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Cap-St-Georges,
et le village qui devait s'établir en face de l'îleRouge, la Grand'Terre,
sont des villages francophones dont les premiers habitants étaient
en grande partie des Bretons. La présence bretonne est attestée
aussi dans les villages de l'Anse-à-Canards, de Maisons-d'Hiver
et de Degras; un géographe français qui travaillait à Cap-St-Georges
vers 1950 prétend avoir entendu la langue bretonne dans la bouche
de certains vieux, aujourd'hui disparus. Comme nous le verrons
plus loin, les noms de famille de la région comprennent des formes
typiquement bretonnes.
Entre
les voyages de Cartier et la fin du dix-huitième siècle, la présence
française sur la côte ouest ne semble pas s'être traduite par
une colonisation permanente. Jusqu'en 1713, date du traité d'Utrecht,
la France fut, à toutes fins pratiques, maîtresse d'une partie
importante des côtes de Terre-Neuve avec, comme capitale de cette
colonie, la ville de Plaisance, située dans la baie du même nom.
Les colonies anglaises de l'époque furent limitées, sur le plan
géographique, à la section de la côte est de l'île de Terre-Neuve,
entre le cap Bonavista et ce qu''on appelle la Southern Shore,
la côte est de la presqu'île d'Avalon. Mais le traité d'Utrecht,
qui mit fin à la guerre de succession d'Espagne et dont les protagonistes
principaux furent l'Angleterre et la France, enleva à cette dernière
non seulement sa colonie d'Acadie, mais aussi sa colonie de Terre-Neuve.
La France perdit ainsi tout, sauf ses droits de pêche et de séchage.
Ce n'est qu'en 1904 que la France renonça définitivement à ses
droits; entre 1713 et 1904, la longueur de la côte française n'arrêtait
pas de diminuer. Au cours du dix-neuvième siècle, période qui
nous intéresse le plus en ce qui concerne l'îlot français actuel,
la côte française s'étendait du cap Rai au sud au cap Normand
au nord.
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