Les vêtements
L'hiver, il est essentiel de se garder bien au chaud. Heureusement, les premiers pionniers avaient des maisons chaudes et de bons vêtements : « Si les demeures sont douillettes, les vêtements le sont aussi. Certains accoutrements sont même risibles : gants énormes, manteaux épais, qui font ressembler à un ours, casquette à poil ne laissant apparaître que les yeux, le nez et la bouche; doubles chaussures. » (Giscard, 1982: 12)
« Ceux qui pêchaient sur la glace l'hiver mettaient très souvent des bottes en caoutchouc, dans lesquels ils mettaient des mocassins fourrés de laine. » (Giscard, 1982: 28)
L'hiver, les femmes se mettent à l'oeuvre pour fabriquer les vêtements dont avaient besoin leurs familles. « Les mamans doivent se remettre à la couture. On va à Edmonton acheter du linge chaud et de la laine pour tricoter des bas et des mitaines. On répare les manteaux de l'an passé pour ceux qui en ont besoin. » (Histoire de Beaumont, 1985: 134)
Les animaux
- Les chevaux libérés l'hiver
Souvent, les colons avaient beaucoup de chevaux. On avait besoin de chevaux (ou de boeufs) pour le transport et pour les travaux de ferme. Les colons qui habitaient près de la prairie y libéraient très souvent leurs chevaux durant l'hiver. Le cheval pouvait ainsi piocher dans la neige avec ses pattes afin de brouter l'herbe. Les chevaux n'avaient pas besoin de l'eau, car l'herbe en contenait suffisamment pour les rassasier. Lorsqu'il faisait tempête, ils se réfugiaient dans des bosquets. Le fermier n'avait pas peur de perdre ses chevaux, car il ne s'éloignaient jamais plus loin que de 10 ou 20 milles de la ferme. Le printemps venu, un cow-boy expérimenté pouvait facilement les rassembler. (Giscard, 1982: 22)
- Les bêtes à corne l'hiver
Les bêtes à corne, boeufs et vaches, ne peuvent pas piocher dans la neige de la prairie pour se nourrir. Il fallait leur donner chaque jour du foin et de l'eau. Lorsqu'il y avait un lac ou une rivière, le fermier s'assurait de couper chaque jour un trou dans la glace pour permettre à ses animaux de boire. Sinon, le fermier avait une auge pour les abreuver soit de l'eau de son puits ou en faisant fondre de la neige. (Giscard, 1982: 22)
- Les poules
L'hiver, les poules ne pondaient plus d'oeufs. Il était donc important de s'en faire une réserve à l'automne et de les conserver jusqu'au printemps. Pour conserver les oeufs plus longtemps, on les gardait au frais dans le grain.
- Pour en savoir plus sur les animaux l'hiver, voir « Des épreuves douloureuses, l'hiver » dans la section « Le travail, l'élevage ».
Les transports
L'hiver on se promenait en grand traîneau. Les cutters, prononcé cotteur, étaient très commodes dans l'Ouest. C'étaient des carrioles dont l'un des coins permettait au cheval de marcher dans une des deux traces doubles déjà battues et ainsi tirer le véhicule. On sortait souvent par des températures de 20 degrés à 40 degrés en bas de zéro. En arrivant, on engrangeait les chevaux ou, s'il ne restait plus de place dans la grange, on les recouvrait de pesantes couvertures. (Histoire de Beaumont, 1985: 153)
Des colons avaient des cabooses, prononcé cabouse, qui étaient des cabanes en planche mises sur un traîneau et tirées par une paire de chevaux. Dans la caboose, il y avait deux ou trois sièges et très souvent un petit poêle pour réchauffer les passagers. (Souvenirs de Saint-Vincent, 1981: 8)
Les dangers du froid
- S'égarer la nuit
Un des grands dangers pour les colons de l'Ouest, c'était de s'égarer la nuit lors d'une tempête ou une poudrerie. Très souvent, lorsqu'on se croyait égaré, on laissait les guides aux chevaux qui, instinctivement, retourneraient toujours à un endroit qu'ils connaissaient. Si l'on ne pouvait trouver son chemin, il fallait arrêter et se mettre à l'abri jusqu'à l'aube : « Cependant, comme il n'arrivait jamais à la maison, il décide de s'arrêter au bord d'un bosquet pour s'y réfugier en attendant le jour. Tous les passagers se mettent à l'abri dans le bois touffu, où le vent soufflait moins fort. Il essaie de faire un feu. Toutes les allumettes ratent, éteintes par le vent violent. Enfin, à l'avant-dernière, il réussit à faire prendre quelques brindilles, et devant un bon feu, l'attente devient supportable. Au jour, il s'aperçoit qu'il se trouve à une centaine de mètres de la maison. » (Giscard, 1982: 29)
- Mourir de froid
Lorsqu'il faisait très froid, moins 40 degrés et plus, il était très dangereux de se retrouver dehors sans abri et sans feu. « À nouveau, il souffle un vent glacial, faisant tourbillonner la neige fine en un blizzard. Ce vent du nord souffle à vous couper le visage. Il serre les tempes comme dans un étau. Si l'on s'égare, on risque fort de se retrouver dans les "chasses éternelles" des Indiens. Il paraîtrait (certains ont dû en revenir) que épuisé, couché dans la neige moelleuse, on s'endort béatement la mort, sans souffrance, s'accompagne de doux rêves! » (Giscard, 1982: 29)
- Se réchauffer
Un pionnier raconte comment il se réchauffait lorsqu'il pêchait sur la glace : « Quand le froid est trop vif, nous courons sur la glace et nous nous battons les flancs avec les bras, énergiquement. Ou bien nous nous plaçons deux de face et frappons la semelle, bien en cadence, en variant le rythme. Nous devenons vite forts dans ce genre de gigue. » (Giscard, 1982: 28)
- Les engelures
Malgré toutes les précautions, il arrivait très souvent qu'on se gelait les pieds, les oreilles ou le visage. Lorsque la peau devient blanche, cela indique le commencement de l'engelure. Lorsque cela se produisait, on frottait l'endroit du corps gelé avec de la neige : « L'un de nous a le bout de nez gelé, l'autre une pastille blanche sur la joue, signes évidents d'un commencement de gelure. Attention, prends la neige et frotte, frotte. » (Giscard, 1982: 29)
- Pour en savoir plus sur les dangers du froid, voir « La grêle » et « Le gel » dans la section « Les grands dangers ».
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