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Tout
d'abord, la fin des années soixante marqua la création, par le
gouvernement fédéral de l'époque, de la Commission sur le bilinguisme
et le biculturalisme. En 1971, j'ai accompagné trois membres de
la commission au cours d'une visite) faite à ma suggestion, sur
la côte ouest. Sachant, d'après les recensements, qu'il y avait
des Français à Terre-Neuve, les membres de la commission s'étaient
rendus à St-Jean, espérant les y trouver. Leur déception et leurs
doutes furent modifiés par leurs découvertes sur la côte ouest,
et les poussèrent à recommander, dans leur rapport publié en 1975,
la création d,un district fédéral bilingue.
On
ne donna pas suite à cette recommandation, mais ce fut un signe
d'une activité et d'un intérêt grandissants vis-à-vis du sort
des FrancoTerreneuviens. Déjà, en 1971, appuyés par le secteur
Animation sociale du Secrétariat d'État, les Franco Terre-Neuviens
avaient fondé l'Association des Terre-Neuviens français, à Cap
St-Georges. En 1974, les Français furent dotés, par relais satellite,
d'une chaîne de télévision de langue française, émanant de Montréal.
En septembre 1975, on créa une école bilingue à Cap-St-Georges,
offrant pour la première fois aux Français la possibilité d'une
instruction dans leur langue maternelle. Et depuis 1970, mes propres
recherches sur la culture traditionnelle des Franco Terre-Neuviens
ont non seulement prouvé l'existence d'un folklore des plus riches:
elles ont servi surtout à revaloriser à leurs yeux tant leur langue
que leurs traditions.