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À la fin du XIXe siècle, des milliers d'immigrants de l'Europe ont quitté ce continent pour venir s'établir au Canada. Parmi ces immigrants, il y en avait qui venaient de ce qui est aujourd'hui l'Ukraine. Mais, en 1905, l'Ukraine n'existait pas. Ce pays était partagé entre la Pologne, l'Autriche et la Russie. Pour cette raison, les premiers immigrants ne se disaient pas Ukrainiens. La presque totalité des immigrants étaient originaires de la Galicie ou de la Bucovine. Ce n'est que plus tard, vers 1910, que l'appellation Ukrainien fut utilisée pour désigner ceux qu'on nommait autrefois les Galiciens et les Ruthéniens en Amérique.
Émigrer au Canada
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Combien d'immigrants sont venus au Canada?
De 1891 à 1914, 170 000 paysans sont venus au Canada. Ce mouvement a été amorcé par Ivan Pylypiw et Wasyl Eleniek et a pris de l'ampleur après 1896, lorsque le gouvernement a sollicité l'immigration de l'Europe de l'Est.
Pourquoi immigrer?
Les immigrants ukrainiens pour la plupart étaient de petits paysans. Ils n'avaient que de petites concessions de terre et devaient payer beaucoup d'impôts fonciers sur le peu de terre qu'ils avaient. Le père devait fournir à un fils qui se mariait un lopin de terre. Beaucoup d'hommes n'avaient pas les moyens d'acheter de la terre et ils ne possédaient pas suffisamment de terre pour la partager entre leurs fils. La possibilité de recevoir 160 acres de terre pour une somme minime était très attrayante pour un paysan avec peu de terre et de nombreux fils. « Toutes ces familles qui ont émigrées n'étaient que des paysans ordinaires que la pauvreté obligeait à émigrer. Ils ont osé prendre un risque car ils croyaient que ça ne pourrait être pire ailleurs que dans leur village [de Toporiwtsi]. » (Ponich, p. 2)
Lettres du Canada
M. Ponich explique que les premiers émigrants ont quitté leur village natal en 1897; une fois rendus au Canada, ils écrivaient des lettres à leurs compatriotes qui étaient toujours en Ukraine. Dans ces lettres, ils pouvaient lire qu'il y avait beaucoup de bonnes terres au Canada, que le gouvernement et les Canadiens étaient sympathiques et qu'il n'avait pas de conscription pour le service militaire. Cependant, ils rapportaient aussi qu'il n'y avait pas de tavernes au Canada. Pendant l'hiver, on se réunissait au « korshma » ou la taverne pour en parler.
Un départ triste
Quitter son pays pour ne jamais y revenir est toujours un peu triste. On quitte des amis et des parents et tout ce qu'on a connu. Un immigrant nous raconte son départ : « Dans la rue, les gens se sont réunis comme si c'était des funérailles. Ce l'était presque sauf que les lamentations de ceux qui quittaient se mêlaient au choeur d'adieux. À cela s'ajoutaient les voix rauques qui tentaient de conforter leurs compagnons et l'aboiement des chiens qui n'étaient pas habitués à un tel charivari si tôt le matin. » (Ponich, p. 3)
Le voyage en train jusqu'au port
Les émigrants devaient se rendre au port d'Hambourg en Allemagne. Dans les wagons, il n'y avait pas de lits, de sièges ou de toilettes. Les gens empilaient leurs bagages dans les wagons et s'assoyaient sur leurs bagages pour la durée du voyage qui était de deux jours.
La caserne
En attendant l'embarquement dans le bateau à vapeur, les émigrants étaient confiés pendant quelques jours à des casernes. Là, les émigrants en apprenaient davantage sur le Canada et ses coutumes. Les hommes, par exemple, se faisaient dire qu'au Canada, les hommes n'avaient pas de longs cheveux et certains, à la grande tristesse des femmes, ont coupé leur cheveux courts. (Ponich, p. 4)
Le bateau à vapeur
Dans les cabines il y avait deux lits superposés pour dormir. Le voyage était très souvent turbulent et les passagers souffraient du mal de mer. Ils avaient apporter avec eux du pain et de l'ail et ils étaient heureux d'avoir cette nourriture, car pour eux les repas sur le bateau n'étaient pas très appétissants : du café sans crème, lait ou sucre, du pain noir et de la soupe à l'orge. Il n'y avait pas de services religieux sur le bateau, mais les gens priaient sur le pont. Il n'y avait pas d'orchestre mais les gens avaient apportés avec eux des instruments de musique et il y avait des danses. (Ponich, p. 5)
Les orages
Un immigrant au Canada nous décrit une orage en haute mer : « Une nuit, ils ont dit à tous les passagers de s'attacher avec des ceintures de liège. Vers minuit, il nous semblait que nous étions au bout de notre voyage, car le bateau allait en haut, en bas et même de travers. Il était impossible de se mettre debout et la vaisselle tombait tout partout. » (Ponich, p. 5)
L'arrivée au Canada
Après onze jours, les passagers ont aperçu un nuage à l'horizon. Il s'assombrissait et petit à petit les passagers pouvaient distinguer des édifices sur le littoral canadien.
Le voyage dans l'Ouest
Les nouveaux immigrants embarquaient dans des trains et se rendaient au Manitoba. Ces trains étaient plus modernes et luxueux que les trains de l'Ukraine avec des sièges qui se dépliaient en lit et une tablette en haut où deux personnes pouvaient se coucher. Là, l'agent d'immigration qui parlait l'ukrainien les attendait. Au Manitoba, les immigrants devaient choisir leur destination finale. Ceux qui n'avaient plus d'argent ont été obligés d'y demeurer. (Ponich, p. 5)
Les locomotives à vapeur
Les locomotives en 1905 fonctionnaient à la vapeur. Cela veut dire que du charbon était brûlé et faisait bouillir de l'eau pour faire de la vapeur. Un pression se créait et cette pression faisait fonctionner le piston qui, à son tour, faisait tourner les roues pour faire avancer la locomotive. De la vapeur s'échappait et il était nécessaire d'arrêter à des intervalles régulières pour remplir la chaudière générateur de vapeur d'eau de la locomotive. Il y avait donc des tours d'eau tout au long de la voie ferrée.
L'accueil dans l'Ouest
Les immigrants étaient très souvent accueillis par des compatriotes à la gare de train. Ils se rendaient dans les régions où ils s'installaient dans de petites agglomérations d'immigrants ukrainiens. Les bagages étaient empilés dans un chariot et tout le monde devait suivre à pied dans le sentier battu. Ils devaient contourner des marécages, des plages de vase (trous de boue) et la broussaille. Il y avait des millions de moustiques et chacun avait un seau pour y faire un petit feu fumeux pour les garder au loin. (Ponich, p. 6)
Choisir une concession
En arrivant, les immigrants s'installaient du mieux qu'ils pouvaient. M. Ponich explique qu'en arrivant chez un fermier dans la région de Pacan en Alberta, les familles immigrantes se sont installées dans la grange, bien sûr, une fois qu'elle avait été nettoyée et du foin propre éparpillé par terre. Le hommes quittaient leurs familles pour se trouver une concession.
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