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À
la mort du père Bélanger, en 1868, le sort des Français prit un
tournant important. Son remplaçant, Mgr Thomas Sears (plus tard
le premier évêque du diocèse de St-Georges) fit un travail herculéen
dans la région, inaugurant des routes, des églises, des écoles,
mais faisant de plus en plus de l'anglais la langue de l'Église.
Malgré la présence, par la suite, de quelques prêtres francophones
ici et là, ce fut quand même l'anglais dont on se servit pour
l'instruction, tant religieuse que profane.
Encore
une fois, le témoignage oral est éloquent, du moins pour la presqu'île.
J'ai souvent demandé à mes informateurs de me réciter des prières
en français. Le plus souvent, elles étaient tellement embrouillées
qu'on avait du mal à les reconnaître: faute de prêtres francophones
et d'instruction en français, les prières ont été transmises par
voie uniquement orale. Les Français de la presqu'île aimeraient
bien aujourd'hui être desservis par un curé de langue française.