de nature morte au XVIIe siècle, Bruxelles, 1956, p. 56, pl. IV, a publié dans sa discussion de dessins de nature morte attribués à Snyders une feuille de 
« Dessins d'étude » à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, Paris (collection Drouet, no 35.611, verso). La moitié droite de cette feuille d'études à la plume et à l'encre, correspondant au no 1007 du musée de Bruxelles, se rapproche beaucoup de l'arrangement des éléments de nature morte du dessin de Darmstadt: le chevreuil pendu à un crochet par une de ses pattes de derrière, flanqué d'un homard sur un plateau, d'un artichaut et d'une poignée d'asperges, à gauche, ainsi que d'un panier rempli de raisins, à droite. La technique et même le style paraissent semblables dans les deux dessins. Toutefois, Snyders lui-même aurait difficilement peint à nouveau son étude de Paris (si elle est vraiment de lui) pour qu'une autre main y ajoute quatre personnages, un chien, une tête de sanglier, etc. (25) Des comparaisons (déjà établies dans le catalogue) avec le no 116 et le no 137 révèlent que ces six personnages ne peuvent avoir été dessinés que par Jordaens, vers 1615: le contraste avec les personnages censés avoir été dessinés par Snyders en rapport avec une nature morte apparaît clairement sur la moitié gauche de cette feuille de Paris, où l'on voit un vieil homme portant sur son dos un chevreuil, suivi d'une femme qui porte un panier de nourriture sur sa tête; cette étude est fort semblable à celle que l'on voit dans la peinture de la Galerie nationale de Prague (numéro d'inventaire DO 5682, signée: F. Snijders fecit). De plus, comme M. Myron Laskin me l'a fait remarquer, la tête du jeune homme correspond de près à celle de Méléagre dans la partie originale du no 114, tant par son type que par la pose (ces têtes ont évidemment été réalisées à partir du même modèle). La qualité des natures mortes représentées sur la feuille de Darmstadt est trop bonne pour les apprentis de Snyders, Melchior Weldenck et Henri Joris, ou pour n'importe quel copiste ordinaire. Il semble beaucoup plus satisfaisant de soutenir l'opinion exprimée dans le texte du catalogue, portant que la feuille de Darmstadt est entièrement due à Jordaens. (26)

122 Ajouter à BIBL.: M. Jaffé, « Rubens as a draughtsman »,
Burl M, CVII, juillet 1965, p. 372. Ce semble être la plus ancienne des publications qui attribuent le groupe de dessins de Düsseldorf à Jordaens.(27) On illustre ici pour la première fois cinq études semblables du même modèle, qui appartiennent au Hessisches Landesmuseum de Darmstadt (fig. 5-9). Dans les commentaires: au lieu de AE 539 lire Hz 4669, fusain et craie blanche, 530 x 295 mm, 20 7/8 x 11 5/8 po. Hind, no 27, pl. IV (donné comme « study for Neptune » de Rubens) est une autre étude de nu en académie de Jordaens, d'après le même modèle barbu, tel qu'il apparaît dans les dessins de Düsseldorf et de Darmstadt. Cette oeuvre fort belle, de grandes dimensions (fig. 10), pourrait être passée directement à Lankrink de Jordaens ou de sa succession. Elle a été pour le reste négligée, étant arrivée au British Museum avec la collection Cracherode. On peut penser que Jordaens aurait utilisé une étude assez semblable pour le personnage assis à la gauche du no 15; on peut également faire la comparaison avec le personnage assis dans son ALLÉGORIE DE LA GUERRE ET DE LA PAIX, qu'on a vue pour la dernière fois à la galerie Van Diemen de Berlin en 1931 (d'Hulst 1956, p. 43, fig. 12). Ces deux oeuvres ont été exécutées vers 1617.

127/128 On aurait dû noter que Jordaens a « encadré » ces deux études de composition de larges bandes de lavis brun (une habitude de cette époque?).

131 Depuis l'exposition, M. John Brealey a terminé le nettoyage et la légère restauration qui s'imposait du superbe modello de L'ADORATION DES BERGERS (fig. 11) de M. Franz Muheim; il s'agit d'une scène nocturne et l'on considère maintenant que c'est un des croquis les plus remplis d'invention et d'émotion de tous ceux de Rubens sur des sujets religieux. L'oeuvre avait été en partie retouchée, particulièrement à droite, de façon à masquer le fait que l'on avait retiré le vieil homme barbu, tout le corps de la vieille femme, à l'exception de sa tête, et l'arche par laquelle ils entrent dans l'étable (une comparaison de la figure 10 avec la gravure de H. Witdoeck [fig. IX] permet de le constater). L'historique du modello de la famille Muheim remonte à Henri-Frédéric, comte de Diesbach-Torny (1818-1867). François-Pierre-Frédéric, comte de Diesbach-Torny (1739-1811), avait probablement acheté ce tableau durant son séjour à La Haye (1755-1765) à titre d'ambassadeur de Louis XV auprès du gouvernement des Pays-Bas. Rooses 1886-1892, no 152, mentionne des gravures de H. Witdoeck, s. à Bolswert, F. Ragot et R. Laurie en rapport avec un « Tableau inconnu. Composition en largeur. » Smith, no 117, ne mentionne que la gravure de Bolswert au sujet de cette oeuvre. Aucune preuve concluante nous permet d'affirmer que Rubens a peint une version plus grande de cette composition. Jordaens était particulièrement séduit par ce modello, peut-être parce qu'il évoque Elsheimer.

131/132 De fines brisures verticales dans ces dessins révèlent qu'on a utilisé des feuilles de papier provenant de calepins de croquis. Il y a une illustration [fig. IX] de la gravure de Witdoeck [voir le no 131, ligne 3 ].

132 Au lieu de J. S. Spengler, lire J. C. Spengler. La surface de ce dessin est considérablement vieillie; mais la qualité de l'invention et de l'exécution sont du plus pur Jordaens. (28)

133 M. Garff m'a gracieusement communique son opinion; d'après lui, les chiffres et les lignes inscrits à la plume sont très probablement l'oeuvre de Wm. Panneels.

140 Il a été impossible d'exposer ce dessin. Le musée d'Orléans a finalement décidé de ne pas le retirer de l'album du XIX siècle dans lequel on le conserve encore. 

141 Ce sujet avait jusqu'alors été extrêmement rare, dans cette forme de composition verticale surtout; Jordaens pourrait fort bien avoir été poussé à entreprendre ce travail sous l'influence qu'aurait eue sur lui la grande feuille gravée en 1596 par J. Saenredam, d'après Goltzius (Hollstein, 355); cette gravure représente Cérès tenant une corne d'abondance, vêtue d'amples soieries et recevant debout les hommages de ses adorateurs campagnards. On aurait dû faire un recoupement et mentionner la réapparition presque littérale de la forme agenouillée avec un enfant dans son giron du MOÏSE FAISANT JAILLIR L'EAU DU ROCHER (EXODE, XVII, 6) [no 115] de Kassel.

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