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Quant
à la vie spirituelle des Français de la presqu'île, elle laissait
à désirer. Ce n'est pas à dire que ceux-ci ne montraient ni foi
ni dévotion, au contraire: on manquait de prêtres et d'églises.
Sans exception, la population française semble avoir toujours
été catholique. Il n'y eut pourtant pas d'églises à Cap-St-Georges
avant 1921 (du moins, le recensement de 1911 n'en indique pas)
et ce ne fut qu'en 1975 que la Grand'Terre commença à recevoir
la visite hebdomadaire, à sa chapelle nouvellement construite,
d'un curé anglais de Lourdes.
L'histoire
religieuse de la région ne commence à proprement parler qu'en
1850, alors qu'un prêtre québécois, le père Alexis Bélanger (1808-1868),
mit pied à terre à Sandy Point le 7 septembre. Sa mission était
d'une difficulté extrême. La paroisse était vaste, recouvrant
effectivement toute la côte ouest, et vu J'absence de chemins,
tout voyage devait s'effectuer à pied ou en bateau. Le père Bélanger,
qui avait déjà travaillé aux îles de la Madeleine, n'éprouvait
pas de problème linguistique, bien sûr, du côté des Acadiens et
Français. Dans la vallée de Codroy, il réussit même à faire venir,
une fois par an, un curé d'expression gaélique, qui pouvait donc
satisfaire plus aisément les besoins spirituels des Écossais.