Les hôpitaux de l'Ouest canadien
Les premiers hôpitaux de l'Ouest étaient fondés très souvent par des communautés religieuses. Par exemple, en Alberta, les Soeurs grises ont fondé l'hôpital général et les Soeurs de la Miséricorde ont fondé à leur tour un deuxième hôpital.
Les médecins
« Les petites villes avaient habituellement un médecin. Edmonton, par exemple, en 1905 avait un médecin francophone, le Dr P. Roy. Il était un médecin chirurgien et ses spécialités étaient la maladie des yeux, des oreilles, du nez et de la gorge. » (Le Courrier de l'Ouest, 16/11/1905)
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Le métier de sage-femme
« Alda était reconnue comme la sage-femme de la région à qui on avait recours pour le moindre malaise. En toute saison, elle partait à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit pour rendre service. La charité était une de ses qualités. Lorsque les enfants se levaient le matin, ne voyant pas leur mère près du poêle à préparer le déjeuner, ils savaient qu'elle était partie et ne reviendrait pas avant quelques jours. Ne parlant pas un mot d'anglais, elle savait communiquer sa bonté et se faire comprendre. » (Souvenirs de Saint-Vincent, 1981: 395-396)
Les guérisseurs
Lorsque les éleveurs dominaient la prairie, le peuplement était très dispersé et les médecins étaient plutôt rares. Lorsqu'on était malade, parfois on allait voir un guérisseur qui connaissait bien les plantes guérisseuses. « Notre guérisseur dans la région était Mme Jim (Eliza) Wishart. Eliza avait appris tout ce qu'elle pouvait à propos des racines et des herbes des Indiens. Elle gardait une collection importante de racines suspendues dans un sac dans sa cuisine. Lorsque quelqu'un devait se faire soigner, habituellement, elle pouvait l'aider. Une fois, j'avais un ulcère à la main qui ne voulait pas se guérir. Un jour j'ai été chez les Wishart sur mon poney. Eliza est allée chercher son sac et a choisi une racine. Elle l'a mastiquée et a placé la pulpe sur la plaie. Finalement elle a enveloppé ma main. Après quelques traitements, la chair s'est guérie. Son fils soutenait que ce n'était pas la racine qui guérissait mais la salive de sa mère et la magie dans son toucher. » (Prairie Reminiscences, John Martin, Document des archives provinciales no 70.431-77)
La petite variole
Les épidémies étaient très redoutées, surtout celle de la petite variole. « Le révérend père Leduc est appelé pour une Métisse malade. Petite variole à l'état bénin. Cette épidémie menace de s'étendre, plusieurs en sont atteints dans la ville et dans la campagne. » (Inscription dans le Codex historicus de la mission St-Joachim datant du 5 février 1901)
La picote
Très souvent les immigrants apportaient avec eux différentes maladies. Lorsqu'une épidémie se propageait, les malades étaient mis à part pour tenter d'arrêter la propagation de la maladie. « La picote importée ici des États-Unis par les émigrants se propage dans des proportions inquiétantes. La municipalité d'Edmonton se décide à établir une maison de quarantaine où seront reçus et soignés les picotés d'Edmonton, de Strathcona et des environs. » (Inscription dans le Codex historicus de la mission St-Joachim datant du 18 février 1901)
La maison de quarantaine
Lorsqu'on entrait dans une maison de quarantaine, on n'en sortait pas tant et aussi longtemps que tout le monde n'était pas guéri. Même les médecins et les infirmières ne pouvaient sortir. « Trois soeurs de l'hôpital d'Edmonton vont s'enfermer dans la maison de quarantaine pour y prendre soin des picotés. M. le docteur Roy entre dans ce nouvel hôpital pour y résider aussi longtemps que durera l'épidémie. » (Inscription dans le Codex historicus de la mission St-Joachim datant du 19 février 1901)
Les prêtres devaient eux aussi y aller pour accomplir leur devoir spirituel. « Le révérend père Leduc part à son tour pour aller compléter en qualité de docteur spirituel le service du nouvel établissement décoré du nom de Civique hôpital. » (Inscription dans le Codex historicus de la mission St-Joachim datant du 20 février 1901)
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Se faire arracher une dent
Parfois, il fallait se faire extraire une dent. C'était parfois pénible. « L'extraction difficile et douloureuse d'une dent cause au révérend père Grandin une forte fièvre qui l'oblige à entrer à l'hôpital. » (Inscription dans le Codex historicus de la mission St-Joachim datant du 23 février 1901)
La gangrène
Lorsqu'on se blesse ou se gèle et que la blessure n'est pas traitée avec des antiseptiques, il arrive que la gangrène se forme dans le tissu. La gangrène est la pourriture du tissu. Un éleveur nous raconte comment un homme a perdu ses orteils : « Eliza a voulu sauver les orteils gelés de son époux, mais ils ont commencé à pourrir. Dave et elle ont coupé ses orteils avec un marteau et un couteau de boucherie. Eliza tenait le couteau, tandis que Dave frappait avec le marteau. C'était dans la vieille cabane en billots où Redland est maintenant, très loin des médecins. Il n'a pu jamais porter des bottes de nouveau et lorsque je l'ai vu le 15 mai 1895, il portait des mocassins. » (Prairie Reminiscences, John Martin, Document des archives provinciales no 70.431-77)
La mortalité infantile
Les soins de santé n'étaient pas aussi bons que de nos jours et beaucoup de personnes mourraient à un âge précoce. « J'ai enseveli aujourd'hui une petite fille de 4 ans, ma première sépulture. » (Inscription dans le Codex historicus de la mission St-Joachim datant de 1895)
Les lunettes
Au tournant du siècle, l'on pouvait s'acheter des lunettes. Sans ses lunettes, une personne se retrouvait un peu au dépourvu. « Mgr Grandin se trouvant un peu mieux a voulu dire la messe. Malheureusement il n'avait pas ses lunettes; il les avait données à arranger la veille et il ne voyait point avec les lunettes qu'on lui avait prêtées. Il a eu mille peines à dire sa messe; les sueurs l'aveuglaient. » (Inscription dans le Codex historicus de la mission St-Joachim datant du 1 février 1901)
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